14 novembre, 2009
Lettre ouverte au président de la République, Abdelaziz Bouteflika/: Affaire Kelfaoui: Nous exigeons la vérité et Justice
Monsieur le président de la République,
Nous, amis, proches et membres de la famille de Djamel Kelfaoui, tenons à vous interpeller personnellement, afin que toute la lumière soit faite sur la dramatique affaire ayant causé la mort d’un innocent. Comme vous le savez, Djamel Kelfaoui, documentariste de films, est décédé le vendredi 22 mai 2009 à Laghouat, alors qu’il était sur place pour préparer un nouveau film. Ce décès est intervenu deux jours après avoir reçu un coup fatal au thorax, donné par un officier supérieur de l’armée algérienne, en civil, qui – à l’occasion d’un banal embouteillage urbain – leur intimait l’ordre de reculer avec arrogance pour le laisser passer.
Cette disparition violente a provoqué un vif émoi en France et en Algérie car Djamel Kelfaoui n’était pas n’importe qui.
Algérien, né à Paris en 1961, il grandit à Bondy en banlieue parisienne. Dès le début des années 80, il mena de front des études de sociologie et de communication à l’université Paris X de Nanterre, puis crée l’association «SOS ça Bouge ! » et lance à Bondy, le fameux festival interculturel «Y’a de la Banlieue dans l’air» mêlant musique, théâtre, cinéma, sports… avec l’organisation de concerts réunissant des artistes renommés tels Youssou N’dour, Cheb Mami, Mano Negra, Khaled, Zebda… Djamel Kelfaoui faisait partie de ces personnalités qui ont marqué de leur dynamisme et de leur volonté le paysage culturel et artistique des banlieues populaires de Bondy à Mantes, St Etienne, Toulouse… et tant d’autres. Il était l’un de ces passionnés, acteurs de la «Marche pour l’égalité» de 1983 en France, prêts à déplacer des montagnes pour réaliser ses rêves, dont le dernier fut d’imaginer la création d’un festival culturel à Laghouat.