Le procès d’une journaliste soudanaise, passible de 40 coups de fouet pour avoir mis un pantalon, une tenue jugée « indécente », a été reporté mardi au 7 septembre. Les centaines de personnes venues marquer leur soutien à Loubna Ahmed al-Hussein devant le tribunal ont été dispersées au gaz lacrymogène par la police, selon un correspondant de l’AFP. Le juge a décidé d’ajourner l’audience afin de déterminer si Mme Hussein, qui écrit pour un journal soudanais mais travaille aussi à la section communication de la mission de l’ONU au Soudan, bénéficie d’une immunité à ce titre, selon l’un des avocats de la jeune femme, Jalal al-Sayyed. Le juge transmettra le dossier au ministère soudanais des Affaires étrangères avant la prochaine audience, fixée au 7 septembre. La journaliste a indiqué à l’AFP avoir présenté sa démission de l’ONU pour que son procès suive son cours.
Mme Hussein a été arrêtée le 3 juillet dans un restaurant de Khartoum en même temps que 12 autres femmes pour « tenue indécente », alors qu’elle portait un pantalon large et une longue blouse. Mais dans une contradiction apparente avec sa position, l’un des avocats de la défense a affirmé devant la cour qu’elle bénéficiait toujours d’une immunité et a demandé au juge de ne pas tenir compte de la requête de Mme Hussein, selon Me Sayyed. La journaliste a déclaré lundi à l’AFP que son « principal objectif » était de « supprimer l’article 152″, en vertu duquel elle est jugée. « Cet article est contraire à la Constitution et à la charia », la loi islamique en vigueur dans le nord du Soudan depuis 1983. »Si certains se réclament de la charia pour flageller les femmes en raison de ce qu’elles portent, qu’ils me montrent les sourates du Coran ou les hadith (paroles du prophète Mahomet, ndlr) qui le stipulent. Je ne les ai pas trouvés », a lancé cette veuve d’une trentaine d’années. La police a utilisé du gaz lacrymogène mardi pour disperser des centaines de femmes et de partisans de l’opposition qui manifestaient devant la cour en solidarité avec Loubna al-Hussein, après qu’ils eurent tenté de bloquer une rue, selon un correspondant de l’AFP.
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