L’Express, 19 mars 2010
Dans une atmosphère de fin de règne, les luttes d’influence au sommet de l’Etat reprennent de plus belle. Sous couvert de lutte anticorruption.
Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Il y a moins d’un an, le 9 avril 2009, Abdelaziz Bouteflika était triomphalement réélu à la présidence de la République algérienne avec un score de plus de 90 %. Non sans avoir été auparavant adoubé par le tout-puissant patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) – les services secrets – le général Mohamed Médiène, dit « Toufik ».
Mais, depuis quelques semaines, le chef de l’Etat a quasiment disparu des écrans radar. Le 24 février dernier, il a manqué la traditionnelle cérémonie marquant l’anniversaire de la nationalisation (en 1971) des hydrocarbures. Il était aussi absent, deux jours plus tard, lors des funérailles d’Etat du colonel Ali Tounsi, directeur général de la police nationale, assassiné par son plus proche collaborateur dans des circonstances non élucidées.
Quant aux Conseils des ministres, ils se font de plus en plus rares… Une courte séquence télévisée a montré le président, le 3 mars, entouré de ses frères, en compagnie du footballeur français Zinédine Zidane. Des images destinées, de toute évidence, à couper court aux rumeurs qui ont relancé les critiques sur la dérive monarchique du régime.
(Lire la suite)