Hamid Ferhat: « 54 milliards de DA sont nécessaires à la mise à niveau de la wilaya de Béjaïa »

Hamid Ferhat:

 Le président de l’Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa estime que les nouvelles dispositions du pouvoir seront mesurables à l’aune du volume des engagements qui seront consentis dans le cadre du «plan spécial» évoqué par le Président Bouteflika.  Hamid Ferhat, qui ne détient désormais plus l’exclusivité de ce constat, reconnu de la manière la plus officielle qui soit, évoque ici une wilaya aux multiples difficultés.

La Dépêche de Kabylie: Quelle évaluation faites-vous de l’état de la wilaya ?

Hamid Ferhat: Je vous dirais qu’il est préoccupant à plus d’un titre. Il est à l’instar de la situation générale du pays. Le désespoir et l’avenir incertain des Algériens paralysent toute la société. La déliquescence de l’Etat rongé par les corruptions morale et matérielle ainsi que le transfert, hors des institutions, du processus de décision, milite, plus que jamais, pour une large et nécessaire démocratisation du pays. Car la gravité de l’impasse dans laquelle se débat l’Algérie est telle que nous frôlons à chaque instant la dislocation. Pour revenir à notre wilaya, les dernières mises en difficulté, voire bradage, de près d’une dizaine d’entreprises publiques avec leurs lots de licenciements abusifs, révèle un occulte et injustifié processus de privatisation aux relents de prédation. Sur le plan des projets de développement, notre wilaya n’a connu l’inscription d’aucun projet structurant, au moins depuis quinze ans, hormis les quelques opérations routinières des infrastructures de base.

On parle quand même de certains grands projets comme la pénétrante, le CHU, l’extension du port…

Ces projets constituent la locomotive du développement économique et humain de notre wilaya. Près de dix ans qu’on crie l’urgence de leur inscription, mais seule une enveloppe de cent millions DA été jusque-là allouée pour dégager l’emprise de la pénétrante. Sinon ils restent à ce jour au stade de la revendication et d’ailleurs la position du gouvernement constituera un véritable test sur la volonté de réparer la marginalisation de Béjaïa que le chef de l’Etat a publiquement reconnue.

Cela veut dire que ce n’est pas demain la veille qu’on va rouler sur cette autoroute…

Il faut savoir que le cahier de charges de l’étude de la pénétrante est présentement au niveau de la Commission nationale des marchés. Nous espérons avoir son approbation d’ici un mois ou deux. Il y aura ensuite le lancement d’un avis d’appel d’offres pour trouver un bureau d’étude.

  

Les gens de l’administration chuchotent que les tous les élus du pays sont enclins à estimer leur wilaya en retard…

Savent-ils seulement qu’un fonds spécial pour les zones montagneuses existe depuis trois ans, sans avoir jamais été exploité, au contraire des fonds destinés au Hauts-Plateaux et au Grand-Sud. Je les laisse libres de leur jugement en leur faisant seulement remarquer que la wilaya de Béjaïa est à 84 % montagneuse…

Quel contenu doit, selon vous, prendre le plan spécial annoncé par Bouteflika lors de la campagne pour la présidentielle ? 

Dans les propositions nous sommes à 54 milliards de DA pour le plan spécial et 265 milliards de DA pour le plan normal. Même si le plan spécial représente les urgences et les opérations difficilement budgétisables, cela ne doit pas nous détourner de nos attentes dans le plan normal, car tous les deux nous éclairerons sur la hauteur des dispositions du gouvernement.

Le plan spécial constitue-t-il la budgétisation des projets retenus dans la « feuille de route » du wali ?

Il faut attendre de voir ce qui sera retenu et ce qui ne le sera pas.

C’est une des manières de savoir s’il s’agit réellement d’une mise à niveau de la wilaya ou du maintien de la marginalisation.

Bouteflika semble déjà sur le chemin de concrétiser une première promesse, sa visite est annoncée pour le mois de juillet dans la wilaya de Béjaïa…

Nous ne détenons aucune information sérieuse à ce sujet. Pour le moment, nous lui souhaitons seulement un prompt rétablissement.

Une année après son installation, quelle est votre évaluation de l’action du wali ?

Pour le bilan du wali, vous avez sans doute suivi le déroulement des débats lors de la dernière session de l’APW.

Il faut dire néanmoins qu’on ne peut pas parler du bilan d’un wali, quel que soit, par ailleurs, l’homme, dans l’état actuel des institutions. L’ampleur du retard et les besoins en développement qu’accuse notre wilaya ajoutés à la dilution de la responsabilité constituent  les plus grands obstacles au développement.

Les rapports administration-élus semblent néanmoins s’être sensiblement améliorés…

La conscience des élus auxquels je rends un grand hommage, et leur sens élevé de la responsabilité ont contribué à la sérénité de leur relation avec l’administration. Mais cela reste insuffisant, car les meilleurs rapports seront instaurés le jour où l’on respectera l’esprit et la lettre des dispositions constitutionnelles quant à l’émanation et la distribution du pouvoir.  Entretien réalisé par  M. Bessa

Commentaires

  1. babanasser dit :

    Je redecouvre que monsieur Ferhat hamid est un super grand.Vraiment chapeau pour son art des acrobaties et des degraissages.Maintenant je comprends bien pourquoi lors de son dernier passage a ghardaia lors du proces reporte de baba nedjar,il nous a invite a venir chez lui a bejaia apprendre aupres de son adjooint tootout les formules de l opposition radicale pour faire marcher le wali.Je comprends pourquuoi aussi il peine a rendre la decision dans l affaire des papc ffs pragmatique qui ont assiste a la reunion avec boutef.
    Non vraiment,monsieur ferhat merite d etre propose par le ffs et les notables de bejaia comme senateur du toutpresidentiel.

  2. Ahlil dit :

    Entre l’opposition au pouvoir et le voeu de plaire au wali de bgayeth, le coeur de Hamid Ferhat chavire. Le comportement du PAPW est plus que douteux. Les prochains jours révéleront sans doute les dessous des relations de Ferhat Hamid avec le wali de béjaia et karim Tabbou. A forcr de surfer sur l’eau on finit par tomber dedans.

  3. Guevara dit :

    hamid ferhat c’est la casquette du wali de bejaia, il combine tout avec les gens du systéme en ce moment meme la police a adhérer au ffs question de remplissage c’est la cas de la section de BEJAIA.

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