Sedraia, la commune oubliée
Si les habitants de Sedraia aspirent, pour des raisons de proximité, à ce que leur commune oubliée bascule dans la Wilaya de Bouira dès le prochain découpage administratif, le plus alarmant reste que cette commune marginalisée, enclavée et presque invisible sur la carte géographique de l’Algérie, est au bord de l’implosion.
C’est la situation socioprofessionnelle qui inquiète et interpelle. Les habitants de ce Douar baptisé Sedraia en raison d’une plante sauvage portant le même nom, subissent à la fois l’ingratitude d’un climat versatile et l’indifférence quasi-totale des autorités du pays. En effet les jeunes et moins jeunes, souffrent de la pandémie la plus répandue dans le pays, un chômage aigu et généralisé. Aucune perspective, aucun espoir, aucune issue à leur désarroi, et leur unique activité, sont les cinq prières quotidiennes dans une modeste mosquée qui se distingue facilement des taudis et bidonvilles qui surplombent le village de Sedraia crée en 1976 pour devenir un village socialiste initié sous Houari Boumediene. Bien que faisant partie de la Wilaya de Médéa, Sedraia est située à quatre kilomètres de Birghbalou et à 40 kilomètres de Bouira. Elle compte près de 7500 habitants et occupe une superficie de près de 14 hectares nationalisés à l’époque socialiste dans le cadre du slogan « la terre appartient à celui qui la travaille ! » mais comme beaucoup d’autres parcelles de terre, aucune indemnisation n’a été perçue par les propriétaires à ce jour.
Les habitants de Sedraia sont pieux et sobres. Leur humilité est déconcertante et leur dignité émeut les plus avertis…. Quand on passe une journée à Sedraia, on y laisse des larmes, beaucoup de larmes mais pas suffisamment pour irriguer la terre laissée en jachère voire à l’abandon.
Les seuls postes de travail se comptent sur les doigts d’une main, ils sont occupés par les employés de l’Assemblée Populaire Communale… Les quelques rues goudronnées sont désertes, et l’on se sent comme un intrus arrogant qui tente de déflorer la pudeur du village. Quelques échoppes, une épicerie, un marchand de téléphonie mobile, et presque tout, sinon un enfant qui tente de gagner son pain et celui de sa famille au travers de quelques friandises étalées sur une table en carton, on a envie de tout lui acheter, mais on n’ose pas heurter sa dignité et quand on lui tend dix dinars pour payer quelques bonbons, c’est avec un grand sourire qu’il vous rend la monnaie, la monnaie de notre indifférence et de notre silence, on écrase alors une larme, puis une larme, puis une larme… et muet on s’efface avec la promesse d’en dire un mot à qui de devoir! N’est-ce pas le silence est parfois le cri le plus fort pour appeler au secours ? Par Wahid Farès
merci nidhal je m’exuse parceque je vien juste de lire cette article juste une petite information krim belkacem etait a sedraia lors de la revolution et une autre c’est que c’est le dernier bastion des kabyles a media et qui se sont tous deplacer vers la grands villes de ain bessem(20km a l ouest de bouira) MERCI ENCORE UNE FOIS NIDHAL de la part du dernier kabyle de ain bessem
Il est d’une grande importance de ne pas confondre le petit village de Sedraia dont l’article fait référence et la ville de Sedraia ; tous deux situés dans la wilaya de Médéa!! Une autre aberrance des autorités gouvernantes, donner le même nom à deux communes situées dans la même wilaya, et sans doute une autre raison pour que le village de Sedraia fasse partie de la wilaya de Bouira. Il va de soit que ça aurait été un honneur de savoir que Krim Belkacem a séjourné dans ce Douar.
c’est vraiment triste, alors que le plan de développement rural fait parler de lui et il oubli un si beau village.