12 août, 2009
Sedraia, la commune oubliée
Si les habitants de Sedraia aspirent, pour des raisons de proximité, à ce que leur commune oubliée bascule dans la Wilaya de Bouira dès le prochain découpage administratif, le plus alarmant reste que cette commune marginalisée, enclavée et presque invisible sur la carte géographique de l’Algérie, est au bord de l’implosion.
C’est la situation socioprofessionnelle qui inquiète et interpelle. Les habitants de ce Douar baptisé Sedraia en raison d’une plante sauvage portant le même nom, subissent à la fois l’ingratitude d’un climat versatile et l’indifférence quasi-totale des autorités du pays. En effet les jeunes et moins jeunes, souffrent de la pandémie la plus répandue dans le pays, un chômage aigu et généralisé. Aucune perspective, aucun espoir, aucune issue à leur désarroi, et leur unique activité, sont les cinq prières quotidiennes dans une modeste mosquée qui se distingue facilement des taudis et bidonvilles qui surplombent le village de Sedraia crée en 1976 pour devenir un village socialiste initié sous Houari Boumediene. Bien que faisant partie de la Wilaya de Médéa, Sedraia est située à quatre kilomètres de Birghbalou et à 40 kilomètres de Bouira. Elle compte près de 7500 habitants et occupe une superficie de près de 14 hectares nationalisés à l’époque socialiste dans le cadre du slogan « la terre appartient à celui qui la travaille ! » mais comme beaucoup d’autres parcelles de terre, aucune indemnisation n’a été perçue par les propriétaires à ce jour.