Berriane replonge dans la violence

berriane.bmpL’accord signé, il y a presque deux semaines, entre les notables des deux communautés mozabite et chaâmbie à Berriane, sous l’égide de Dahou Ould Kablia, chargé des collectivités locales, n’aura finalement pas tenu … Dans la soirée de mercredi, après la prière du Maghreb, la violence entre les deux communautés a repris de plus belle. Des affrontements se sont brusquement produits à Kef Hamouda, provoquant des blessures aux émeutiers des deux camps et aux forces de sécurité, environ vingt-cinq. «Les affrontements ne sont pas si spontanés que ça, sinon comment expliquer que des cocktails Molotov soient utilisés, des bombes artisanales avec des clous soient également lancées par des émeutiers?», s’interroge un des habitants originaire du Nord du pays, installé sur place depuis des années pour des raisons professionnelles.

Ce regain de violence a créé, hier, un climat de tension. «C’est une tension à couper au couteau. On avait le sentiment que cela pouvait flamber à tout instant, tant il y avait de l’électricité dans l’air», témoigne pour sa part, Messaoud Lamara, enseignant de français, originaire de Kabylie. Les conséquences de ces affrontements sont toujours les mêmes. En plus des blessés, des deux côtés, trois habitations, appartenant à des Mozabites, ont été incendiées et des magasins ont été pillés et saccagés. Sans parler du désagrément causé pour les routiers qui passent par Berriane, en empruntant la RN01 et la RW33, pour se rendre au Sud du pays et retour. «Le trafic ne devait reprendre qu’aux environs de 1h du matin», selon des témoins, suite à l’intervention des unités de la gendarmerie présentes sur place et appuyées par des renforts venus d’autres wilayas.

Depuis l’éclatement des affrontements en mars 2008 entre les deux communautés, cinq personnes ont été tuées et plusieurs centaines d’autres blessées. Il faut rappeler d’abord ici que les affrontements récents remontent au 20 mars 2008, lorsque la première victime, un Mozabite, Ali Lassakeur, a été tué, poignardé par un jeune émeutier appartenant à la communauté chaâmbie. Ce qui s’est passé hier à Berriane prouve encore une fois que les pouvoirs publics n’ont pas cerné la nature profonde du problème qui mine cette région depuis des années.

«Il ne s’agit pas seulement d’investir de l’argent pour la reconstruction, il ne s’agit pas non plus de réunir autour d’une même table les représentants des deux communautés. La solution est ailleurs, mais encore faut-il que les pouvoirs politiques d’Alger en conviennent», dira un habitant pour qui «tant que cette solution n’est pas à tous le moins envisagée, la région sera vouée au cycle infernal: émeutes, répression puis accalmie provisoire».

Source La Voix de l’Oranie

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