Vasak:«Je n’avais jamais vu l’Algérie fermée à ce point»

arte.jpg« Algérie : présidentielle sous contrôle » de Vladimir Vasak , le samedi 4 avril à 19h00 ( 18h – H -Algérienne) sur Arte.

Par José Garçon (Rue89)

De retour d’Algérie, où se déroulera le 9 avril l’élection présidentielle, le journaliste Vladimir Vasak explique les difficultés d’exercer son métier dans ce pays.

A la veille de l’élection présidentielle qui entérinera sans surprise un troisième mandat du président Bouteflika, vous avez passé six jours en Algérie. Votre reportage, qui sera diffusé le 4 avril à 19 heures sur Arte, pourrait s’appeler «chronique d’un tournage impossible». C’est si difficile pour un journaliste de travailler dans l’Algérie de 2009 ?

Notre idée était de raconter l’Algérie d’aujourd’hui en parcourant l’un des projets-phares du président Bouteflika: l’autoroute Est-Ouest. Alors que nous avions demandé de filmer tout le tronçon Est, d’Alger à Annaba (ville d’où partent les harragas, ces jeunes qui quittent clandestinement le pays par la mer au péril de leur vie, ndlr), ainsi que l’université de Constantine, notre accréditation n’a finalement concerné que Alger-Constantine. Nos ennuis ont commencé dès le lendemain de notre arrivée quand nous sommes allés sans notre escorte officielle dans les ruelles de Constantine. Sans escorte, les gens parlent très librement, de leur envie de partir, de leur indifférence à l’égard d’une présidentielle jouée d’avance et qui ne changera rien au chômage des jeunes, à la pauvreté, à la malvie, à l’absence totale de perspectives. Ces premières 36 heures sont en fait le seul moment où nous avons pu travailler librement et recueillir la parole spontanée des Algériens. A partir de là, nous avons été escortés sans arrêt et nous avons même eu droit à un «message» par voie de presse. Le quotidien En Nahar a ainsi annoncé que les services de sécurité «enquêtaient» sur les «objectifs cachés d’une équipe d’Arte utilisant du matériel sophistiqué» qui «devait faire un reportage sur le projet du siècle, l’autoroute Est-ouest, et a changé de sujet en se rendant à l’université et en filmant à un kilomètre du chantier de l’autoroute»…

Vous êtes allé plusieurs fois en Algérie. Ce « verrouillage » est-il nouveau et que révèle-t-il ?

Je n’avais jamais vu l’Algérie fermée à ce point. Il y a dix ans, le pays vivait dans l’espoir de retrouver la paix. Il y a cinq ans, c’était le soulagement qu’elle soit revenue. Aujourd’hui, les jeunes savent que le pays est très riche, mais que leur vie ne change pas, qu’ils ne bénéficient en rien de cette richesse. De leur côté, les autorités ont très peur d’un taux de participation ridicule à la présidentielle car il constituera aussi un déclic permettant de comprendre que la situation dans ce pays n’est pas aussi claire que le fait d’avoir «vaincu le terrorisme» peut le laisser penser…Paradoxalement, il est plus facile de travailler en Biélorussie et même en Russie. On a donc choisi de montrer dans notre reportage les difficultés des journalistes, surtout quand on refuse de mettre en péril les Algériens avec lesquels on travaille, chauffeurs et interprètes notamment…

Votre film montre un fossé impressionnant entre des ministres débitant un discours creux sur les « générations futures » et des jeunes sans espoir…

Il y a effectivement un décalage incroyable entre la rhétorique d’énumération de ce pouvoir qui assène des réalisations, comme le font d’ailleurs tous les systèmes politiques fermés, et des jeunes que seule la peur de mourir en mer retient de fuir massivement. C’est pour cacher cette réalité là qu’on interdit aux journalistes d’aller à Annaba.

Commentaires

  1. Thissouras dit :

    L’Algérie est fermée pour la liberté mais elle ouverte pour la corruption à grande échelle pour remplir les poches et des comptes étrangers de ceux qui s’autorisent tout les dépassements et qui vivent impunément et tranquillement, malgré qu’ils soient responsables de tout les maux de notre nation.
    L’Algérie est fermée pour le génie créateur et important et pour les compétences diverses et variées de ses enfants mais, elle est grande ouverte pour ceux qui viole, sans raison valable, ses lois et sa constitution afin de continuer à la diriger comme si elle est leur propriété privée et comme si elle est une prostituée capable de travailler, nuit et jour et toute l’année, dans l’intérêt du roi qu’elle honore de sa beauté et de ses richesses pendant qu’il lui ment, qu’il la vole, qu’il l’enferme au progrès et à la prospérité et qu’il l’entraîne vers une régression qui pourra lui être fatale si ses enfants acceptent, encore et encore, ses fausses promesses et ses mensonges insensés.
    L’Algérie est fermée pour tout ses fils et ses filles intègres, amoureux d’elle d’un amour profond et d’une grande sincèrité et désireux de la servir pour l’emmener vers la dignité, la justice, la démocratie et la démocratie, mais, elle est, largement, ouverte pour cette mafia qui exclue tout ceux qui s’opposent à ses visées malsaines, à ses souhaits de la dominer et de l’exploiter et à ses projets de la remettre soumise et dévouée à ceux qu’elle avait combattu avec toute son énergie et aux quels, elle avait sacrifié des centaines et des centaines de milliers de ses enfants pour qu’elle puisse vivre libre, indépendante et sans maître pour lui indiquer quelle voie, elle doit emprunter et quelle destinée, elle lui faudra pour renouer avec la fraternité, la solidarité et la prospérité.
    L’Algérie est fermée par une petite clef, importée de l’étranger par ceux qui l’ont enfermé dans une tragédie noire et sanglante, une terreur ténébreuse et diabolique et une destruction intensive et sans retenue, pendant, qu’eux essayer de recycler l’argent qu’ils lui a volé, en construisant des villas, des commerces, des entreprises, des immeubles et des hôtels partout, où, ils pouvaient (surtout le littoral qui était nu avant la décennie rouge et qui était, presque, totalement, occupé à la fin de la guerre qu’ils avaient inventé dont le but de nous occuper, de nous terroriser et de nous couper du monde réel et de nos frères qui constituent l’humanité).
    L’Algérie est fermée, bien avant, qu’elle soit libérée, par ceux qui lui ont confisqué sa victoire: la véritable main étrangère constituée par des hommes sanguinaires, orgueilleux et pervers (le clan d’oudja, les dafistes et tout les parasites qui leurs sont accolés pour les servir afin de manger et gaspiller avec eux ce qui revient de droit à ce peuple qu’ils veulent maintenir dans la soumission, l’ignorance, la pauvreté et la misère : sociale, familiale, sexuelle, spirituelle, intellectuelle…).
    L’Algérie est fermée à double tour depuis que Sa Fakhamatouhou le grand, le bien guidé (clin d’oeil au frère et ami Rezki), le merveilleux, le beau, le glorieux et le noble aux yeux bleus, est revenu, dans le but d’achever, l’oeuvre diabolique que ses predecesseurs avaient entamé, à savoir, liquider son histoire, ses valeurs et ses symboles (diviser et soumettre, totalement, la kabylie du fait que c’est l’une des régions qui n’avait jamais accepté de se soumettre sans lutter, détruire Novembre 54, le 19 mars date des accords d’Evian 62 et le 9 avril 62 date officielle de l’indépendance de notre pays, enterrer toutes les dates symboliques de résistance aux tyrans qui nous gouvernent : 1963 F.F.S, 5 octobre, décennie rouge, avril 2001…et, enfin, effacer tout les crimes commis par la junte militaro-financière au pouvoir : 200000 milles morts, des milliers de disparus, des centaines de milliers d’Algériens et d’Algériennes torturés, humiliés, mis à la rue, déplacés, exilés, suicidés, harraguisés, assassinés, expropriés, injustement emprisonnés, censurés, rendus fous, tabassés, insultés, traumatisés, handicapés, aliénés, castrés, tourmentés, terrorisés, corrompus…
    L’Algérie est fermée, chacun de nous à dans sa main une clef pour tenter de l’ouvrir au lieu de la laisser encore, pour plusieurs années, fermée. Cette clef consiste à ne pas aller voter le 9 avril et à rester chez soi pour jouer et s’amuser avec ses enfants, se réconcilier et aimer tendrement sa compagne toute la journée, rendre visite à ses parents et les rassurer, jouer aux dominos avec ses voisins ou ses amis, dormir jusqu’à minuit pour se reposer et récupérer, à aller dans la forêt pour écouter les oiseaux, flâner et regarder la nature qui est entrain de fleurir et de dévoiler toute sa beauté, sortir pour boire une bière (modérément) pour rêver, aller faire des prières en méditant et en se remplissant de la grâce et de la clémence du vrai seigneur au lieu d’être souillé par ses seigneurs sans loi et sans pitié, marcher pour changer les idées, sortir dans son champ ou son jardin afin de semer des pommes de terres, des légumes, de la salades…vu les prix avec lesquels vous êtes obliger de les acheter, jouer une partie de foot et rigoler, trouver des musiciens pour chanter et pourquoi danser, lire un bouquin pour oublier ses soucis…Nous des millions de possibilités qui nous permettront de les ignorer comme ils ne cessent de nous ignorer.
    Fraternellement

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