Compte-rendu de la parodie de procès de Baba Nadjar
Par Salah-Eddine Sidhoum, Médéa le 27 mai 2009
Aujourd’hui s’est déroulé le procès en appel de Mohamed Baba Nadjar, après deux reports successifs. Ce procès, comme nous l’avons annoncé la semaine dernière, a été délocalisé à Médéa, pour «des raisons de sécurité».
Tôt le matin, à 7h 30 alors que nous étions sur la route pour rejoindre le tribunal, des citoyens venus de Ghardaïa m’ont appelé pour me signaler qu’ils avaient été arrêtés à l’entrée de Médéa. En effet, les véhicules immatriculés 47 (Ghardaïa) étaient arrêtés par les services de sécurité à un barrage situé à l’entrée de la ville et leurs occupants invités à remettre leurs pièces d’identité, sans aucune raison valable. Leurs papiers leurs furent restitués après avoir été enregistrés par ces mêmes services.
A l’arrivée, de nombreux véhicules de police étaient stationnés à la périphérie du tribunal. Ses rues d’accès étaient occupées par des policiers. Près de 200 citoyens venus d’Alger, de Ghardaïa, de Béjaïa et de Tizi-Ouzou attendaient l’ouverture du procès. Ce dernier s’est ouvert vers 9h 30. Une cinquantaine de citoyens de Ghardaïa n’a pu accéder à la salle d’audience. Les malheureux attendront dehors, sous un soleil de plomb et ce, jusqu’à 17h 30. L’entrée à la salle d’audience de la victime de l’arbitraire, Mohamed Baba Nadjar fut accueillie par des applaudissements de l’assistance qui s’est levée à l’unisson. Douze avocats du collectif étaient présents. Sept autres s’étaient excusés la veille pour raison de programmation. Une avocate marocaine a tenu à être présente au procès en solidarité avec ses confrères algériens et avec la victime de l’arbitraire.
Le procès fut marqué par la citation de nombreux témoins à charge et à décharge. Aucun d’eux n’avait vu Baba Nadjar sur le lieu du crime ! Au fil des minutes, tout le monde, assistance et avocats, était persuadé de l’issue favorable du procès. Le procureur général réclamera, malgré tout, la peine de mort. La brillante plaidoirie de cinq avocats de la défense finira par détruire toutes les «preuves» de l’accusation.
La Cour se retirera en fin d’après-midi pour délibérer. Tout le monde était confiant. Aucune preuve tangible. Les jeunes de Ghardaïa rayonnaient d’espoir. Ils parlaient de retour triomphal à Ghardaïa, avec, dans leurs «bagages» Mohamed Baba Nadjar. L’espoir était vraiment permis, au vu du dossier vide démontré avec brio par la défense.
Un fait attirera cependant notre attention, lors de notre sortie dans la cour du tribunal, dans l’attente du verdict. Des renforts de gendarmes et de policiers étaient arrivés sur les lieux. La route du tribunal vers le haut était bouclée par un double cordon de policiers et de gendarmes. La salle d’audience fut envahie par de nombreux policiers en civil portant des gilets «police». Pourquoi ce soudain déploiement des services de sécurité alors que le calme régnait tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du tribunal ?
La délibération sera très courte. Elle ne durera pas plus de 30 mn. Stupeur dans la salle quand la condamnation à perpétuité sera prononcée. Baba Nadjar, blême, s’effondrera sur son siège. Son père et son oncle éclateront en sanglots. L’assistance, stupéfaite et scandalisée criera à l’injustice. De jeunes citoyens, révoltés par le verdict crieront leur rage en scandant: ‘Adalat Etilifoune» (justice du téléphone).
Les jeunes restés à l’extérieur, ayant appris la nouvelle, se mettront à scander «pouvoir assassin». Les plus âgés lèveront leurs mains au ciel pour prier et maudire l’injustice et ses fonctionnaires aux ordres. C’était l’image d’un peuple mahgour qui criait sa rage, son désespoir et son impuissance devant cette situation de non-droit. De nombreux sages de Ghardaïa, ont déployé tous leurs efforts pour calmer cette population révoltée à juste titre. C’était une fin d’après-midi triste non seulement pour la population de Ghardaïa, mais pour toute l’Algérie. Un malheureux jeune citoyen condamné à perpétuité pour un crime qu’il nie de toutes ses forces. Un malheureux jeune innocent qui voit sa vie brisée par l’imposture au pouvoir.
Nous continuerons cependant le combat pour sauver Mohamed Baba Nadjar. Nous frapperons maintenant aux portes des instances judiciaires internationales pour que la vérité, toute la vérité éclate sur cette affaire plus que douteuse et pour que les véritables criminels soient démasqués.
PS: Une analyse du procès sera réalisée par un ami juriste et professeur de droit qui a assisté à l’audience. Nous la publierons dès sa réception.
« Seule la Vérité est Révolutionnaire » disait un illustre personnage …….Vous , nous comprenderons très facilement les tenants du pouvoir et leurs suppots de l’in-justice ne diront jamais la vérité .
Alors : Osons , Osons , Osons …….
alors , que ce qu’on attend d’une injustice, que ce qu’on attend d’une justice des turans, en plus pour quoi la presse n’a pas parler sur baba nedjar( a l’exception d’el watan et el khabar). mais maalich, il viendra le jour ou baba nedjar sortira car le dieu est toujours avec les democrates.
a bas la dictature
la justice des tyrans est une justice noire
Oui cher camarade Dr Sidhoum,le combat doit continuer sans cesse.Il faudrait alerter le monde entier sur les méfaits d’une justice à deux vitesses exercée par nos gouvernants.C’est une infamie que de mépriser tout un peuple qui a déjà assez souffert d’un terrorisme préfabriqué par le régime mafieux aux visées plus mercantilistes que sociales.
Notre vaillant peuple qui a su garder son courage tout au long d’une décennie noire , ne mérite pas ce qu’il lui arrive mais , il lui faut se réveiller , pour prendre son sort en charge.
Suffit de nous enfermer dans une bouteille par une poignée d’hommes sans scrupules.
deux principes de prudence judiciare:
- tout le monde est innocents jusqu’a preuve du contraire et la preuve ne doit souffrir d’aucune ambiguité.dans notre tres cher pays c’est tout le contraire; » tout le monde est coupable jusqu’a preuve du contaire ».
- une meilleure justice doit eviter de condamner des innocents meme au risque de laisser quelque coupables libres.on dit bien; »il vaut mieux laisser libre quelques coupable que de condamner un innocent ».
pauvre justice algerienne!!!.
nous peuple algrien,
nous avons besoin de parler des choses simple et des evenements de la vie courante,nous avons besoin de rever d’un avenir meilleur.
nous avons besoin de sentir la liberté,le bonheur,la joie.
message à ceux qui nous gouverne:
osez le changement,ouvrez le debat sur la justice, laissez la presse libre,ouvrez le champs plotique et mediatique,osez le libre debat et le debat contradictoire,laissez couler l’eau, laissez le peuple respirer la democratie,laissez la joie envahir le coeur des algriens.laisser passer le bonheur rencontrer les algeriens.
vos choix politiques sont inutils voire dangeruex pour l’avenir de notre pays.
jalousement un citoyen algerien.
Le combat de Sidhoume et sa souffrance le jour où il a lui-même arrêté me donnent du courage. Que Dieu te protège, khouya, jusqu’à ce que ces diables qui nous gouvernent tombent ou suspendus dans la place publique !
Vive l’Algérie libre ! à bas les dafistes !
Le compte rendu du procès de Baba Nedjar que nous a présenté notre ami Sidhoum est bien établi mais,il lui manque une information de taille.En effet , l’auteur de ce commentaire a omis de mentionner la présence à ce procès de nombreux militants du FFS venus de tous les coins du pays se solidariser avec l’inculpé.Par ailleurs un collectif important d’avocats a été mis à la disposition pour la défense de Baba Nedjar.Aussi ,il est sérieusement important d’apporter quelques rectificatifs à ce compte rendu pour qu’il soit plus complet!
Avec tous mes respects à notre ami le Dr Sidhoum.Salutations militantes.