Compte-rendu de la conférence de Hocine Aït-Ahmed à Nanterre
Une journée d’études a été organisée par la BDIC (Bibliothèque de documentation internationale contemporaine) autour du témoignage de Hocine Aït-Ahmed sur la colonisation et la guerre d’indépendance de l’Algérie (1945-1962) à l’université de Nanterre en région parisienne.
La salle est presque pleine vers 9h30 et le public venu écouter l’un des chefs les plus emblématiques de la révolution algérienne est constitué essentiellement d’historiens et de quelques militants fidèles au rendez-vous.
Comme à l’accoutumée, Hocine Aït-Ahmed ouvre la journée par une intervention très émotive tant les espoirs de démocratie et de liberté suscités par la guerre de libération nationale se trouvent confisqués aux lendemains même de l’indépendance. Le témoin du jour rend hommage au peuple algérien qui a «tout donné et n’a rien eu au retour».
Des témoignages filmés de Hocine Aït-Ahmed, réalisés par une équipe de la BDIC en novembre 2008 et mars 2009, s’alternent avec des débats tout au long de la journée qui a été répartie en quatre grands thèmes: les lendemains du 08 mai 1945 et la préparation de la lutte armée; du 1er Novembre 1954 au congrès de la Soummam; le détournement de l’avion le 22 octobre 1956 contexte et conséquences et enfin l’indépendance de l’Algérie et la crise de l’été 1962.
Il faut dire que des hauts de ses 84 ans, Si l’Hocine n’a rien perdu de sa verve, ses souvenirs sont intactes et tous les personnages qu’il a pu rencontrer dans son grand destin sont cités nommément avec bien sûr un qualificatif pour chacun, de l’escroquerie du chef des oulémas à la calamité d’un certain Chadli El Mekki en passant par l’excellence du militant que fut Ouali Bennai, la lumière parlant du docteur Lamine Debaghine et, l’ignorance politique de Ahmed Ben Bella. Ces témoignages sont qualifiés d’excellents par les spécialistes de la période étudiée et surtout objectifs.
A l’intervention de Jacques Simon, historien français né en Algérie, stipulant l’adhésion de Messali Hadj à l’action armée, le chef historique a opposé un démenti catégorique disant que Messali ne se préoccupait pas de l’avenir du mouvement national. A propos de ce dernier, Hocine Aït-Ahmed dira que c’est le dirigeant le plus civilisé de l’époque et que son erreur est de s’être laissé embrigader par la lutte des clans.
Interrogé sur l’affaire du détournement d’avion et ses circonstances, Hocine Aït-Ahmed met en exergue l’amateurisme de Ahmed Ben Bella et Mohamed Boudiaf lors de la rencontre avec Moulay Hassan. Ces derniers allaient donner le mandat au roi de parler au nom du peuple algérien lors de la conférence maghrébine de Tunis. Mais cet animal politique ne s’est pas laissé faire et a expliqué au Moulay les efforts internationaux accomplis pour l’émergence et la reconnaissance d’une personnalité algérienne face à un colonialisme négateur. De Bandung à New York, cet infatigable militant a fait connaître la question algérienne, persuadé que seules la négociation politique et les pressions internationales aboutiraient à l’indépendance de l’Algérie.
Des heures de témoignages vivants seront mises à la disposition du grand public dans les prochains jours au grand bonheur de tous ceux qui sont intéressés par l’Histoire de l’Algérie, la vraie. Et cela va sans dire que le Président du FFS promet d’accélérer la rédaction du deuxième tome de ses mémoires.
Des questions restent quand même posées, si ce n’est le malencontreux détournement d’avion la guerre d’Algérie- et le devenir du Maghreb- aurait peut-être pris une autre direction, celle de la primauté effective du politique sur le militaire ? Mais une autre question me taraude l’esprit, comment Ben Bella, avec un QI inférieur à 50, a pu imposer son leadership durant toutes ces années et surtout devenir le premier président de l’Algérie indépendante ?
Par Kader ZERROU, Nanterre, le 20 mai 2009.
Merci beaucoup Kader pour ce compte-rendu. El Mouhtarem
Bonjour,
Merci M.Benderouiche pour l’information.
c’était un moment historique avec hocine AIT AHMED. c’était unique ce genre de rencontre. qund j’aurai du temps, je vous ferai part de mon temoignage de cette conférene.
Azul. Un fort moment , un moment rare , util pour notre avenir puisqu’il nous éclair sur notre passé si sombre et si méconnue !. Bravo aux organisateurs .A refaire et a approfondir. Aussi, chapeau a Monsieur Ait Ahmed de s’être prété a ce coutageux et périlleux éxércice .Salutations historique et …..informelles.Salam.
A El mouhtarem,
Pourquoi vous avez supprimé mon commentaire ?
A Kader et El-Mouhtarem merci pour votre synthese sur cette rencontre Historique du passé de l’Algerie combattante et glorieuse avec le temoignage de l’OS de la revolution de la revolution qu’est le modeste docteur Hocine Ait-Ahmed un acteur vivant de cette periode coloniale … que Dieu lui donne force et longue bonne vie.
Si l’afrique du sud a son Mandela
Algerie (afrique du nord) a le Dr. Ait-Ahmed Hocine.
Au bon entendeur.
J’ai cru lire que Mr Aït Ahmed a traité le chef des Oulémas (Ben Badis) d’escroc. Cela est très grave. Que se passe-t-il?
Merci à nos amis pour ce compte-rendu qui, je dois l’avouer, m’a laissée sur ma soif tant nous sommes insatiables sur ces grands moments d’histoire de notre pays.
Dalhou a démontré que du haut de ses quelques 80 ans, il demeurait alerte et toujours aussi vif. Que Dieu lui prete vie et santé.
Je me réjouis à l’idéé que nous disposerons bientot des minutes de cet important moment ou notre Dalhou national a continué à tutoyer l’histoire.
A propos de l’association des Oulemas et de son leader, Ben Badis, c’est un fait historique avéré que ce mouvement était opposé à la lutte armée pour libérer le pays. Il prônait plutôt la préservation de la personnalité Algérienne (entendez ses composantes Arabo-islamique uniquement) tout en demeurant dans le giron de la France.
Je ne sais pas ce qu’a dit exactement M.Ait Ahmed à ce sujet, mais je pense qu’il parlait des mensonges du pouvoir qui présente l’action des Oulémas comme déterminante dans la libération du pays, ce qui constitue, en effet, une escroquerie historique.
à Kader:
il ne faut pas oublié que Ben bella a toujours joué la carte « arabomusulmane ». et reside le faible de la majorité des Algériens. avec ça il a eu le soutien d’egypte, mais la presse le connait aussi, il était adjudant de dans la compagne d’italie.
il était plus agé, 1916, hocine 1926. ça fait une différence quand on est jeune encore.
Bonjour,
Le chef des ouléma en question c’est Bachir El Ibrahimi et non pas Ben Badis comme peuvent le comprendre certains.
Bien sûr ce compte n’est pas exaustif, les organisateurs de l’événement ont refusé toutes sortes d’enregistrement ( audio, vidéo..) donc je m’en excuse si certains sont restés sur leur soif.
Vivement le deuxième tome des mémoires d’un combattant.
Bonjour à tous,
J’ai aimé la présence de Monsieur Ait Ahmed, mais je n’ai pas aprécié quelques réactions vurilante à l’égard de Monsieur Ben Beelle et aussi à l’égard de Chikh elbachir Elibrahimi… je trouve ses attaques très personels et subjectifs… Je déplore le jeune monsieur qui été colé de Monsieur Hussine qui parle mal au gens… Comme si Ait Ahmed aprtien de lui.. Ecoute, Si elhoussine Ait Ahmed c’est pour tous les algérens et n’ai pas juste pour les kabyles…voilà. Chapeau pour l’organisation.
vive ait ahmed vive algerie que la verite et la justice seront vainqueur in challah merci
Il ne faut pas oublier que Ait Ahmed est juste un être humain comme vous et moi..alors restez modeste. Merci.
Kader Zerriu,merci beaucoup d’avoir rapporté la conférence de Hocine Ait Ahmed . Trés bonne initiative!Merci également à El Mouhtarem de l’avoir publié!
Chadli El Mekki a étudié à la Zeitouna entre 1934 et 1939 en compagnie des cheikhs Ahmed Hamani, les frères Mohamed et Ali Chentir et Mehdi Bouabdelli et Ali Marhoum (beau-frère de Larbi Ben M’hidi) Chadli El Mekki un militant leader du PPA-MTLD, Représentant et Responsable de la délégation algérienne au Caire depuis 1945. – il est exclu du Bureau du Maghreb au Caire en Octobre 1952 et a été remplacé par Mohamed Khider, puis emprisonné en 1956 par la police égyptienne à la demande de Mohamed Khider et de Ben Bella ; Que lui reprochait t’on ?
Ferhat Abbas l’a fait libérer en 1960, à la demande du Moudjahed Brahim Mezhoudi, originaire de Tébessa – Avez-vous de plus amples informations sur Chadli El Mekki ? Qu’est’il devenu après sa libération en 1960 ? Quelle est sa date de naissance et de décès et lieux ?