Flacht nach vorne (la fuite en avant) comme disent les germains.
Dans certaines communes de l’arrière Djurdjura le taux de participation à atteint les 50%. C’est le cas notamment à Draâ El Mizan et Mechtras.
La Kabylie pourtant n’a pas changé de place et d’habitants depuis la consultation des élections générales ou le taux de participation , rappelons-le, n’a pas dépassé les 20% en dépit de la fraude massive qu’il y a eue.
Le pouvoir, une énorme machine de lavage de cerveaux, a-t-il réussi enfin à s’imposer en partie à
la Kabylie ? Mais a-t-il pour autant réussi seul cette prouesse ? Le Djurdjura a-t-il voté en faveur du pouvoir qu’il n’a jamais porté dans son cœur ou bien s’agit-il d’un rappel à l’ordre adressé à l’opposition ? Le vote des barons, des armées de délinquants et des services de sécurité, ponctué par quelques cas de fraude, ne peut pas justifier à lui seul le taux de participation particulièrement élevé de
la Kabylie au scrutin du 09 avril 2009. Il serait inepte de croire que tout ceci est purement le résultat de la fraude ou d’une promesse qui a fait perdre la tête aux habitants du Djurdjura.
Quel est donc ce pays au monde où pour faire avancer la démocratie et restaurer l’ordre citoyen et intellectuel, les partis de l’opposition tout en fermant leurs portes au nez des élites, des compétences et des universitaires, se livrent à des batailles inutiles et meurtrières ? Ces partis sont-ils des partis populaires ou le travailleur, le chômeur, le chercheur, l’artiste et la femme peuvent trouver un cadre d’expression pour faire avancer les idéaux de novembre 1954 et les principes fondateurs de l’Etat algérien consacrés par la charte de
la Soummam du 20 août 1956, ou bien sont-ils une propriété privée entre les mains de commerçants incultes et de militants mercantilistes qui voient à travers chaque citoyen la menace de la police politique ? Les dirigeants de ces partis appliquent-ils à la lettre la phrase de Clemenceau qui se se résume à ces quelques mots: pour garder le pouvoir à vie, il faut s’entourer d’imbéciles. Or
la Kabylie, pauvre et marginalisée, n’est ni imbécile ni idiote et encore moins ridicule. C’est dans cette atmosphère propice où certains dirigeants de l’opposition ignorent jusqu’à la réalité sociologique, historique et politique des régions dont ils se disent les dignes représentants, que le pouvoir et ses multiples relais ont eu tout le loisir d’agir comme ils le voulaient.
Le pouvoir a fraudé de façon intelligente et sophistiquée, notamment à Draâ El Mizan et Mechtras. Non pas en gonflant les urnes, mais en reprenant à son compte les procédés de la colonisation, en faisant réssurgir les querelles du passé qui oxygènent encore aujourd’hui le terrorisme, et surtout en remettant sur scelle un communautarisme des plus dégradant. Un communautarisme qui obligea en son temps Krim Belkacem à dépêcher deus machines de guerre, en l’occurrence les colonels Amirouche et Mohammedi Said, pour remettre les pendules à l’heure. Nezlioua population à majorité arabophone contre Iflissen qui ont géré depuis l’indépendance les affaires de la cité à Draâ El Mizan. Populations d’origine esclave contre les marabouts à Mechtras. Comment une telle chose pouvait échapper à la vigilance des partis de l’opposition ? Le FFS, le RCD, le MAK, le MDS, Said Khellil, Mokrane Aït Larbi, Rachid Ali Yahia comptent de nombreux élus et partisans dans ces régions. Ces élus dont certains sont membres du conseil national des partis cités en haut et ces partisans, ont-ils à un quelconque moment d’alerter leurs directions respectives sur le jeu dangereux auquel se livre le pouvoir en Kabylie ? Karim Tabbou, Said Sadi, Aït Larbi et Said Khellil ont-ils reçu des rapports détaillés sur ce qui se passe au Djurdjura et, par lâcheté, ont refusé d’agir en conséquence ? Non et mille fois non ! Les dirigeants locaux n’ont rien fait parce qu’ils sont dépourvus de capacités à même de leur permettre de comprendre quoi que ce soit et les états majors n’ont pas cherché à comprendre l’échec les poursuit comme la peau de chagrin. Mais là où la le bas blesse le plus c’est lorsqu’on constate la complaisance de ces partis à l’égard de ces cadres militants ignorants et cupides qui ont squatté la place d’universitaires capables de capter à temps les pulsions de la société et de mettre à nue les complots et intrigues du pouvoir. Par Said Radjef