27 mars, 2009
Hocine Aït-Ahmed « Il n’existe pas de suffrage universel en Algérie »
Au cours d’un débat organisé le 12 mars à Genève, en Suisse, Hocine Aït-Ahmed affirme qu’il n’existe pas de suffrage universel en Algérie. « Le général Nezzar était étonné, que je n’ai pas accepté d’être chef de l’Etat ! Il tombait des nues. Il ne sait pas comment quelqu’un peut refuser d’être «honorer» (…) Je vais avaliser toutes leurs décisions, toute leur politique, tous leurs massacres, tous les effets de destruction et de déshonneur de notre pays ? J’ai été frappé par le fait que l’ex-ministre des droits de l’homme, qui était chef de la Fédération de France du FLN (Ali Haroune NDLR) qui a dit : «On lui a proposé le poste de chef de l’Etat, il a refusé ». Mais c’est quoi ça ? Moi j’ai mes convictions ! (Applaudissement de la salle). Ce qui m’importe ce sont les souffrances du peuple algérien.
Je me suis présenté aux élections présidentielles en 1999. C’était la première fois. Je me suis fais violence ! Le général Zeroual qui était en ce moment là à la présidence m’a envoyé une délégation me disant «voilà moi je démissionne, ça ne va pas, c’est n’est pas ce que je veux, alors je démissionne. Mais j’aimerais bien que vous participiez et sans votre participation, les gens n’aurons pas de confiance en ces élections». J’ai dit mais quelle garantie allez-vous me donner ? Il a dit: «vous venez en Algérie puis on discute». J’arrive là bas (Algérie), je lui ai dit : écoutez, vous êtes là depuis 45 ans, vous me donnez 15 jours pour faire la campagne électorale dans un pays quatre fois la France ?! Il m’a dit je ne peux pas. Je lui ai dit : Comment ça tu ne peux pas, tu es président ! Je voulais partir parce que le suffrage universel n’existe pas en Algérie. Tout est trafiqué, c’est l’administration qui fait tout.
Par contre nous participons, généralement, à toutes les élections municipales parce que nous avons le contact avec la population. Pour le reste, aller dans une Assemblée nationale qui est aux ordres du pouvoir ? C’est une question de dignité. Je vais vous dire autre chose: des Algériens très riches, qui ont fait honnêtement leur fortunes, m’ont proposé que je prenne leur avion pour faire la campagne électorale. Mes amis au parti étaient contents. J’ai dit: vous ne me connaissez pas vous ne connaissez pas votre peuple. Je viens de Suisse pour safari chasse ? Les Algériens vont me taxer de ceci et cela. J’ai fait la campagne en voiture et c’est là où j’ai attrapé mon problème cardiaque. »
Source www.fifdh.org/ Transcritpion d’El Mouhtarem