Comment le système de pouvoir cherche à détourner à son profit les voix des électeurs possibles

bouteflika2.jpgPar MAAMAR BOUDERSA.

Le système de pouvoir, instauré par la force des armes depuis 1962 à ce jour, ne recule devant rien pour se maintenir par tous les moyens, y compris par le recours à la malhonnêteté et aux méthodes qu’il considère lui-même comme criminelles.  Cette brève étude dévoile le secret du système de pouvoir pour se maintenir. 

1- Définition du mandat.

A croire la propagande et le mensonge du système de pouvoir, Bouteflika veut briguer un troisième mandat pour le poste de «président de la République», laissant croire qu’il a eu déjà deux mandats, ce qui est faux, car il n’a eu qu’un seul mandat qui a été prorogé.

La manipulation des concepts, en leur faisant dire, ce qu’ils ne signifient pas, est à l’origine de la perversion. En effet, le terme «mandat» a été bien défini dans le code civil algérien qui est une copie conforme du code civil français.

C’est l’article 571 de ce code qui correspond à l’article 1984 du code français qui définit le mandat en ces termes: «Le mandat ou procuration est un acte par lequel une personne donne à une autre le pouvoir de faire quelque chose pour le mandant et en son nom. Le contrat ne se forme que par l’acceptation du mandataire.»

La lecture de cet article suggère que le mandat est une procuration de pouvoir donnée par le ou les mandant(s), les vrais détenteurs du vrai pouvoir à un mandataire (le président de la république) pour faire quelque chose pour les mandants et en leurs noms.

Les autres articles du code civil complètent cette définition. L’article 575 énonce que «le mandataire est tenu d’exécuter le mandat sans excéder les limites fixées». C’est ce que confirme Bouteflika qui a déclaré qu’il ne peut dépasser la ligne rouge fixée par les mandants qu’il a définis comme étant les chefs de l’armée.

Quant à l’article 577, il énonce que «le mandataire est tenu de donner au mandant, tous les renseignements nécessaires sur l’état d’exécution de son mandat et de lui en rendre compte».

Je me limite à ces articles du code civil qui lèvent le voile sur le mandat de Bouteflika et son étendue qu’il a reçu, non pas du peuple ou des électeurs, mais de ses vrais mandants qui lui ont donné un certain pouvoir pour agir en leur nom par procuration. Mais il n’était pas content du pouvoir accordé et a manifesté son désaccord public en criant qu’il ne veut pas «d’un quart de président», c’est-à-dire qu’il veut plus de pouvoir que celui accordé.

Depuis 1999 à ce jour, le mandat a été prorogé, c’est-à-dire qu’il n’y a qu’un seul mandat. Tout le reste n’est que de la propagande et du mensonge auquel croient les intéressés et les personnes crédules et naïves.

Mais pour voiler cette supercherie, le système de pouvoir organise des carnavals dits électoraux pour donner une légitimité apparente à un mandat donné ailleurs et dont les termes ne sont connus que du mandataire et des mandats qui ont décidé d’exclure le peuple, les électeurs et les autres acteurs de la vie nationale. 

Comment le pouvoir a détourné la voix des électeurs possibles.

Comme le jeu du pouvoir a été découvert par les victimes de la procuration secrète, le système de pouvoir a eu recours à une autre méthode malhonnête, celle de détourner à la source les voix des électeurs possibles, en éliminant toute personne capable de capter les voix des électeurs possibles. En choisissant des figurants, le système de pouvoir croit que les voix des électeurs possibles vont être captées par leur représentant, à qui le mandat a été prorogé encore une fois par l’amendement de la constitution.

En croyant que  les électeurs possibles vont se détourner de tous les figurants et vont accorder leurs voix au seul acteur, le système de pouvoir a déjà organisé la fraude en détournant les voix des électeurs possibles. Tout la malhonnêteté du scrutin qui n’a aucune sincérité. Or un scrutin non sincère n’est pas un.

Face à ce détournement du siècle, personne ne trouve à dire et les voix payées des bleus de chauffe tentent de chauffer les galeries vides. 

Méthode criminelle.    

Non satisfait de son détournement à la source des voix des électeurs possibles, le système de pouvoir a eu recours à une méthode que le code électoral qualifie de criminelle par son article 207 qui énonce ceci : « Quiconque, par des dons ou libéralités en argent ou en nature, par promesses de libéralités, de faveurs d’emplois publics ou privés ou d’autres avantages particuliers faits en vue d’influencer le vote d’un ou de plusieurs électeurs, aura obtenu ou tenté d’obtenir leur suffrage, soit directement, soit par l’entreprise d’un tiers …est passible des peines prévues à l’article 129 du code pénal, c’est-à-dire d’un emprisonnement de deux à dix ans.

Cet article du code pénal est intégré dans la section «corruption et trafic d’influence». Que fait le candidat du système de pouvoir ? Il a eu recours à cette méthode qualifiée de criminelle et passible de prison, en décidant que le Trésor public achète les dettes des agriculteurs, en augmentant le montant de la bourse des étudiants, en promettant aux salariés et aux fonctionnaires l’augmentation de leurs revenus, en promettant aux femmes la parité dans la représentation, etc.. Toutes les initiatives du candidat du pouvoir  prises lors de la pré- campagne  de la fraude électorale est une corruption qui ôte toute sincérité à cette comédie qui ne fait rire même pas ses concepteurs.

Face à cette corruption publique, personne ne dit rien. Il y a un consensus entre l’acteur et les figurants. La commission dite politique se tait. Elle observe la corruption et l’enregistre pas. 

Le vote est un droit et non une obligation.

Craignant le boycott ou l’abstention, le système de pouvoir cherche à pervertir sa constitution et sa propre loi électorale. D’un droit constitutionnel formel, le vote est devenu une obligation civique et religieuse. Toutes les voix du système de pouvoir, y comprises celles des fonctionnaires du ministère des affaires dites religieuses sont mobilisées pour influencer les électeurs et les contraindre, par tous les moyens à aller voter pour détourner leurs voix.

Au chapitre IV de la constitution, réservé aux «droits et libertés», l’article 50 énonce que «tout citoyen remplissant les conditions légales est électeur et éligible». Cet article de la constitution consacre que le vote est un droit et non une obligation. Pourquoi, le système de pouvoir pervertit la constitution en transformant un droit en une obligation ?

Ce droit de vote, même formel, est consacré aussi par l’article 5 du code électoral qui énonce ceci : « Sont électeurs, tout Algérien et Algérienne âgés de 18 ans accomplis au jour du scrutin, jouissant de leurs droits civils et civiques…».

En application de ces dispositions constitutionnelles et légales, la jouissance des droits est un pouvoir réservé exclusivement aux détenteurs. De ce fait, voter , boycotter, s’abstenir, élire,etc..est un acte souverain de celui qui jouit de ces droits même formels.

Mais le système de pouvoir a peur que les électeurs exercent souverainement leurs droits, soit en boycottant, soit en s’abstenant, soit en en votant blanc. Il ne peut, dans ces conditions, organiser la fraude à grand échelle, car il n’y a pas de voix à détourner.

Qui sème le vent récolte la tempête. 

Commentaires

  1. farid dit :

    question à deux sous :Est ce que les droit sont divisibles?

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