Hadjar Guennafa licenciée : Coupable d’avoir parlé !

libert.jpgPar Madjid Makedhi EL Watan 

La jeune journaliste Hadjar Guennafa a été licenciée par les responsables du journal La Tribune des lecteurs, samedi dernier. Pas pour « faute professionnelle grave » !

Son seul et unique tort est d’avoir dénoncé, dans les colonnes d’El Watan (édition de vendredi 16 octobre 2009), les conditions socioprofessionnelles précaires des journalistes algériens. Comme tous nos confrères sollicités pour un témoignage, Hadjar Guennafa a exprimé un avis personnel et général sur la situation dramatique des professionnels des médias en Algérie. Elle n’a engagé à aucun moment le «canard »  pour lequel elle travaillait. « Je dirais que la situation des journalistes algériens est lamentable. Je connais au moins trois journalistes qui sont rémunérés à 4000 DA le mois sans être déclarés à la sécurité sociale », avait-elle affirmé. Notre consœur était loin de penser que ce témoignage allait lui coûter son poste.

En effet, la direction de ce journal est vite passée à l’acte en décidant, 24 heures après, de la renvoyer. La jeune journaliste est même accusée d’attenter à l’image du journal. « On m’a dit tu es allée trop loin. Tu as porté atteinte au journal et tu veux le casser. On se réserve le droit de te poursuivre en justice. » Exercer son droit à l’expression libre constitue-t-il un délit ? La presse algérienne, qui exige toujours plus de liberté, a-t-elle le droit de dénier aux journalistes le droit à l’expression ? En tout cas, de nombreux journalistes ont exprimé leur indignation sur Facebook et envisagent d’organiser, aujourd’hui, un rassemblement de soutien à Hadjar Guennafa au niveau de la Maison de la presse. Le groupe de travail sur la liberté d’expression en Afrique du Nord, WGFENA, a exprimé, lui aussi, sa colère contre le licenciement de la jeune journaliste. « WGFENA condamne fermement cette grave atteinte à la liberté d’expression et ce licenciement abusif et demande au journal La Tribune des lecteurs la réintégration de la journaliste licenciée. Il exprime à la journaliste licenciée son entière solidarité », précise le groupe en question dans un communiqué.

Commentaires

  1. Taous dit :

    Notre regretté Tahar Djaout l’avait bien dit: « si tu parles, tu meurs, si tu te tais tu meurs, alors dis et meurt! »

    je ne sais pas si j’ai repris fidèlement sa célèbre tirade, mais je suis sure que l’esprit y est .

    inconcevable qu’un tel développement puisse concerner les médias, pourtant si prompts à faire feu de tout bois dès qu’il s’agit de leurs libertés. Comme quoi, on est encore loin d u compte chez nous s’agissant de l’apprentissage de la démocratie et de l’Etat de droit.

    Mais tout de même, que cette jeune journaliste soit vilipendée par les siens pour s’être exprimée, c’est un comble.

  2. anick roschi dit :

    La liberté de presse constamment menacée dans le monde…

    Freedom for Press :

    http://video.moncinema.ch/video/iLyROoafM5Tx.html

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