Algérie: Demandeurs de passeports ou délateurs ?
Lahcene pour « Algérie Politique »
Le « réserviste » qui est intervenu sur le passeport biométrique a finalement bien raison. Qu’est-ce qui empêche en effet le ministre de l’Intérieur et ses services de coordonner leur action avec le ministère de la défense nationale pour l’obtention des informations concernant les camarades de contingent d’un demandeur de passeport biométrique ? Comme ils auraient pu également en faire de même avec le ministère de l’éducation nationale ou de celui de l’enseignement supérieur pour les noms des camarades de classe et de promo… et ainsi de suite.
Cela est pourtant faisable et à leur portée. Pourquoi ne l’ont-ils donc pas fait ? Leurs effectifs et leurs moyens sont pourtant presque illimités. Auraient-ils reçu une fin de non recevoir du ministère de la défense ? Si c’est le cas, quel en est le motif ? Et pourquoi ce dernier ne réagit-il pas, d’autant plus qu’il s’agit de questions qui semblent toucher à la sécurité du pays ? Serait-ce alors une reconnaissance implicite de l’existence de plusieurs pôles de pouvoirs au sein d’un même gouvernement ?
Quelles sont donc les raisons qui ont décidé les services du ministre de l’intérieur à mettre directement à contribution les demandeurs de passeports et d’en faire, malgré eux, leur propres indicateurs et délateurs, avec menaces légales à l’appui en cas de fausse déclaration ? Pourquoi ont-ils ouvertement préféré recourir à des méthodes qui reflètent d’une part l’esprit brutal, perfide, dictatorial et haineux qui anime les concepteurs de ce projet et, d’autre part, le peu de considération et d’estime accordés à des populations dont ils sont, théoriquement, sensés préserver la dignité, garantir les droits et libertés, mais d’assurer aussi leurs intérêts et leur sécurité ?
La publicité faite autour du lancement, maladroit et précipité, de cette opération laisse penser par ailleurs que les exécutants du projet étaient pressés de le faire savoir à qui de droit afin de donner quelques assurances et démontrer qu’ils pouvaient être à la hauteur des buts qui leur ont été fixé en ce domaine. Mais fixés par qui au fait ?
Enfin, lorsqu’on apprend que c’est une compagnie privée étrangère, et pas n’importe laquelle, qui est chargée, avec l’argent du peuple et du contribuable algérien de surcroît, de la mise en place et de l’exploitation de ce système de collecte d’informations, de fichage et d’espionnage de tous les algériens, il y a en effet de quoi nourrir de très sérieuses inquiétudes ainsi que de non moins sérieux doutes quant au patriotisme de ceux qui sont aujourd’hui à la tête de ce projet et, in fine, des véritables objectifs de la mission qui leur est confiée.
Il parait que c’est une firme etrangere se situant france qui va fabriquer ces CNID et passports BIO-metrie pour le compte de ZerHaine et sa fakhamatoho Bouhef et cie mais le contribuable qui paye souvent et toujours. Ainsi sera surveillé/controllé chaque citoyen algerien sur terre.
Au bon entendeur
Deux intervenants (Réserviste et lahcène) ont déjà abordé cet aspect de la question, passé malheureusement inaperçu dans le flot des débats, pileux et hidjabiques, suscités autour du nouveau passeport biométrique. Avec votre aimable permission, j’aimerai y revenir brièvement vu le caractère très inquiétant du dit aspect, notamment en ce qui se rapporte à la sécurité du citoyen, du pays et des capacités de ce dernier en matière de défense nationale.
Au-delà de la forme, les nouvelles procédures imposées par le ministère de l’intérieur aux citoyens algériens pour l’obtention d’une carte d’identité nationale ou d’un passeport biométrique se distinguent effectivement par leur caractère pour le moins étrange, singulier et alarmant, symptomatique d’une déchéance avérée et certaine de l’État algérien.
Mettre le citoyen dans l’obligation de citer par exemple les noms de ses collègues de travail, de ses camarades de classe et de contingent pour l’établissement de sa carte d’identité nationale ou de son passeport signifie, au bout du compte, l’obliger et le contraindre le plus officiellement du monde à communiquer, à une «compagnie» étrangère qui n’en demandait pas tant, des renseignements sensibles qui, une fois recoupés, permettent aisément d’établir l’effectif exact de réservistes de l’ANP disponibles en Algérie. Cela permet aussi de déterminer au sein de quelles armes ces réservistes ont effectué leur service militaire (air, terre, mer, défense aérienne du territoire…) et de répartir ainsi ces effectifs par arme… A partir de leurs situations familiales et de leurs âges, on peut facilement se faire une idée précise sur leurs aptitudes opérationnelles en cas de conflit armé… Leurs lieux de résidence permettent de cartographier leur répartition à travers le territoire national et de là, de procéder par exemple à une estimation du temps nécessaire à leur mobilisation, de déduire vers quelles régions, localités et points de défense ils seraient susceptibles d’être déployés, d’évaluer la logistique et les équipements nécessaires à l’intégration de ces effectifs… Connaître leurs profils académiques, leurs formations, leurs occupations professionnelles et leurs niveaux d’instruction permettra non seulement d’extrapoler leurs éventuels positionnements dans la chaîne de commandement, mais aussi de juger de leurs capacités d’adaptation au nouvelles technologies caractérisant le matériel militaire disponible et donc de son utilisation… etc.
La liste serait longue et fastidieuse à énumérer, mais beaucoup parmi nous seraient très surpris de la somme de renseignements, quantitatifs et qualitatifs, que l’on peut tirer après analyses et recoupements juste à partir des noms de camarades de contingent, de collègues de travail et de petits camarades de classe…
Voilà entre autres méthodes comment, dans les conflits armés modernes, des armées entières peuvent être neutralisées, vaincues et écrasées sans qu’elles puissent combattre.
Qui ignore aujourd’hui que l’information, quelque soit sa nature, est devenue à elle seule une arme décisive, mais surtout une précieuse marchandise qui se monnaie, s’échange et se transige ? Le ministre de l’intérieur ne peut l’ignorer non plus puisqu’il a passé la majeure partie de sa carrière dans des services de renseignements.
Alors, sachant cela, on ne peut s’empêcher de se demander où sont les services en charge de la sécurité du pays ? Que font-ils au juste ? A quoi sont-ils occupés ?
Comme on ne peut se permettre d’éluder la question suivante : A quoi joue donc Zerhouni ?
Et puis, qui est Zerhouni ? Quelles sont ses origines ? Où est-il né ? Où a-t-il fait ses classes ? D’où vient-il ? Où se trouve sa principale résidence ? Qui peut vraiment répondre de lui ? Qui peut l’authentifier….