20 juillet, 2009
Tibéhirine: « Bouteflika devrait lever le secret-défense »
Abdelkader Thiga, 41 ans, est un ancien des services de renseignement algériens. Aujourd’hui réfugié aux Pays-Bas, il a vécu en première ligne « la sale guerre » contre le GIA, avant de fuir son pays. Alors qu’il doit prochainement être entendu par le juge antiterroriste Marc Trévidic, en charge de l’enquête sur l’assassinat des moines de Tibéhirine, le sergent Thiga s’explique.
Allez-vous répondre aux questions du juge Trévidic?
Je suis tout à fait disposé à répondre à la justice française – j’ai même fui mon pays pour cela -, mais je veux d’abord discuter avec le juge. Il faut me protéger. Ma femme et mes deux enfants sont encore en Algérie, où je peux être extradé du jour au lendemain par les autorités néerlandaises.
Quelle est votre réaction après les déclarations du général Buchwalter, un ancien de la DGSE, évoquant une bavure de l’armée algérienne pour expliquer la mort des moines français?
Je ne connais pas ce général. Mais ça ne me surprend pas. Je sais de quoi sont capables les services de renseignement. Pour moi, ce témoignage constitue une étape préparatoire pour amener l’opinion à croire qu’il s’agit d’une bavure. Une bavure, ça peut arriver tous les jours en temps de guerre. Voyez ce qui se passe en Afghanistan. C’est la guerre, il n’y a pas de responsable, on s’excuse et voilà… J’aurais espéré que ce général en dise plus sur la nature des relations entre mes anciens chefs de la sécurité militaire et les responsables du GIA.