Kamel Eddine Fekhar: «Les Mozabites ont toujours subi un chantage politique»
Se sentant victimes de leur situation minoritaire, les ibadites réclament l’officialisation de ce rite afin de parer à toute menace ou agression. Kamel Eddine Fekhar, militant des droits de l’homme et responsable de la fédération du Front des forces socialistes à Ghardaïa, estime que la vallée du M’zab a de tout temps connu des mouvements de violence: «Depuis l’indépendance, la population mozabite vit dans un climat de peur et se sent menacée. A chaque fois, des heurts ont éclaté entre Mozabites et Arabes, en 1962 à Ouargla puis en 1975 à Beni Izguen et Grara, en 1985 à Ghardaïa, en 1990 à Berriane, en 2004 à Ghardaïa, Melika, Beni Izguen et Grara et aujourd’hui à Berriane. L’histoire d’Arabes contre Mozabites devient une mine qu’on fait exploser à chaque besoin. Le racisme est maintenu comme une clé à troubles», déclare le responsable politique.
Ce dernier accuse le pouvoir « d’entretenir la haine. Est-il concevable qu’un Etat ne puisse pas maîtriser une ville dont le nombre d’habitants n’excède pas le quart du nombre de spectateurs que peut contenir le stade du 5 Juillet », s’interroge-t-il. Et de se demander : « Comment se peut-il que dans une République qui a des lois et des mécanismes modernes de gestion de l’Etat, on fait signer un pacte à deux communautés. Est-ce à dire que lorsque les clubs d’El Harrach et Kouba ne s’entendent pas, on leur fait signer aussi un ‘’itifaq’’. C’est carrément la remise en cause des fondements même d’une République », dit-il. Kamel Eddine Fekhar considère que les événements de Berriane sont la facture de son ouverture sur les partis politiques. « On veut casser le mouvement de rébellion sur les traditions qui enchaîne les populations mozabites. Tous les Algériens peuvent adhérer dans les partis qu’ils veulent sauf les Mozabites. Cela arrange le pouvoir que Ghardaïa reste fermée. Il y a une panique au niveau du pouvoir central quant à une ouverture réelle de Ghardaïa sur les partis, d’où la création en 2006 d’un conglomérat de notables triés sur le volet, alors qu’à Ghardaïa, cela n’existe pas. A Berriane, on refait ça à travers la création du comité de la djamaâ, c’est carrément un pas en arrière sur le plan de l’ouverture politique », indique Fekhar. Ce dernier estime que le rite ibadite est plus une école qu’un rite religieux et se base sur trois enseignements : d’abord la charia et en second lieu la philosophie ou comment convaincre l’autre d’embrasser l’Islam par la bonne parole et concerne aussi un volet politique qui interdit l’obéissance au dirigeant qui n’est pas sur le droit chemin. Cela veut dire que ce sont l’enseignement de la tolérance, de la sagesse et la quête du bien pour la collectivité. Fekhar explique que la demande d’officialisation du rite ibadite obéit au souci d’ôter toute menace sur la communauté mozabite « depuis l’indépendance, les Mozabites ont fait l’objet de chantage politique. S’ils refusent de voter FLN, ils se voient menacés de perdre leurs écoles et mosquées », explique M. Fekhar en soulignant que la pétition en faveur de l’officialisation de ce rite compte à ce jour 4000 signatures. « On est maintenus dans une situation d’illégalité, donc de vulnérabilité. En Algérie, le droit à la différence n’est pas reconnu. Lorsqu’un ministre déclare que l’officialisation de l’ibadisme est une atteinte à l’unité nationale, je trouve cela très grave. Cela obéit à une volonté d’imposer la pensée unique », dit-il en exprimant la crainte que Berriane « ne soit que le laboratoire pour tester l’implosion dans la société mozabite » Nadjia Bouaricha, El Watan
Au risque de me faire passer pour un raciste, je dirai que si les « Arabes » se solidarisent entre eux à chaque occasion, pourquoi nous les Imazighen ne ferons-nous pas autant? Les Kabyle, les Chaouis, les Mozabites, les Touaregs sont de la même race; pourquoi alors nous haïssons-nous à tel point que presque personne ne reconnaît personne? Unissons-nous et la liberté sera notre acquis à tous !
Il n’ y a que des Algériens en Algérie. Tout ceux qui vivent sur sol et tout ce qui s’y trouve, y pousse, y vole, y marche, y respire…est Algérien.Une fois cela est dit, il est, ensuite, interréssant de voir de quoi est constituée cette entité qui s’appele Algérien, qui fait quoi, pourquoi il le fait et comment faire pour que cette diversité avec laquelle est construite l’Algérie devienne une richesse au lieu d’être source de son apauvrissement, de ses malheurs et de ses douleurs. La pureté d’une race est un mythe qui participe, sournoisement, à sa destruction. Je ne dois pas avoir peur, ni honte de m’afficher tel que je suis, tel je me sens être et tel je voudrais être mais je dois respecter et essayer de m’enrichir de tout ceux qui je crois être différent de moi et de tout ce qui me sont, réellement, différent. L’individu doit caractérisé par sa liberté être et s’accepter comme il est mais pas à passer justifier son incapacité à être par l’autre, surtout, l’autre qui est dans la même situation que lui. C’est à dire privé de sa conscience, de ses désirs, de ses rêves, de sa liberté de penser, de choisir, de décider et de vivre sa propre destinée, evidemment, en respectant les lois humaines, les lois du pays et les lois de la naturelles. La liberté des uns s’arrête là où commence la liberté des autres. Les kabyles doivent être fiers de leur quête efferénnée de la liberté, de leur refus de se soumettre aux usurpateurs de leurs multiples sacrifices et de leurs multiples combats mais ils doivent, à mon avis, continuer à s’opposer au vrai ennemi de l’Algérie: ceux qui nous refusent à toutes et toutes quelque soit notre langue, notre race, notre origine, notre région et notre idéal d’exercer, liberement, le choix de ceux qui vont nous diriger et de changer si par malheur, il nous arrivera, de se tromper. C’est là où est l’essence de la démocratie. Nos divisions, nos haines, nos peurs, nos doutes, nos incompréhensions et nos méfiances les uns envers les autres sont les brêches par lesquelles ce pouvoir despotique continue à nous dominer et voler, allégrement, les richesses de notre pays. A chaque région, le pouvoir applique, une methode particulière pour continuer nous empêcher de se reconnaître, d’apprendre à se respecter, à se parler et à s’unir. Car, ils savent que notre union détruira, à coup sûr, le trône sur lequel, ils sont, confortablement, assis. Aux uns, ils disent c’est eux votre ennemi et aux autres, ils disent c’est eux votre ennemi mais l’ennemi des uns et des autres c’est eux. Eux qui étaient sensés diriger une république démocratique et populaire vers la prospérité, la dignité, la modernité, la liberté et la solidarité.
Fraternellement