14 juillet, 2009
Tibéhirine: l’ex-juge Bruguière dénonce « une polémique purement idéologique »
L’ex-magistrat antiterroriste Jean-Louis Bruguière est attaqué sur la manière dont il a instruit l’affaire des moines tués en 1996 en Algérie. Il répond à l’avocat des proches des victimes.
L’avocat des proches des moines de Tibéhirine, Me Patrick Baudouin, critique violemment, en particulier sur le site Mediapart, la façon dont vous avez instruit ce dossier. Vous auriez refusé d’entendre le général Buchwalter, qui affirme que les religieux ont été victimes d’une bavure de l’armée algérienne. Que répondez-vous?
Je ne voulais pas évoquer cette affaire encore à l’instruction, mais ne peux me taire devant les propos mensongers et injurieux de Me Baudouin. Il affirme, par exemple, qu’il m’avait fourni le nom du général Buchwalter: c’est entièrement faux. L’avocat des parties civiles m’avait adressé une longue liste de personnes à entendre, allant d’Alain Juppé à un spécialiste belge du terrorisme. Le responsable de la DGSE et l’attaché militaire de l’ambassade de France en Algérie figuraient sur la liste, mais sans leurs noms. Le second, à l’époque, n’a jamais évoqué une participation de l’armée algérienne comme il le fait aujourd’hui. Je rappelle que le général Buchwalter pouvait à tout moment me contacter, je l’aurais entendu sur-le-champ. Il a tout de même mis treize ans pour se manifester auprès de la justice. J’ai entendu à l’époque le général Rondot, mais sa déposition n’a pas, selon toute vraisemblance, plu à Me Baudouin, qui a ses bons et ses mauvais généraux!