Imporation: A propos des trois modes de paiement

importation.bmpPar Mohand 

Je suis au regret de redire que le credoc peut être libéré à terme, tout dépend de la manière dont il a été formulé au départ. Je m’inscris en faux quand on dit que les 3 modes de paiement sont traçables de la même manière.

Par ailleurs le crédit fournisseur peut effectivement être donné pas seulement pour les remdoc et les paiements libres, ils peuvent l’être pour les credoc de la même façon.
L’immobilisation des montants à l’émission des credocs peut l’être comme il peut ne pas l’être, tout dépend de la qualité, de l’importance et des habitudes de l’importateur ainsi que les relations professionnelles qu’il entretient avec sa banque et ses fournisseurs.

Il faut ajouter une autre raison qui motive en faveur du credoc, dans la liste des documents qui permet le paiement du fournisseur, il y a notamment un document très important: le certificat de conformité exigé pour tout importation. Ce document n’est pas exigé pour les paiements libres, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les manipulations, les falsifications, et surtout l’envoi de n’importe quoi sans aucun contrôle de qualité. Il ne faut pas se leurrer, aux départs il n’y a pas de contrôle strict notamment quand les marchandises sont destinées à l’ Afrique du nord ou à l’Afrique noire… ils disent ce n’est pas nécessaire, c’est pour l’Afrique. Je ne vais pas détailler ces aspects et les idées conçues.

Des trois modes de paiements, le credoc peut être utilisé pour préserver les intérêts du client et du pays, encore faudrait-il que les opérateurs l’utilisent à bon escient en mettant des garde fous suffisants sans bloquer son opérationalité. Quand au coût du credoc , certes le credoc irrevocable et confirmé coute relativement cher (et ce en fonction du risque pays). Pour l’Algérie,  il coute autour de 3 % du montant hors transport. Pour le Credoc sans confirmation, ce dernier est aussi valable et contraignant pour le fournisseur, il ne coute moins de 100 € tous frais compris:  courriers, swift, fax et modifications éventuelles confondus. En Algérie,  il coute autour de 3000 DA. Si j’étais importateur, je préférerai un credoc qui me donne le pouvoir de suivre et de mettre des gardes fous, même si il me coute quelques centaines de DA supplémentaires.

Quant aux délais de sa mise en oeuvre, au plan administratif bancaire,  c’est une affaire de quelques jours. Maintenant pour les délais de livraisons et d’exécution de l’expédition vous avez la possibilité d’exiger l’envoi dans la semaine de votre commande et si cela n’est pas fait le credoc devient caduc. C’est une disposition clef des termes du credoc. Par contre si vous laissez le credoc ouvert, et si vous acceptez n’importe quel délai, alors oui il y a du temps perdu. Ce qui ne peut pas dire que votre fournisseur encaisse l’argent. Non ! Le credoc peut certes lui permettre de refinancer sa production avec l’accord de sa banque sans plus. D’ailleurs en Europe et ailleurs les entreprises exportatrices sérieuses obtiennent des facilités de caisse qui leur permettent de fonctionner en attendant les encaissement effectifs.

Quand à la remise documentaire , vous payez certes à l’arrivée au Port d’Alger, mais les vraies décisions sont prises par votre fournisseur, délai, parfois qualité tronquée etc…Que de fois dans le passé, des importateurs ont reçu des caisses vides, on continue encore aujourd’hui à recevoir des produits ne répondant à aucune norme et parfois dangereux..Que de fois le fournisseur annonce une qualité et expédie une autre… Dans toutes les situations, vous n’avez pas les cartes en mains avant et après l’expédition. Le credoc et le certificat de conformité utilisés conjointement est une formule, peut-être paralysante et lente pour certains, mais elle demeure la plus appropriée pour nos charlatons algériens qui s’improvisent spécialistes du commerce extérieur. Que de fois dans ma vie j’ai entendu des balivernes de gens d’affaires pleins aux as mais qui ont la tête vide ou ce qu’ils savent est tellement confus qu’ils se lancent dans l’aventure sans un minimum de connaissance et de pratique…

Pour revenir au troisième mode de paiement le transfert libre, dans ce système c’est la porte ouverte à toute les combinaisons des combinards et des escrocs en cols blancs. Ils paient cash leurs achats,  retournent en Algérie, font faire des factures par leur transitaire, avec sous facturation ou surfacturation selon la cas, puis organisent le transfert à l’étranger. Les vrais bénéficiaires de cette formule sont les importateurs qui accumulent des matelas de devises à l’étranger et leurs complices étrangers qui acceptent de jouer le jeu. Il y a des importateurs algériens (tiens! je cite un exemple) Un importateur en Algérie agit au nom d’un ministre en titre (il porte le même nom),  il paie cash ses importations d’un compte de la banque Société Générale en France. Comme il dispose de facilité également à la douane, à Oran dont il est originaire, il ne paie pas les taxes en Algérie en totalité, alors c’est tout bénef pour lui. Chaque affaire lui permet de voir son compte à l’étranger bien alimenté par des sommes transférées sur la base de documents établis par ses structures affiliées ou son transitaire.

Mais comme chacun sait, je suis en train d’ouvrir une porte déjà ouverte, tous les Algériens savent ces choses là, les professionnels et les simples gens. Mais qui agit pour y mettre un terme, les gros bonnets non, c’est eux qui en tirent profit.
L’idée de réduire les importations, qui ont explosé en deux ans, est une bonne idée. La formule choisie est bureaucratique et contraignante je suis d’accord, mais c’est une solution, facile, il y en a d’autres mais les autres sont impossibles à mettre en oeuvre. Pourquoi ? Parce que ceux qui font les combines sont importants dans la hiérarchie ou ils sont complices des milliardaires ignares qui amassent des fortunes colossales sans payer leurs impôts parce que justement ils se croient tout permis du fait des appuis qu’ils ont.

Il y a evidemment les subalternes qui trouvent dans la situation de non droit un moyen de se payer avec l’argent sale ce qu’ils ne peuvent absolument pas avec leur salaire (sain) fussent-ils très bien payés. Ces gens n’ont peur ni des lois ni des services de sécurité (économique). Ils partagent généralement les idées , et les rencontres arrosées.

D’un autre côté, je suis d’accord avec ceux qui disent que tous les importateurs ne sont pas des milliardaires, il est un fait que certains (justement parce qu’ils font tout dans les règles) n’arrivent pas à accumuler autant que les autres … mais ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas prendre des mesures draconiennes en la matière. Je précise enfin que de toute manière l’importateur qui agit petitement et sainement n’est jamais gênée par les procédures, ils s’y conforment et voila tout.

Il y a un principe très important en organisation d’une manière générale. Les décisions qui obtiennent les meilleurs résultats sont des décisions qui évitent l’intervention humaine, cette procédure en est une. C’est une règle qui ne souffre d’aucune possibilité de dérogation ou de passe droit. Ce n’est pas le cas de beaucoup d’autres règles de fonctionnement administratif, économique, financier et social. C’est pourquoi elle est combattue férocement. Que ceux qui pensent que c’est une mauvaise décision se ravisent et regardent toutes ses implications. L’assainissement passe par là, et pour ma part je souhaite qu’il y ait d’autres également du même acabit, non pour bloquer l’économie mais pour la laisser fonctionner sereinement sans les matadors qui gâchent tout.

Cependant les initiateurs de ces décisions doivent aussi réflechir au moyen de réduire la facture en devises des invisibles et des services que paient l’Algérie. Je pense au téléphone, à la gestion de l’aéroport, à la gestion de la distribution de l’eau etc… les transferts opérés chaque exercice par les sociétés privatisées également.
Les sociétés nationales privatisées sont malheureusement le domaine gardé des prédateurs étrangers et nationaux. Hier, les sociétés nationales produisaient des biens en organisant le plein emploi; aujourd’hui, je ne sais plus si elles produisent encore des biens, mais ce dont je suis sûr, nous payons cher le peu de biens produits, le peu d’emplois crées. Nous qui avons cru en cédant le patrimoine national, que nous allions multiplier le taux de croissance de l’Algérie par 2 ! Hélas non, ce que nous avons multiplié par plus de 2 ce sont les transferts en devises des résultats de leurs activités. Ils n’investissent pas, car nous n’avons pas été assez malins pour le consacrer dans les contrats de cession.

On s’est précipité sur l’idée de cession de 30% a des Résidents algériens, les Etrangers n’acceptent pas cette formule car ils savent qu’elle a été édictée pour satisfaire les gros bonnets qui en demandent toujours plus… Ils voulaient les abreuver à cette manne qui ne cesse de grossir visiblement en partageant avec les privilégiés étrangers. En contre partie de cette concession aux investisseurs privés on peut dire adieu aux IDE véritables.

Commentaires

  1. yuba dit :

    azul, ce pays est casser par la mfia soutenue par les marabeaux.

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