Sétif: Cri de détresse des internes en pharmacie !

 

chu.jpgNassira pour « Algérie Politique »

Je viens de découvrir ce blog qui me semble très intéressant à plus d’un titre. Je le trouve comme le seul espace, à ma connaissance, qui peut permettre de crier sa détresse. J’ai remarqué que les écrits portent souvent sur les affaires se passant au centre du pays.

Là, j’aimerai intervenir sur ce qui se passe dans la 2ème plus importante wilaya de notre pays, seulement je me tiens uniquement au calvaire vécu par les étudiants internes (en pharmacie) au CHU de Setif. En effet, ces étudiants ne savent plus si ils sont encore étudiants pour apprendre quelque chose dans cet établissement ou bien ils sont de simples aides ou un personnel en plus, perçus négativement comme une charge dont il faut se débarrasser, parfois même humilier.

 

L’internat n’est plus une étape pédagogique mais une corvée. Malgré les plaintes portées même au niveau du département ministériel, Mr Barkat et ses responsables au niveau central et local ne répondent que par le silence et le mépris, comme pour les médecins.

Durant l’internat, les étudiants en pharmacie sont sensés être pris en charge par les responsables de la faculté de médecine de Sétif et par le personnel habilité au CHU Saadna Abdenour. Dans la réalité, personne ne s’y inquiète ni ne s’y intéresse. Le drame c’est qu’à la fin, tout le monde aura son diplôme sans avoir bénéficié d’une quelconque formation dans ce CHU. On passe une année de perte sèche.

 

Sensés passer par les différents services pour compléter la formation en 5ème année, les internes en pharmacie sont mis dans une situation insupportable et méprisante.
Au C.T.S (centre de transfusion sanguine), ils sont reçus un jour sur trois durant 2 mois. Cette période consiste à venir et essayer de trouver un coin où passer la journée sans rien faire évidement, participer à procéder à un groupage sanguin relève d’un exploit.

 

A la P.C.H (pharmacie centrale de l’hôpital), on devient de simples magasiniers et manutionnaires chargés de remplir des fiches, arranger les cartons….etc.

 

Au service «biochimie centrale», c’est le vide, on ne vous demande rien et ne demandez rien: restez où vous êtes ! Tout en respectant strictement les horaires.

 

 

Au service «biochimie», il est clairement affiché à l’entrée «Il est strictement interdit aux internes de toucher aux machines» comme les automates, le back man (pour les tests de calcémie, uricémie, urémie…..etc).

 

Au service d’hématologie, on nous oblige à rester toute la semaine les bras croisés (8h30mn à 11h30mn), puis chaque mardi un professeur arrive pour une visite générale (consultations des patients). Les mains derrière le dos, les internes le suivent au pas et de temps à autre il présente un dossier médical à un interne pour lecture et explication des paramètres, là c’est un véritable supplice car la majorité ne connaît rien. S’en suit une véritable humiliation, en effet pas de réponse positive et il ne peut être autrement du fait que ces étudiants étaient livrés à eux-mêmes durant toute la semaine,donc rien appris.

 

On peut continuer à relater les graves faits auxquels sont confrontés ces étudiants dans l’ensemble des services mais je termine par deux éléments qui me semblent d’une rare gravité, à savoir l’absence totale des encadreurs donc aucun suivi durant cette période d’internat qui s’achève au mois de septembre pendant que d’autres universités d’Algérie terminent en juin.

 

Pendant la période de vacances, les internes de Sétif sont privés de restaurant et de transport et avec une bourse misérable.

 

Pour ceux qui aspirent au résidanat, ils n’ont pas les mêmes droits que leurs frères des autres universités algériennes. En effet, à Sétif on termine en septembre, le diplôme n’est délivré qu’au mois de janvier alors que le concours pour le résidanat se déroule en octobre. Une année de perte sèche (sommes-nous dans une même République ou pas ?)

 

Pour tous ces problèmes, on est ballotté du CHU à la fac sans que personne n’assume ses responsabilités.Le cri de détresse est donc lancé à tous les responsables et à tous les niveaux pour une vraie prise en charge de cette catégorie.

Commentaires

  1. staifi dit :

    je félicite l’auteur de cet article car il reflète la réalité du CHU de Setif et de l’organisation de la faculté de médecine de l’université de la même ville,même si tout n’est pas dit.Moi je veux ajouter que les modules de « chimie organique »( 1ere année),de « chimie minérale »(2eme année) et de « chimie thérapeutique(3eme année)n’ont jamais été dispensés ,sans que personne ne s’émeuve.
    Les études de pharmacie à setif sont vraiment tronquées pendant qu’on organise périodiquement ici des visites en grandes pompes au président de la république.Mais est ce qu’on lui fait part aussi de la situation catastrophique vécue par les étudiants ou bien juste ce qu’on montre la télévision?

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