28 mars, 2009
Résolution des femmes militantes du FFS
Les femmes militantes du Front des Forces Socialistes, réunies dans le cadre du forum national de débat et ce conformément aux résolutions du 4ème congrès du parti, le jeudi 26 mars 2009 au siège national du parti, ont adopté la résolution suivante :
Depuis des décennies, des générations de militantes, toutes tendances confondues, toutes classes confondues ont labouré, semé et engrangé: ont labouré des sillons revendicatifs, ont semé les idéaux de liberté, ont engrangé la visibilité plus manifeste par une présence marquée et remarquée dans tous les compartiments et lieux de la société algérienne. Aujourd’hui, le devoir de mémoire nous impose d’abord de saluer les femmes palestiniennes courageuses et résistantes à la violence, à la sauvagerie et au chantage alimentaire que leurs impose l’armée israélienne.
Le devoir de mémoire nous impose d’honorer celles de nos aînées de la lutte de libération nationale. Elles s’étaient imposé comme droit et devoir de libérer la terre et les êtres. A l’indépendance, l’ingratitude, les habitudes, les pesanteurs sociales ont pris le pas sur le rêve commun : un pays libéré, une société juste. Celles qui vivent parmi nous encore avec des corps meurtris et torturés continuent toujours par leur présence et leur témoignage à nous rappeler et exiger de nous de réaliser les objectifs de notre Révolution.
Notre fidélité aux idéaux de liberté et de justice nous impose de saluer la mémoire des militantes de 1963, qui après avoir subi l’arbitraire colonial ont subi l’arbitraire de l’Ordre Etabli. Nous saluons également le courage et l’engagement des mères de disparus qui, avec quelques rares compagnons, continuent de manifester à Alger, la capitale interdite de manifestation. Elles sont emblématiques d’une société qui résiste, d’une générosité qui survit, d’une exemplarité à suivre. Elles sont révélatrices de la cruauté et du cynisme d’un système arbitraire et d’une société civile frileuse. Nous payons là le prix des faux débats, des débats tronqués, d’un discours sur les Droits de l’Homme à géométrie variable.
Le constat est là :
Durant toutes ces années, nous avons consacré beaucoup de temps au débat sur le Code de la famille sans grand résultat. Ce code a été proposé, approuvé et consacré par des institutions illégitimes.
Aujourd’hui, prenons la parole pour dire que la précarité qui touche l’humanité algérienne touche d’abord la femme. Que la précarité qui touche l’enfance touche plus la fille que le garçon, mais pas autant que la mère ; car elle les protège même au prix de sa vie. Mobilisons nous pour que la femme cesse d’être un simple jouet de l’histoire. Si la précarité sociale oblige de larges pans de la société à devenir des clientèles du pouvoir ou à entrer dans les réseaux d’allégeance, elle jette la femme dans beaucoup de cas, à la rue, dans la prostitution et dans la servitude.
Toutes les femmes doivent dire aujourd’hui et toujours avec la même voix : Nous sommes pour un Etat de tous les citoyens qui reconnaît et sacralise la citoyenneté, laquelle citoyenneté doit avoir pour corollaire l’égalité. Nous ne sommes ni dociles et ni complices. Nous n’acceptons ni le marchandage électoral ni les rôles de supplétives. Nous, femmes militantes du FFS réunies dans ce forum, saluons la résolution de boycotte du scrutin présidentiel prise par le parti. Nous considérons que cette décision révolutionnaire est juste. Une décision qui s’inscrit dans le prolongement du combat de libération nationale et du combat pour la démocratisation de l’Etat et de la société.
Nous appelons toutes les femmes Algériennes à boycotter ce scrutin et à s’engager dans le combat pour le respect intégral du droit. Le doit d’avoir des droits. Au FFS, nous militons pour une Algérie qui donne la parole à l’homme comme à la femme. Nous militons pour une société humaine ou seront consacrées les valeurs de respect, de dignité, d’égalité, de paix et de démocratie. Nous voulons construire une société débarrassée de toute forme de violence.