10 janvier, 2010
Hocine Aït-Ahmed: « Ferhat Abbas était un humain vrai et véritable, intelligent, franc et sincère »
Chers compatriotes,
Evoquer le rôle patriotique de Ferhat Abbas c’est démythifier la guerre de libération menée par le peuple mais confisquée et détournée à des fins de pouvoir politique par les dictateurs qui se sont succédé au pouvoir depuis l’indépendance.
Ne craignons pas les mots: Décoloniser l’histoire c’est la libérer des manipulations continuelles des groupes militaro-policiers, c’est restituer à la nation sa mémoire, sa fierté et sa dignité. C’est redonner aux Algériennes et Algériens confiance en eux-mêmes pour reprendre en mains pacifiquement leur destin.
Ce retour à la légitimité populaire et la volonté de construction d’un Etat et des institutions démocratiques à tous les niveaux furent le fondement même de la plate-forme de la Soummam. Le 20 août 1956 est dialectiquement complémentaire du 1er Novembre 1954, et indispensable à la mobilisation révolutionnaire. Ce fut le premier pacte politique contractuel, fondé sur le respect du pluralisme, des libertés d’expression et d’organisation et non pas sur le bricolage populiste exploité par des « Historiques libérateurs » devenus des « tyrans ». Il ne portait donc, ni sur la forme ni sur la militarisation des dirigeants mais sur le fond, sur la garantie aux Algériennes et Algériens des droits fondamentaux et de toutes les libertés démocratiques, conditions sine qua non pour que soit concrétisée la République démocratique et sociale. Une promesse solennelle et historique que personne ne peut contester ouvertement sans se mettre à porte à faux par rapport aux engagements imprescriptibles sacralisés par la proclamation du 1er novembre1954.