22 mai, 2009
Dites ce que vous savez, Mr Djéraba!
45 ans après l’innommable assassinat à la suite d’une parodie de procès, et ce n’est qu’au crépuscule de sa vie, que Mr Djeraba s’est rappelé au souvenir de Mohamed Chaâbani, le plus jeune colonel de l’ALN.
Ceci ne peut s’expliquer que par un besoin irrépressible de soulager une conscience rongée par le remord. Soit. Mais pour que cela puisse être crédible, il faudrait peut-être dépasser le cap des généralités et cesser de caresser dans le sens du poil, par des propos élogieux, celui que vous qualifiez de «sage parmi les sages» en l’occurrence, l’ancien président de la République, Ahmed Ben Bella, qui a fait juger, condamner et exécuter, avec la complicité des judas de l’époque, le tout, en moins de 24 heures, sans avocat et sans aucune possibilité de faire appel de ce simulacre de jugement, l’un des grands chefs militaires de la révolution algérienne, pour le seul tort de n’avoir pas accepté que des transfuges de l’armée françaises aient des responsabilités dans la conduite des affaires du jeune état algérien.
45 ans après, l’implacable vérité temporelle et le camouflet factuel essuyé par les assassins de Chaâbani et leurs pantins dans la gestion catastrophique du pays que nous subissons aujourd’hui, nous renseignent sur la justesse de la vision prémonitoire de ce fin stratège qui lui a valu d’être passé par les armes.
La mémoire du colonel Mohamed Chaâbani, Mr Djeraba, ne s’accommodera certainement pas de ces flatteries applaventristes à l’endroit de l’ex-président, mais de la vérité, rien que la vérité. Alors, si vous savez des choses et vous en savez puisque vous qualifiez les conclusions des autres concernant l’affaire Chaâbani, d’ «hâtives et d’erronées», il serait peut-être temps, et tout à votre honneur, d’éclairer l’opinion publique sur les tenants et les aboutissants de cet ignoble assassinat. Ce n’est qu’au prix d’une telle rigueur intellectuelle, mue exclusivement par le devoir de vérité, que l’on peut prétendre soulager sa conscience. Le reste, tout le reste, n’est que bavardage et amabilités stériles.
Allah yerham echouhada. Par A. Mazari