14 décembre, 2009
Procès de militants du FFS à Ghardaia: Aït Ahmed interpelle l’ONU
Lettre de Hocine Aït-Ahmed, Président du Front des Forces Socialistes, à madame Navanethem Pillay, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme
Alerte pour une région particulièrement sous pression, dans un pays en détresse démocratique !
Depuis des semaines le Pouvoir algérien mène campagne en faveur de la militante sahraouie Aminatou Haidar tant sur la scène internationale que dans les médias publics et privés algériens. Pour ce faire il n’hésite pas à mettre dans la gène ses partenaires européens à l’instar de l’Espagne accusée de tous les maux.
Ceci aurait été tout à son honneur si le souci du pouvoir algérien avait été le respect des droits des peuples et particulièrement le respect de la personne humaine et la protection des défenseurs des Droits de l’Homme.
Or, il n’en est rien !
Depuis des années c’est dans le silence complice des plus grandes démocraties du monde que le peuple algérien est empêché de s’exprimer librement. Médias sous contrôle, espace public monopolisé, société atomisée et mise sous pression policière permanente.
Le plus scandaleux reste néanmoins le traitement réservé aux militants pour la démocratie et aux défenseurs des Droits de l’Homme. Le cas de notre militant à Ghardaïa, Kamel Eddine Fekhar, est à cet égard des plus emblématiques.
Alors que les ambassades européennes sont mises sous le contrôle quasi exclusif des créatures du régime, de véritables militants des Droits de l’homme souffrent, en plus du harcèlement policier, administratif et judiciaire permanent que leur inflige le Pouvoir, de l’indifférence des représentations diplomatiques de l’union européennes !
Pourtant des accords internationaux lient l’Algérie à ses partenaires qui l’engagent à respecter les Droits de l’Homme et à protéger les Défenseurs des Droits de l’Homme !
Or, il n’en est rien !
Et si le non respect par l’Algérie de ses engagements internationaux en matière de Droits de l’Homme n’est en rien une surprise, c’est avec consternation que les citoyens algériens soucieux de Démocratie et de respect des Droits de l’homme et en particulier les Défenseurs des Droits de l’Homme constatent la démission des Européens en matière de défense des militants et des défenseurs des Droits de l’Homme par crainte des représailles d’un régime qui use de chantage et de grossières manœuvres d’intimidation dont on peut comprendre l’impact sur une population sans recours mais dont l’efficacité sur les grandes démocraties occidentales est scandaleuse !
Nous avons l’intime conviction que seule la convergence des efforts des peuples épris de démocratie et des Démocraties véritables que peut s’opérer le changement vers plus de Paix, de sécurité et de démocratie dans le monde.
Et c’est pour cela que nous attirons avec insistance votre attention sur le sort de nos amis de Ghardaïa et plus particulièrement sur celui du docteur Fekhar soumis à des pressions intolérables et à un traitement indigne.
Avec l’espoir que nous pourrons trouver auprès de vous les preuves d’une solidarité effective avec les défenseurs des Droits de l’Homme et de la démocratie.
Hocine Aït-Ahmed
Lausanne, le 9 décembre 2009