Par lounes guemache , TSA, le 03/04/2009
« Les marches et les meetings se sont déroulés dans de très bonnes conditions. Nous avons organisé ces démonstrations de rue pour montrer au pouvoir que les autorisations de s’exprimer librement s’arrachaient par la volonté populaire et non par des documents administratifs. Nous avons organisé ces manifestations pour prouver que la stratégie du pouvoir, basée sur l’intimidation, avait échoué.
A Tizi-Ouzou et à Béjaia, nous avons décomplexé la rue. Les deux avenues où les marches se sont déroulées portent le nom «avenue de la liberté». Mais ces dernières années, elles ont été interdites de toute liberté car elles étaient occupées par la police. Aujourd’hui, nous leur avons rendu leur indépendance !
Aussi bien à Tizi Ouzou qu’à Béjaïa, il y a eu une présence importante de citoyens, particulièrement des jeunes. J’ai été impressionné par le nombre de slogans scandés spontanément par ces jeunes manifestants. Aujourd’hui, le FFS a été une tribune pour tous les révoltés du pays. Il a été le porte- voix d’un peuple révolté qui a décidé de casser le mur de peur.
Ces manifestations ont-elles été préparées à l’avance par le FFS ou spontanément provoquées par la population?
Les deux. On a voulait accomplir des actes politiques de nature à adresser un message clair au pouvoir notamment au ministre de l’Intérieur pour lui signifier que nous n’avons peur ni de ses services de sécurité ni de ses menaces et encore moins de ses intimidations. De l’autre coté, les choses se sont décidées aussi sur place avec la population présente aux meetings. Celle-ci était prête à l’action car la colère a atteint un niveau explosif.
Ce qui s’est passé aujourd’hui à Tizi Ouzou et à Béjaïa constitue aussi une mise point à Bouteflika qui a fait dans le mensonge et dans la campagne théâtrale dans ces deux villes. Le président-candidat a été escorté par des milliers de policiers et il a importé des applaudisseurs pour fabriquer des images théâtrales d’un accueil chaleureux afin de les diffuser à la télévision.
Par ailleurs, durant son passage dans la région, Bouteflika a pratiqué le chantage économique. Les populations locales ont constaté aussi que la campagne du président est menée par la pègre locale et par des personnes qui ont des contentieux avec l’administration : prédateurs fonciers, personnes en délicatesse avec la justice ainsi qu’avec les services des impôts…La population observe avec beaucoup de colère cette pègre se proclamer des valeurs de Novembre 54 et de la démocratie.
Aujourd’hui, les populations des deux villes ont montré que tout cela n’est qu’une mascarade électorale. Elles ont prouvé que l’attachement de la région aux valeurs de la Soummam et à la liberté était inoxydable.
Nous l’avons souvent dit: Bouteflika c’est Mugabe. Chez Mugabe, il y le choléra, chez nous nous avons la corruption. Aujourd’hui, nous avons dénoncé ce processus mafieux. Nous avons brisé la peur et le silence.
Vous êtes attendu vendredi à Beni Ouarthilane dans la wilaya de Sétif et Bordj Bouarraridj. Comptez-vous organiser des marches dans ces deux localités ?
Avant même notre arrivée sur place, nous avons été destinataires d’informations inquiétantes: des militants du FFS ont été arrêtés à Bordj Bou Arreridj. Mais ceci n’est pas nouveau: mercredi soir, quatre militants du parti ont été arrêtés à Béjaïa. Cela ne nous empêchera pas de mener nos activités et notre combat pour la démocratie et les libertés. Ce vendredi, une fois sur place, nous déciderons du mode d’action approprié en fonction de la situation sur le terrain.