29 septembre, 2009
Guinée/ Bain de sang à Conakry: des tirs dans la foule, des viols
Tirs dans la foule, femmes violées, opposants tabassés: de nombreux témoignages soulignent la violence inouïe des militaires qui ont écrasé dans le sang lundi une manifestation pacifique de l’opposition dans un stade de Conakry.
Abdoulaye Bineta Diallo se trouvait dans le stade parmi plusieurs dizaines de milliers de personnes lorsque les militaires ont tiré dans la foule. Il raconte à l’AFP: « L’armée a encerclé le stade, les Bérets rouges (garde présidentielle) ont commencé à faire des tirs. Au départ, on a pensé que c’était pour intimider. » »Mais les gens ont commencé à tomber, il y a eu panique, il y avait plus de 100 morts » alors que « les manifestants étaient désarmés! ». »Les militaires ont publiquement et en pleine journée violé des femmes, les ont déshabillées et ont tiré par balles sur leur sexe », poursuit-il, bouleversé par ces actes de barbarie. (…)
Les opposants s’étaient réunis lundi dans le stade pour dire leur opposition à l’éventuelle candidature à la présidentielle prévue en janvier du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, arrivé au pouvoir il y a neuf mois. (…) Les dirigeants de l’opposition, qui étaient dans le stade pour animer le rassemblement, n’ont pas échappé à la furie des militaires: Cellou Dalein Diallo, candidat à l’élection présidentielle et leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UDFG), témoigne: « Ils m’ont donné des coups de pieds, ils m’ont cassé des côtes, ils m’ont donné des coups de crosse sur la tête, j’ai failli perdre connaissance. » (…) AFP
Photo: Le chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara