La généralisation de la corruption en Algérie, un mal qui ronge la nation

corruption3cf17.jpgMourad Tchiko, SNAPAP
Doha, le 12 novembre 2009

 
La corruption en Algérie est devenue aujourd’hui comme le football, un sport national. Elle s’est particulièrement aggravée ces dernières années et s’est dangereusement propagée au-delà des secteurs économiques.  Aujourd’hui, la corruption est entrain de gangrener des secteurs aussi vitaux que sont la politique et la justice. Par ce fait, cette généralisation est entrain d’hypothéquer l’avenir même de la nation.  
1-      Corruption financière: les affaires de corruption et de détournement de fonds publics sont en constance augmentation du point de vue nombre et de montant. Des scandales touchant des montants faramineux sont révélés presque quotidiennement et se sont banalisés à tel point que ça ne choque plus personne. L’exemple, en est le cas révélé il ya seulement quelques semaines, et qui concerne le secrétaire général du ministère des travaux publiques, impliqué dans une affaire de plusieurs centaines  de millions de dollars dans le cadre l’attribution des marchés du chantier de l’autoroute Est-Ouest. Cette affaire n’a été révélée que suite à la dénonciation par l’entreprise chinoise qui avait perdu  le marché concerné.
 
2-      Corruption morale: Elle se manifeste souvent à travers la coercition et le népotisme de l’administration au profit d’intérêts claniques. Une autre spécificité algérienne est la politique du « clonage », qui consiste à créer le double de toute organisation politique, syndicale ou association autonome. En effet, le ministère de du travail a téléguidé, en violant la loi, la création d’un syndicat sous le nom de SNAPAP (Syndicat National Autonome de l’Administration Publique) alors que ce syndicat autonome existe depuis plus de vingt dans. Toutes les administrations publiques ont reçu instruction du ministère de l’intérieur de ne traiter qu’avec ce syndicat désigné.


 
3-      Corruption  politique:
la décadence de la classe politique a atteint son paroxysme lors des dernières élections législatives de 2008 ; les listes des partis politiques, en particulier scelles des partis de l’alliance présidentielle, étaient ouvertes au plus offrant.. La présence sur une liste pour la candidature à l’assemblée nationale ou au sénat ne valait pas moins de plusieurs milliards de centimes. Par ailleurs, ces mêmes députés ont refusé de voter la loi concernant la déclaration du patrimoine de la classe politique, et ce sont vus tripler leur prime de députation juste avant l’amendement de la constitution qui a ouvert la voie à  la présidence à vie du chef de l’Etat.
 
4-      Corruption de la justice : la situation  de la justice n’est guerre réjouissante aussi. Rarement on a assisté à des procès concernant les grands scandales de  corruption. Mais quand il y a poursuite, ça ne touche que les seconds couteaux et jamais les grands barons.  Par contre, la justice excelle dans le harcèlement envers tout ce qui dénonce la corruption et en particulier envers les syndicats autonomes ; seules organisations de la société civile qui échappent encore au contrôle du pouvoir. Les délais de traitement des cas est anormalement  allongés et les reports interminables. La preuve en est le cas de plusieurs membres du syndicat SNAPAP.
 
Mourad Tchiko, vice-président du syndicat national des agents de la protection civile (Pompiers) dont la direction générale a déposé une plainte contre lui pour manque de respect à un employé, et pour incitation à l’arrêt du travail, comme par hasard, juste après qu’il ait dénoncé un détournement du fond des œuvres sociales à travers une correspondance adressée au ministre de l’intérieur (la tutelle de son employeur) et dans la presse. Après deux mois, la fermeture du bureau et la fin du détachement (activité syndicale) furent ordonnés et les protestataires sommés de  regagner leurs postes.  Après le sit-in, il fut convoqué devant le conseil de discipline et son salaire suspendu le 18 décembre 2004  jusqu’aujourd’hui. Il fut encore muté hors-wilaya (département), pourtant la loi algérienne 90-14 (articles 50-57) interdit à l’administration de sanctionner, en aucun cas, toute personne pour activité syndicale légitime et dans le respect de la procédure. Une deuxième plainte fût déposé contre lui en Mai 2005 juste avant la fin du délai légal de la fin de toute poursuite afin perpétuer son clavaire judicaire. Il reçut même une proposition indirecte de la part des autorités de recouvrir ses pleins droits à condition qu’il quitte le syndicat. Son cas est actuellement toujours en blocage au niveau de la justice (depuis 5 ans) alors que les autorités prétendent que le traitement des  conflits de travail ne dépasse guerre une année.
 
Le cas de Mourad Tchiko n’est malheureusement pas unique.  Zaid Yacine, président de la section syndicale d’une filiale de la multinationale Compas qui fût poursuivi et licencié suite à sa dénonciation des conditions de travail déplorables. Houari Kaddour (président de la fédération nationale de la santé publique, SNAPAP) a eu un conflit avec la wilaya (département) de Chlef, révoqué abusivement à cause de ses activités syndicales depuis 2005. Hadji Mhamed (Membre du bureau national du conseil des communes, SNAPAP, APC de Chlef, licencié et poursuivi depuis 2006. Nacéra Ghozlan, syndicaliste (secrétaire général du SNAPAP) fonctionnaire à la wilaya d’Oum el Bouagui. Malgré son acquittement par la justice, elle n’est toujours réintégrée depuis plus d’une année. Le président du SNAPAP, Rachid Malaoui, a été privé aussi de son salaire durant 6 mois en 2007 ; solde qui n’a toujours pas  touchée jusqu’à ce jour. 

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