Quel prestige avez-vous pour diriger un pays où rien ne va ?
Par Mohand
Une histoire à dormir debout, mais elle montre combien l’Algérie est devenue une scène où le droit se fait rare et où le devoir s’est envolé.
Des lois, nous en avons, mais elles sont bafouées. Ces violations cependant nous interpellent et elles nous énervent, à plus d’un titre. Elles nous incitent à désespérer de notre pays. Nous avons une multitude d’organes et des milliers d’hommes sensés veiller à son intégrité mais voila ils n’agissent que sur ordre ou ils n’agissent pas. Leur raison d’être, leurs missions, ils font semblant de l’ignorer, ils tournent la tête quand des citoyens excédés attirent leur attention. Mais que préparons nous de plus pour l’avenir de ce pays ? On veut que s’instaure la loi de la jungle ? Dans l’esprit de beaucoup de gens, c’est déjà fait!
Je vais raconter une histoire vraie, les faits ont été portés de surcroît portés à la connaissance du Premier magistrat du pays, des ministres concernés, du wali d’Alger et du président d’APC du lieu où les faits se sont déroulés. Il ne s’agit pas d’une histoire personnelle.
Au président ils ont écrit pour lui dire: s’il vous plaît dites nous si les lois que vous signez doivent être appliquées et qui y veillent à cela. Avec moult détails et même des images il a été sollicité pour instruire son Premier ministre et ou les ministres afin de mettre un terme à l’inobservance des règles de droits communs en vigueur.
Au ministre il a été écrit: “vous avez imaginé des textes, vous les avez proposés, puis, vous les avez fait adoptés, il faut donc les appliquer et tout le secteur avec ses ramifications sont responsables de l’application de ces règles. La loi porte sur le respect du littoral et de l’environnement ».
Le ministre de l’habitat également fut interpellé pour faire arrêter les chantiers sauvages qui se développent sans aucune logique et en dehors de toute règle de l’urbanisme. Je précise sans aucun permis de construire.
Le wali également, il n’a pas été oublié, puisqu’il a été informé et il lui a été demandé de dépêcher les agents compétents sur les lieux pour constater les dégâts et partant prendre les mesures appropriées pour empêcher que les uns agissent en faisant fi de toutes les lois de la république et ils disent de plus aux citoyens, ROUH ACHTKI (Va te plaindre), je fais ce que je veux.
Quant au président d’APC FLN, précisons-le, a été reconduit, lors des dernières élections communales. Les citoyens savent qu’il a été reconduit non pour avoir bâti une cité, une Commune propre et organisée mais pour services rendus. Services rendus non pas à la population de sa circonscription mais pour avoir veillé comme la prunelle de ses yeux sur le patrimoine gigantesque de certains responsables de sa tutelle. Le Président de l’APC a été saisi par lettre recommandée en lui signifiant qu’il est responsable de la gabegie qui se forme et se développe sous ses yeux. L’un des responsables, ironie du sort, (c’est le chargé de l’urbanisme) laisse agir ses propres parents en transformant le rivage en décharges publiques puis en construisant leurs baraques sur la plate-forme faite de gravas qu’ils ont formée. Cette construction se situe à moins de 100 mètres de la villa de l’adjoint du P/APC. Disons que ce dernier s’est retiré ou il fut empêché de continuer car il n’a pas été élu lors des dernières élections communales.
Il faut ajouter par ailleurs que des citoyens se sont présentés au Commissariat de police pour signaler que des individus construisent les jours fériés des baraques à côté de la plage … qu’il fallait les empêcher… L’Agent qui a reçu le plaignant après l’avoir écouté, lui a demandé: vous faites quoi dans la vie ? Le citoyen étonné de la question lui a dit mais pourquoi ? Je vous signale des délits et vous me demandez ce que je fais ? Je suis un citoyen. Puis le policier lui demande également: les gens qui construisent vous gênent donc ? Le citoyen étonné encore plus, lui dit non ça ne me gêne pas personnellement mais ça devrait vous préoccuper vous, maintenant que vous le savez, car c’est votre travail. J’ai rempli mon rôle de citoyen, à vous de faire le votre. Puis un inspecteur est intervenu pour dire à l’Agent, il faut prendre sa déposition. L’agent intervient après avoir griffonné quelques mots sur un papier… maintenant vous pouvez partir. Le citoyen lui dit: je ne signe pas ma déposition ? Le policier lui répond non … c’est fini maintenant.
Une autre fois, un autre policier plus avisé à répondu aux citoyens: allez à l’APC c’est leur travail par le notre. Or ce fut un vendredi. En jour de semaine de toute manière l’APC ne reçoit pas pour ce genre de délits. Par leur inaction, ils acceptent donc et je dirais sans trop de risque d’être démenti, ils encouragent dans certains cas l’anarchie. Ils l’encouragentpour mieux camoufler leurs propres agissements et leurs enrichissements sans cause.
L’Apc ne fait donc rien, elle se tait. Elle fait répandre l’information qu’elle aurait un programme de logements sociaux destinés à ces gens, hors la loi qui occupent des terrains publics et qui construisent sans aucune autorisation sur des parcelles inconstructibles, d’autres occupent des plages entières pour leur bon plaisir.
Nous allons y revenir d’ailleurs. Pour être juste vis-à-vis du Wali d’Alger, il aurait en effet dépêcher une personne pour constater les délits, et notamment la construction avec la complicité du vice-président d’APC, sur une parcelle constituée par des gravas, après le séisme. Un rapport aurait été dressé mais depuis lors rien ne se produit, je dirai plus, la situation s’est aggravée.
Quelques mois après cette visite impromptue, les citoyens ont vu arriver un jeudi sur cette plage connue où de multitudes petits pécheurs garent leur embarcations constituées de petites barques. Certains vivent du produit de leur pêche d’autres pour le plaisir de s’évader quelques fois en mer… cette place donc est un don de la nature pour ces personnes mais aussi pour les familles qui, le soir venu, déambulent ou s’assoient à même le sable pour respirer l’air marin avec leurs familles et leurs enfants… La plage n’est certes pas propre, mais qu’à cela ne tienne il vaut mieux ça que l’enfermement permanent dans des cages à poules des bâtiments où ils résident notamment la cité dite Cosider …
Donc, pour revenir à la situation vécue dans cette plage appelée communément COCO PLAGE, quelques mois après la visite de l’Agent du Wali, qui a été appelé au secours et à l’aide, nous voyons, comme je l’ai dit ci-dessus, des personnes aidées de la police, un jeudi, venir et délimiter une parcelle de terrain servant invariablement de passage, de stationnement et surtout de route pour notamment le ramassage d’ordures ménagères. Ces personnes se sont affairées et ont occupé la parcelle, ont ouvert un chantier, et ont construit une grandiose maison, sans permis de construire ou avec un permis faux, puisqu’il est interdit en vertu d’une loi récente de construire sur la plage et sur toute une bande de plusieurs dizaines de mètres du rivage.
Ces gens ont engagé une entreprise, commencent la construction d’une grandiose maison, sans qu’aucune structure ni aucun responsable ne se pose la question ni ne cherche à empêcher cette personne de construire. Les rumeurs vont bon train, les uns disent que c’est une personne qui travaille au ministère de l’intérieur, d’autres disent c’est un colonel de l’Armée nationale populaire (ANP), d’autres enfin disent que c’est un député très riche… Allez savoir ! Bien évidemment cela ne nous intéresse pas de savoir qui est cette personne aussi importante soit-elle. A nos yeux c’est un voleur. Il a enfreint la loi et tous ceux qui l’ont aidé à matérialiser son délit sont complices. Ils ne méritent pas considération ni respect, ils méritent d’être traînés devant les tribunaux.
Tout dernièrement, comme on dit, tu donnes un doigt il te prend le bras, les citoyens sont démoralisés et étonnés de tant de silence et de laisser faire. Ils ont constaté que la situation s’aggrave encore plus, au lieu de s’arranger. La personne en question a un jour décidé d’ériger un mur tout autour de sa demeure et partant prendre toute la parcelle de la plage ou ce qui restait. Bien évidemment en agissant ainsi, il fait un tort considérable aux citoyens, puisqu’ils ne peuvent plus se mouvoir dans cette plage publique, les camions qui ramassent les ordures ne peuvent plus passer, les citoyens ne peuvent plus garer le temps de prendre de l’air, les enfants ne peuvent plus respirer l’air marin avec leurs parents… tout cela pour satisfaire la voracité d’une personne qui aurait des appuis dans l’administration algérienne.
Comment devant tant de laisser-aller, tant de délits, nous pourrions encore dire que nous avons une administration, que nous avons une justice, une police au service des citoyens ? Un citoyen en me racontant cette histoire avait les larmes aux yeux, il ne conçoit pas une chose semblable, il dit toujours, que rien n’est perdu mais comment informer les gens de bonnes volontés s’il y en a encore, comment laisser faire de tels hommes.
Alors il m’est venu une idée écrire, et écrire encore jusqu’à embarrasser ceux qui se taisent et laissent faire. Quel intérêt donc il y a à laisser ce propager cet état d’esprit de TAKHTI RASSI, le ministre s’écrase, le wali se tait, les élus locaux font mine de ne pas savoir, et des escrocs prennent le pays en otage. Il n’y a rien de tel pour finir d’achever l’esprit de justice qui animent les Algériens ceux pour quoi ils se sont levés (hommes femmes et enfants) pour chasser les profiteurs et les colons. Quelle est cette envie que cultive certaines personnes pour briser le moral des citoyens normaux. Quel honneur y a-t-il à exercer un poste de ministre ou de Wali ou d’autres postes sensibles tout en laissant se propager le non droit? A quoi rime cette manie de vouloir se montrer en prenant la posture de coq dans une basse-cour ? Dans aucun autre pays civilisé nous assistons à ce genre de cirques. Cirque qui finit d’achever la faible fibre nationaliste qui reste malgré tout dans beaucoup d’Algériens. Quelle fierté reste-t-il à des dirigeants incapables de faire respecter les règles les plus élémentaires de vie en société ?
Quand des faits aussi illégaux n’attirent plus, par leur symbolique, une réaction forte de tous, alors Allah yastarna (Que Dieu nous préserve)… L’avenir n’est pas prometteur et tous nos milliards, tous notre savoir-faire, toute notre foi de musulman, toutes nos puissances ne servent à rien, puisqu’on n’est pas capable de respecter le bien public, ni nos lois quelles que soient le nombre et leur ingéniosité. Nous n’arrivons qu’à construire notre désespoir et celui de nos enfants.
Quel prestige avez-vous pour diriger un pays où rien ne va ?
Dites le nous Monsieur le Président, Monsieur Ouyahia, Messieurs les Sénateurs, députés, historiques et les ministres à vie. Comment accepter tant de faits injustes et humainement insupportables ? Nous voulons comprendre pour ne pas continuer à nous morfondre et pour ne pas finir notre simple vie dans une embarcation pour de lointains projets loin de notre patrie que nous aimons tant.
A qui profites tous ces crimes qui s’entassent, se chevauchent et s’entremêlent les uns sur les autres depuis l’assassinat de Mr Abbane ? A qui ? Ils nous disent qu’il y un état Algérien, que cet état possède des lois, une justice indépendante, des élus élus démocratiquement, une police pour arrêter les criminels de tout ordre, une gendarmerie, une armée pour protéger les fondements de cet état et des services de sécurités parmi les meilleurs du monde. Ils nous disent aussi que nous avons un président de la république capable de mourir sur le trône, entouré d’hommes très proches et dirigeant des ministres à maintes occasions confirmés dans leurs postes( ayant une stabilité de plus de 10 ans pour mettre en oeuvre l’immense et ambitieux programme de relance économique concocté par le guide suprême sa Fakhamatouhou Al3adhim aw Alkabir selon les deux versions). Ils nous disent que nous sommes libres, que nous avons des universités performantes, que nous avons de l’argent même pour construire la plus grande mosquée du monde et que nous sommes entrain de construire la3djeb pour les générations futures. Ils nous disent que nous n’avons aucun centime de dettes, que nous pouvons danser tout le mois de juillet et que nous pouvons dormir tranquille puisque le vizir Sieur Zerhouni veuille sur notre sécurité et celle de nos biens 24h sur 24h et 365j sur 365 j. Mais quand je regarde, quand j’ouvre bien mes yeux, qu’est ce que je vois ? Je ne vois que ce qui fait mal à mon coeur. Je vois des bandits prospérer, construire des villas que nos rêves ne peuvent pas désirer et je les vois s’accaparer de notre terre en toute impunité. Je vois qu’aucun crimes, je dis bien aucun crimes, aucun massacres et aucun viol n’a été élucidé, aucun coupable n’a été arrêté et aucun jugement n’a été vraiment appliqué et je vois, aussi, aucun disparus n’est retrouvé et aucun de leurs squelette n’a été enterré convenablement pour permettre à sa famille de commencer la phase nécessaire de deuil. Je vois la corruption gangrène nos mains, que nous ne savons plus qui nous sommes, d’où nous sommes venus et où nous allons. Je vois que nous n’avons plus aucun repère, que nous nous croyons plus rien et que je suis obligé d’exagérer les traits de ma description pour ne pas être déçu encore plus par ce qui nous attend et ce que nous réserve l’avenir. Je vois que nous sommes entrain de devenir des tubes digestifs qui avalent sans réfléchir tout la merde qu’ils nous importent et que nous payons au prix cher d’où l’apparition de maladies de plus en plus dangereuses pour notre santé: diabète, cancer, hypertension, accident vasculaire cerebrale, amputation…Je vois que notre littoral, nos villes et nos villages sont entrain d’avoir des visages hideux et monstrueux à cause des constructions anarchiques et étouffantes. Je vois que personne ne réagit plus et ceux qui réagissent pour dénoncer cette anarchie ne sont plus écouter ou ignorer ou inviter à s’occuper de leurs propres affaires. Je vois que la beauté de notre pays est rongé petit par la laideur de nos dirigeants, que la bonté de nos coeurs est rongé petit à petit par la peur, la haine, la méfiance, l’individualisme, l’avidité, l’avarice…et que notre fraternité légendaire est entrain d’éclater en petit morceaux impossibles à recoller si la situation de notre pays perdure, encore, de cette manière, durant plusieurs années. Je vois que nos valeurs ancestrales désertent nos villages, nos foyers, nos quartiers et nos douars, que histoire commence à se remplir de cadavres assassinés par leurs frères et que les ignares sont devenus les maîtres à bord partout où ils peuvent accéder pour se servir et nous asservir encore et encore. Je vois qu’il ne reste que mes yeux pour pleurer, mes frères et mes soeurs, si nous n’arriverons pas à s’unir un jour pour aider les vampires qui nous gouvernent à retraverser la frontière comme ils l’avaient fait vers notre terre quand nous dansions, nous chantions, nous rions, nous nous embrassions…car nous avions cru à la victoire.
Fraternellement