25 octobre, 2009
Akila Klaï, un combat pour la dignité
Victime d’un grave accident de la circulation survenu en 2007 lors de la visite de Abdelaziz Bouteflika à Annaba, la journaliste Akila Klaï se retrouve aujourd’hui dans une situation déplorable.
Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – C’est une jeune femme blessée au plus profond de sa chair et de son honneur qui s’est présentée hier à notre rédaction. Akila Klaï, correspondante du journal Echaâb à Annaba, a vu sa vie basculer le 15 mai 2007 à l’occasion d’une visite présidentiel. Le bus qui la transportait, elle et ses confrères, se renverse au détour d’un virage. Bilan: fracture de la colonne vertébrale. Le président de la République se rend à son chevet et ordonne son évacuation vers l’hôpital militaire de Aïn- Nâadja. Sur place, Akila bénéficie d’un suivi médical.
Plusieurs personnalités viennent lui présenter leur soutien. Mais plus dure sera la chute. La jeune dame finit par découvrir que son employeur — un des «piliers» de la presse publique— ne l’avait pas assurée depuis plusieurs années ! Pour elle, l’enfer ne fait que commencer. «Je me suis présentée plusieurs fois devant le directeur d’ Echaâb pour tenter de trouver une solution à ma situation. En vain. Azzedine Boukerdous, le responsable d’ Echaâb, s’est contenté de me dire d’aller voir Bouteflika», regrette Akila. Et c’est encore le chef de l’Etat qui vient à son secours au cours d’un passage à Annaba pour les besoins de sa campagne électorale. Une seconde intervention qui lui a permis de décrocher une prise en charge dans un hôpital parisien. «Mon séjour à Paris s’est avéré quasiment inutile en l’absence d’un dossier médical en bonne et due forme.
Depuis mon accident, je n’ai bénéficié d’aucun suivi sérieux et de rééducation. Aucune intervention chirurgicale ne peut être pratiquée sans un dossier de fond», note-t-elle, dépitée. Aujourd’hui Akila souhaite avant tout d’être réhabilitée dans ses droits, notamment sur le plan socioprofessionnel. Sur le plan médical, son cas nécessite une prise en charge sérieuse. Handicapée à 59 %, son état risque de se détériorer du fait des nombreux déplacements à Alger. «Je garde espoir et je continue de me battre pour ma dignité. Je ne lâcherai pas, quoi qu’il arrive.»