2 janvier, 2010
Hommage à Mohamed GHARBI: La mort dans l’âme
Karim AIMEUR pour « Algérie Politique »
Le condamné à mort, si injustement condamné, laisse penser que le pansement des blessures ne saura être du seul ressort du temps, surtout quand elles sont rouillées par les hommes.
Combien est-il dur de se trouver entouré de quatre murs et abandonné par ses propres pairs au lendemain d’un parcours militant sans vergogne ? Combien l’est-il davantage quand on sait qu’on s’est sacrifié, de bout en bout, pour que soit debout un pays qui a traversé autant de crise qu’on ne peut énumérer ? Combien est-il difficile de s’imaginer condamné par ceux-là même que notre combat a libéré d’un joug aussi serré que celui d’une puissance mondiale ?
Le condamné à mort, si injustement condamné, laisse penser que le pansement des blessures ne saura être du seul ressort du temps, surtout quand elles sont rouillées par les hommes. Celui que la cour de Guelma a condamné à mort était de ceux qui croyaient que la défense du pays se fait au prix de la vie. Il était Moudjahid. Il était également Patriote. Il a pris les armes pour défendre sa Patrie contre les colons et il les a reprises pour la défendre contre ceux qui voulaient la mettre à genoux. Celui que le juge a condamné à continuer ses jours entre quatre murs sait déjà que se rougir devant un tel acte (avoir tué un repenti qui n’a cessé de le menacer de mort) est une insulte à la virilité elle-même. Le terroriste se targuait même d’avoir plus de considérations que lui.