J’ai mal ! Depuis l’annonce des résultats de la mascarade électorale commise par Bokassa II et ses cerbères, j’ai une boule au plexus qui ne veut plus me lâcher. La tristesse qui m’envahit n’a d’égal que l’infini amour que j’ai pour mon pays, l’Algérie. A ceux qui doutaient des véritables intentions quant au viol de la constitution par ce mégalomane et égocentrique de Bokassa II, je dirai: appréciez le travail de sape entrepris depuis longtemps par les fossoyeurs de la République qui fait que les revendications arrachées dans le sang par les enfants d’octobre 88 s’effondrent comme un château de cartes.
Depuis la proclamation des résultats de la parodie de vote, une question me taraude l’esprit. Je n’irai pas par quatre chemins en la posant à qui de droit. Et donc, d’emblée, je tiens à interroger l’intime du chef d’orchestre de cette confiscation de la volonté populaire: j’ai nommé l’empereur Bokassa II. En votre âme et conscience- j’ose supposer que vous en avez- croyez-vous réellement que le taux de participation à cette parodie électorale a atteint 74%? Vous, le supposé croyant, comment allez-vous justifier, devant l’Eternel, ce détournement de la destinée de tout un peuple?
Mesurez-vous l’immensité de la charge? Comment, moi, le simple citoyen, j’ai pu constater de visu, sur le terr in, la désertion quasi-totale des bureaux de vote par la population et que votre ministre de l’intérieur nous annonce un taux de participation de 74% ( 15 millions d’individus) synonyme d’une déferlante humaine que vous êtes les seuls à avoir vue? La seule explication plausible, en plus de celle mijotée dans le secret de vos officines, c’est que nous ne parlons pas du même pays.
A Louisa Hanoune et aux illustres inconnus qui ont joué aux faire-valoir pendant cette élection et qui savaient pertinemment qu’ils étaient là, dans l’unique but de légitimer aux yeux de l’opinion publique internationale un scrutin truqué d’avance, je dirai que vous nous avez trahis et que l’histoire se souviendra de vous comme ayant été les complices agissants d’une bande de spoliateurs qui ont aidé à enterré le rêve démocratique auquel nous aspirons, pour de menus strapontins. Honte à vous !
Quant à la France officielle, et ne serait-ce que par respect à ce qu’a été notre histoire commune, il aurait été plus décent, connaissant depuis toujours les intrigues et conspirations du pouvoir algérien et plus particulièrement celles de Bokassa II, de ne pas s’empresser à le féliciter et donc le conforter dans sa spoliation des Algériens. Car cette conviction démocratique à géométrie variable ne tardera certainement pas à vous sauter à la face tel un boomerang par un exode de plus en plus important de populations brimées par des pouvoirs comme celui que vous portez à bras-le-corps en Algérie quitte à fouler aux pieds vos propres principes fondés, du moins quand ils ne dérangent pas vos intérêts, sur la défense des droits de l’homme et l’alternance au pouvoir.
Et vous venez après pleurer sur le sort des populations zimbabwéenne meurtries par la faute d’un Robert MUGABE, que l’occident auquel vous appartenez et avec lequel vous partagez les valeurs civilisationnelles avait porté aux nues en son temps exactement comme vous l’avez fait hier avec le tunisien Ben Ali et aujourd’hui avec cette loque humaine qu’est Bokassa II.
A ce propos, je rappellerai volontiers les propos du président français lors de son intervention télévisée du 05 02 2009 à une question sur la limitation des mandats présidentiels: « …pourquoi j’ai voulu qu’un président de la république ne puisse pas se représenter plus de deux fois ? Parce que je veux en finir avec ce système qui fait que le même homme peut se présenter 40ans de suite. Il faut aérer. Il faut laisser les jeunes arriver. Et comment voulez-vous que les jeunes arrivent, si celui qui est en haut se verrouille sur son siège et d’une façon frénétique empêche tout le monde d’avancer? Un pays de tant de millions d’habitants, est-ce qu’il est possible d’avoir quelqu’un pour vous succéder ? C’est beaucoup qui sont capables de le faire. Je le souhaite de toutes mes forces à mon pays. Vous savez, quand on arrive ici, il faut savoir qu’il y a une fin. Une fin à quoi? A un mandat. Puis la vie continue. Elle continuera pour moi, comme pour les autres». Putain que c’est beau !!! Faudrait-il encore que ça le soit pour tout le monde et que les impératifs stratégiques n’atténuent pas les convictions politiques aux grand dam des peuples qui souffrent. Par M.A