L’Indépendant réplique au journal «Liberté»: «Bouteflika, le cancre de la lutte anti-terroriste dans la bande Sahélo-Saharienne»
Saouti Haïdara &Chahaha Takiou
Notre grand voisin du Nord, l’Algérie, que le Mali a vaillamment soutenu durant sa lutte d’indépendance, au début des années 60, continue d’afficher une belle ingratitude vis-à-vis de notre pays. Chaque libération d’otages occidentaux lui offre l’occasion de lancer, par presse interposée, une bordée d’injures et de propos condescendants contre la première institution du pays, le Président de
la République, Amadou Toumani Touré. Cette fois, le quotidien de service, qui porte mal son titre «Liberté» est allé jusqu’à insinuer qu’il est atteint de démence. Décidément, l’Algérie sous Bouteflika ne connaît pas de limite à l’indécence et à la vulgarité.
Suite à une interview accordée par ATT au quotidien algérien, «El Watan», un autre organe, prétendument appelé «Liberté», réputé être à la solde du pouvoir algérien, a commenté cet entretien en prêtant les pires intentions à ATT, en déformant honteusement ses propos, en mentant délibérément sur lui, en le dénigrant, voire en l’insultant. Notre confrère est vraiment tombé très bas.
En effet, c’est le 27 avril dernier que ce quotidien algérien, sous la plume d’un certain Mounir B., a publié un article intitulé: «La situation politique et sécuritaire au nord, après les allégations du président Touré: Quand le Mali protège le GSPC».
Dès l’entame de l’article, il sort la grosse artillerie: «L’Algérie a toujours cru que le Mali, comme incarné par Amadou Toumani Touré (ATT), est un pays sur lequel elle pouvait compter dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Mais au regard des récentes déclarations du président malien, on est en droit de s’interroger sur la santé mentale du régime de Bamako».
Ce confrère devrait s’interroger plutôt sur la santé mentale du président Bouteflika qui, on le sait, est sérieusement atteint (ses nombreuses hospitalisations en France en font foi). Quant à nous, il ne fait pas de doute que ATT est en excellente santé. En tout cas, il se porte sûrement mieux que Boutéflika lui-même qui, à 72 ans passés, a déjà un pied dans la tombe et regarde son avenir dans le rétroviseur.
Le plumitif Mounir B. de poursuivre: «…Le sanctuaire qu’il offre et l’impunité qu’il accorde aux deux groupes terroristes de la branche sahélienne du GSPC sont une réalité intangible. Le laxisme, sinon la complicité, à l’égard des réseaux de trafic de drogue a pris une telle ampleur que non seulement le cannabis marocain transite par le Mali, mais tous les réseaux de la cocaïne et, plus récemment, ceux de l’héroïne. Le troisième grief qui peut être fait au Mali d’ATT est cette incapacité chronique à mettre fin à la dissidence touarègue et à respecter les engagements pris lors de l’accord d’Alger du 4 juillet 2006».
Voilà des accusations frappées au coin de la stupidité. Si l’Algérie excellait elle-même dans la lutte contre les terroristes, il y a belle lurette que ceux-ci auraient disparu de son territoire. Ce que ce journaliste mal intentionné oublie, c’est que ces terroristes sont des Algériens pour l’essentiel. Ils sont tout en tout cas sauf des Maliens. Ce qu’il feint également d’ignorer, c’est qu’ils traversent sur une très large partie du territoire algérien avant d’arriver au Mali dans les circonstances que l’on sait. S’agissant du cas des otages occidentaux notamment allemands, autrichiens, canadiens et suisses, tous ont été enlevés hors du territoire malien, avant d’y être transportés.
Dans ce cas, que peut faire l’Etat du Mali ? De deux choses, l’une : soit ATT négocie leur libération, soit il décide de chasser militairement les preneurs d’otages de notre territoire, avec tous les risques qu’une telle opération comporte pour la vie des otages. Tout le monde convient que la première formule est la meilleure. C’est ce que le chef de l’Etat du Mali a choisie et conduite avec bonheur. Au grand dam des Algériens. Qui, eux, auraient préféré un bain de sang. Comme cela se passe quotidiennement à Alger et dans d’autres villes du pays depuis 20 ans.
Dans la lutte contre le terrorisme le long de la frontière commune, c’est bien Alger qui ne respecte jamais ses engagements. En effet, l’an dernier, des généraux algériens ont effectué une mission à Bamako, au cours de laquelle les deux parties ont convenu de mettre en place une commission mixte pour patrouiller dans l’espace limitrophe.
Le Mali a rapidement désigné ses responsables devant siéger au sein de cette commission et dégagé les moyens à cet effet. Depuis, le pays de Boutéflika traîne les pieds.
Un autre cas témoignant de la mauvaise foi manifeste de ce faux pays frère est, sans nul doute, son manque d’intérêt pour le forum sur la paix et la sécurité dans la bande sahélo-saharienne initié par Bamako.
Le Mali est convaincu que la lutte contre le terrorisme est transversale et qu’aucun pays, quelles que soient sa force et ses atouts, ne peut, à lui seul, l’éradiquer. C’est sur ce vaste chantier qu’on attend Alger.
Malheureusement, elle a toujours inventé des subterfuges pour en retarder l’échéance. Que dire lorsque le pyromane accuse sa victime de ne rien faire pour éteindre l’incendie ? C’est un secret de polichinelle que c’est bien l’Algérie et elle seule qui entretient et soutient le banditisme armé au Nord-Mali. Qui ne sait pas que ce pays a toujours constitué une base arrière pour la racaille qui tue et pille les innocentes populations maliennes ? Qui ne sait pas encore que ces voyous se ravitaillent en armes, en munitions, en carburant et en vivres à partir de Tamanrasset et autres Bodget Elmoctar ? Les exemples sont si nombreux que les colonnes d’un seul article n’y suffiraient pas.
Le plus grave, c’est quand le journaliste de «Liberté» met au passif d’ATT des situations imaginaires qui n’existent que dans son seul cerveau débridé avant de conclure en ces termes: «…Quand on a un passif aussi lourd à l’égard du terrorisme international, on se demande pourquoi la communauté internationale s’acharne sur le Soudanais Omar El – Bachir cloué au pilori du TPI pour moins que ça».
Pour aller jusqu’à insinuer que c’est ATT qui doit passer devant cette juridiction internationale (Là M. Mounir confond CPI et TPI) et non El Béchir, il faut vraiment être le cancre de la presse algérienne. Mounir B. ignore certainement que
la Cour onusienne est mieux renseignée que l’organe qui lui assure son pain quotidien. Elle sait qui, de Boutef et de ATT, est le plus condamnable pour «crimes de guerre et crimes contre l’humanité». Voire génocide.
Bien fait pour AEK ALMALI