Djamel Zenati à El Watan: «Il faut réinventer le militantisme»
N.B: Les passages en rouge ne sont pas parus dans l’interview publiée par El Watan. Censure ?
Qu’est-ce que le printemps berbère a apporté à la revendication amazigh et au combat démocratique ?
Le printemps berbère de 1980 est le fruit d’une accumulation de luttes menées dans des conditions extrêmement difficiles par des femmes et des hommes qui n’avaient que la force de leur conviction face à une dictature dotée de tous les moyens de terreur et de guerre idéologique. Le printemps de 1980 a eu également le mérite de rompre avec la clandestinité et le caractère épars et atomisé de la militance amazigh. Il a été une sorte de synthèse qui a ouvert des perspectives à l’ensemble de la société.
La revendication est rationnellement formulée. La question amazigh est désormais inscrite dans une problématique générale articulant histoire, identité, culture et développement. De ce fait, il a permis des convergences et des jonctions avec plusieurs segments de la société civile en gestation.
Il est clairement apparu que le combat pour la réhabilitation de tous les éléments constitutifs de l’algérianité est indissociable du combat pour la construction d’un Etat moderne et la mise en place d’un système politique démocratique. Pour tout cela, le printemps berbère de 1980 a été un moment historique fort.
D’ailleurs, le pouvoir, en plus de la répression physique, réagira très vite sur plusieurs registres. Il organisera, par exemple, une saisie discrète et minutieuse de tous les livres de Mammeri, Yacine, Marx, Lénine et inondera les librairies de publications de prédicateurs et autres « douktours » intégristes.
Il apportera un soutien direct aux activistes islamistes dans les campus et cités universitaires afin de contenir le mouvement estudiantin libre. L’assassinat de Kamel Amzal est malheureusement l’un des résultats de cette stratégie.
Quel regard peut-on porter sur le chemin parcouru, 30 ans après ?
Le printemps berbère a rallumé la flamme du militantisme, en veille depuis le mouvement national. Il a produit des idées et des problématiques en rupture avec les canons de l’idéologie officielle. Il a brisé le mur de la peur et du silence. Il a ébranlé la dictature et ouvert la voie de la contestation publique.
Trois décennies après, tout s’inverse. L’espoir a laissé place au désenchantement et la passion à la lassitude. Le désengagement politique et le desséchement intellectuel ont atteint un niveau inquiétant. L’allégeance règne en maître dans le concert des valeurs en vogue et la conviction comme un signe de crédulité.
Selon vous, à quoi ce désengagement est-il dû ?
Il y a d’abord cette double pression intolérable qu’exercent le pouvoir par le haut et l’islamisme par le bas. Le champ dans lequel devait se construire l’alternative politique au système en place est pris en étau par ces deux autoritarismes. Il y a ensuite l’irruption de la violence dans ses formes les plus abjectes. Nul n’ignore les effets de la violence sur les représentations sociales et les comportements.
L’insécurité et l’usure d’un côté et l’irrésistible attrait de la mangeoire de l’autre ont réussi à casser tous les ressorts de la société. L’indifférence, voire la complicité de la communauté internationale et l’arrivée ou plutôt le retour de Bouteflika au pouvoir ont accentué et accéléré ce phénomène de déconstruction politique et sociale.
Il ne reste que l’émeute pour se faire entendre. Un mode d’expression que le pouvoir favorise particulièrement car relevant du registre du protopolitique. C’est-à-dire ne menaçant en rien la nature du système.
Vous parlez de déconstruction politique et sociale. Comment le système Bouteflika a-t-il réussi, en une dizaine d’années, cette déconstruction ?
Bouteflika est revenu au pouvoir dans des conditions particulières qu’il est inutile de rappeler. Son caractère de renard et sa démarche versatile ont créé une confusion indescriptible et trompé presque tout le monde.
Par ailleurs, le début de son règne a coïncidé avec une stabilisation du prix du baril de pétrole à un niveau élevé, le retour d’une forte pluviométrie et les attentats qui ont ciblé les USA en septembre 2001. La simultanéité de ces trois facteurs exogènes a constitué pour lui l’occasion inespérée de s’émanciper vis-à-vis des éternels « faiseurs de rois » et de procéder à un remodelage du système à sa convenance. D’un mode centralisé sous la forme de cercles concentriques avec l’institution militaire comme noyau, on est passé à une configuration éclatée en plusieurs sphères de pouvoir dont l’institution présidentielle représente le centre de gravité. On est vite tentés de voir là un passage de relais forcé ou négocié des militaires aux civils. Il n’en est rien. En fait, c’est juste un partage des territoires.
Cette configuration éclatée, innervée par les cercles occultes et les réseaux maffieux, ne peut être viable et fonctionnelle que si elle est légitimée par les structures traditionnelles à solidarité primordiale. Ce qui explique, en partie, l’irruption des tribus à l’Est, des zaouïas à l’Ouest et des archs en Kabylie. Jamais les conflits communautaires n’ont été aussi nombreux ni aussi exacerbés. L’exemple du M’zab est à cet égard caractéristique.
L’essentiel de la vie institutionnelle et politique se fait dans l’ombre. Le jour doit tout à la nuit. L’argent et la quête de la matière sont devenus les seuls moteurs qui font bouger les choses.
Vous faites référence au phénomène de la corruption, dont on connaît aujourd’hui l’ampleur…
Oui. Les dignitaires du régime eux-mêmes reconnaissent que la corruption a atteint des seuils intolérables et qu’il est temps d’y mettre un terme. Il paraît que le Président a instruit dans le sens d’une lutte implacable et sans merci contre ce fléau. Je voudrais faire deux remarques à ce propos.
La première concerne cet intérêt subit pour la lutte contre la corruption. Qui peut croire une seule seconde à la sincérité d’une telle posture quand on sait que la presse indépendante est sous haute surveillance, la justice aux ordres et l’opposition réduite au silence ? On ne peut rien faire en l’absence de contre-pouvoirs reconnus. Les récents scandales étalés sur la place publique ne sont en fait que l’expression d’une guerre de clans par déballages interposés. Ou tout au moins une brouille entre amis.
La seconde remarque a trait au phénomène lui-même. Nous ne sommes pas face à une pratique marginale en écart avec la règle légale. Nous sommes plutôt en présence d’un véritable mode d’accès à la rente, en harmonie parfaite avec la nature du système surtout tel que configuré actuellement. Le nouveau code des valeurs qu’on tente d’imposer dans l’imaginaire social repose sur un double postulat : la combine comme voie par excellence d’enrichissement et la proximité avec le pouvoir comme unique garantie d’ascension sociale.
L’Algérie est-elle donc condamnée à reporter éternellement sa transition démocratique ?
Il s’agit là d’une grande question qui nécessite une approche pluridisciplinaire si on veut l’appréhender de manière correcte et efficace. Mais rien ne nous empêche d’émettre quelques questionnements pour situer le débat et proposer des pistes de réflexion.
Tous les pays d’Amérique Latine et de l’Europe centrale ont réussi leur transition démocratique. Pourquoi n’en est-il pas de même pour le continent africain si l’on excepte l’Afrique du sud.
Il serait intéressant de s’interroger sur la nature exacte des obstacles à la transition démocratique dans notre pays. S’agit-il d’une spécificité liée à notre histoire ou de quelque pesanteur inhérente à notre culture ou à nos structures sociales ? Quel est le poids du système politique actuel dans cette résistance au changement ? L’état de sous-développement de notre économie ou encore l’Islam sont-ils des forces d’inertie ? Pourquoi la communauté internationale pratique-t-elle le régime de deux poids, deux mesures en imposant le respect des droits de l’homme aux uns et en accordant des dérogations aux autres ?
Une autre question paraît tout aussi fondamentale : comment poser la problématique démocratique en Algérie ?
D’où vient cette perception de la démocratie comme système importé de l’occident et donc contraire à notre univers culturel et religieux. Dire que c’est le fait exclusif des islamistes est faux. L’abandon du terrain religieux aux islamistes avec leurs interprétations étroites et l’opposition entretenue entre Islam et démocratie par certains prétendus libéraux ont été très dommageables à la cause démocratique.
Faut-il rappeler que la philosophie libérale, fondement de la démocratie occidentale, tire ses racines du christianisme. Pourquoi l’islam serait-il alors un obstacle à la démocratie ? Pourquoi ce qui est admis pour le christianisme ne le serait-il pas pour l’islam ?
Je reste convaincu que l’islam, tant dans son corpus que dans son histoire, recèle énormément d’idées et de faits à même de contribuer à fonder ce que l’on pourrait appeler la voie algérienne de transition démocratique. Sur diverses questions l’islam est en avance sur beaucoup de philosophies se réclamant de la libération de l’homme.
Il n’y a pas de voie royale pour la transition démocratique. Chaque peuple puise dans ses ressources historiques, philosophiques, culturelles, religieuses, sociologiques et autres les constituants et matériaux nécessaires à la réalisation d’un destin collectif. Il n’y a pas de théorie générale en la matière. Ce qui est universel c’est l’aspiration de l’homme à la liberté et au bien être. Et il s’y emploie à les atteindre par des chemins toujours plus singuliers les uns que les autres et c’est ça qui est passionnant dans l’Histoire.Une chose est cependant certaine, l’Algérie est condamnée à faire sa transition démocratique. Regardez le monde. Des grands ensembles se créent, des alliances se nouent, des stratégies s’ébauchent et des dynamiques se développent. Doit-on et peut-on rester en marge de cette effervescence planétaire et se complaire dans cette hallucination collective ?
Si la responsabilité incombe au pouvoir, elle est aussi celle de la société. Il y a un grand effort à faire sur soi si on veut prétendre à des lendemains meilleurs. Il faut réinventer le militantisme par une reprise des luttes quotidiennes autour de questions concrètes. Il faut réhabiliter les idées et la production du sens. Comme il est tout aussi impératif de repenser de façon sérieuse le rapport entre les principes et les contraintes pour ne sombrer ni dans un idéalisme stérile ni dans un compromis diluant. Pour terminer, je voudrais saisir l’occasion qui m’est offerte, en cette journée du 20 avril, pour rendre un hommage particulier à des militants qui nous ont quittés. Je demande à tous d’avoir une pensée pour Matoub Lounès, Berdous Maâmar, Rachedi M’hamed, Bacha Mustapha, Boukrif Salah, Zadi Farid, Naït Haddad Mohand Ourabah et Belache Elhacène.
Par
A Djamel Zenati : Et Moh Achour Belghezli, tu l’as oublié?
merci djamel pour cette analyse!c un « delice ».
LE LION DE LA SOUMMAM EST DE RETOUR
ENFIN, UNE ANALYSE POLITIQUE GLOBALE
LE DIGNE SUCCESSEUR DE D ALHO EST ENFIN DE RETOUR
Mon Dieu que c’est loin .C’etait pourtant hier!!!
On aurrait pu faire des choses avec les deux Djamel zenati et bensbaa.Les ait larbi arezki et mokrane; les lounaouci.et puis les autres. la liste est longue.La malediction semble nous poursuivre…
tu es mal place pour paler- tu as mange-depute-tu as dormi et maintenant tu te reveilles- personne n a demande ton avis
C’est un vrai et bon souvenir que tu viens de dépoussieré ya camarade Djamel.Un certain mois d’aout de l’année 1984, nous avions pris des cafés ensemble au café de l’union de Tizi Ouzou.On s’était raconté bcp de choses ce jour-là mais c’est loin quand meme cette période!Tu étais jeune et on portait tous les deux des bleus changai!
Tout le monde vieillit et les jeunes arrivent. Garder l’espoir là est le chemin
Mais qui peut les aider et non pas les décourager ?
Très bonne analyse, digne d’un vrai militant FFS, qui n’a pas goûté aux délices matériels de beaucoup du RCD !
Merci monsieur ZENATI Djamel pour ce discours qui, me semble-t-il, est au parfum de l’école du FFS. Par une heureuse coïncidence, il se rapproche, en de nombreux points, de l’intéressante interview que le premier secrétaire national, TABBOU Karim, avait accordée à l’émission « Mais encore? » de la télévision marocaine 2M qui vient de la diffuser ce soir à 23h30.
30 années après le Printemps Amazigh et sa répression sauvage dans le pur style du nazisme, il en est résulté une meilleure prise de conscience de l’identité complète algérienne qu’aurait porté à son véritable rang national et officiel, l’inévitable démocratie.
En effet, la concentration des efforts dans la lutte politique pacifique en faveur de la démocratie, donc des droits de l’homme, permet non seulement d’éviter la dispersion des énergies, mais encore de concrétiser globalement les libertés et droits individuels et collectifs. Ainsi, par exemple, la liberté du culte n’admet aucune hégémonie d’une religion sur une autre, et aucune violence intégriste d’où qu’elle vienne.
Toutes les répressions et tous les actes de normalisation forcée n’ont pas pu anéantir la résilience du FFS, ni celle des véritables démocrates et intellectuels engagés et des « élites politiques qui résistent au souci de soi » selon l’expression du président AÏT AHMED Hocine.
l’analyse est d’une grande perspicacité,nous en voulons encore de ces idées pour mieux compendre notre present et notre avenir et surtout pour sortir des discours eculés.
Par ailleurs,il y a lieu de signaler qu’El-Watan a fait une erreur en ecrivant que Dj.Zenati a quitté le FFS en 2002 car en 2003 et 2004,il etait souvent au siege national.Plus encore,l’ayant rencontré depuis à plusieurs y compris recemment il ne s’est jamais demarqué du FFS mais il se sent ,à tort ou à raison marginalisé.
Voilà ce que dit la lucidité et l’intelligence quand elles s’expriment: la vérité et le chemin qui mène à sa réalisation et sa consécration entière. Le printemps Amazigh est le printemps de la liberté. De la liberté d’un peuple qui a été enchaîné par des hommes sans honte et sans dignité, qui sont venus dans notre pays pour remplacer ceux que les Algériens et les Algériennes avaient combattu pour jamais personne ne puisse décider de sa destinée. Djamal a été emprisonné,tabassé, torturé et harcelé mais il est resté honnête et propre jusqu’à aujourd’hui. Digne fils d’Ali, de DalHocine, de Chabanni, de Darmdhane et de tous ceux qui s’étaient sacrifiés pour une indépendance réelle de l’Algérie dans toute sa totalité, dans toute sa diversité et dans toute son identité(son arabité, sa berbèrité, son islamité et toutes ses minorités). Djamal,ils n’ont pas pu l’utiliser, le manipuler ou l’acheter pour diviser et ensuite détruire cet élan d’espoir et de générosité qui était descendu en masse et dans une parfaite unité pour dire halte aux fossoyeurs, aux voleurs,aux criminels, aux traîtres, aux violeurs,aux menteurs…qui avaient rendu notre pays telle une prostituée. Djamal est resté sincère au contraire de ceux qui ont vendu leurs âmes, la confiance et la sympathie que leurs avaient accordé tout une région qui avait cru enfin à l’avènement d’un état de droit qui respectera le peuple sans exclusivité. Le printemps berbère avait cassé le mur de la peur dont lequel nous étions enfermés, depuis, beaucoup de sang a coulé, beaucoup de vies ont été laminé, beaucoup d’hypocrites ont été dévoilé (regardez les,ils sont tous et elles sont toutes nus,ceux et celles qui avaient participé à la dilapidation d’une richesse qui aurait pu éradiquer notre misère, notre ignorance et notre tristesse qui remontent aussi loin que nous pouvons l’imaginer), beaucoup de souffrances se sont accumulées, beaucoup d’occasions sont ratées et beaucoup de temps est perdu.
Le printemps berbère fleurira,un jour proche,car personne ne pourra indéfiniment s’y opposer. Il fait parti de ses révoltes qui rien pour stopper ou détourner quand une fois elle a soufflé. Il fait parti de ses révoltes qui sépare la bonne graine de la ivraie même si pour cela, elle continuera encore durant plusieurs années. Il fait parti de ses révoltes qui ne s’apaisera jamais plus tant qu’elle n’aura pas rendu l’Algérie à ceux et à celles qui l’ont, réellement, libéré, aimé et respecté. Des hommes et des femmes comme djamal existent encore et ils et elles sont de plus en plus nombreux, l’Algérie a besoin de les voir unir pour qu’ils et elles puissent se débarrasser de ceux qui nous dirigent comme si nous étions leurs esclaves obligés ou soumis.
Fraternellement
Ami Said a lu dans mes pensées et à tout dit à ma place sur notre frère Djamal et j’ajouterais juste un mot pour dire à Djamal et à Said Khelil le baum qu’il font dans nos coeurs avec leur interventions .
Ils sont restés PROPRES .
Les hommes propres ne meurent jamais.Ils seront toujours évoqués en terme élogieux.Ceci pour dire que par opposition il y a des hommes ‘sales’ qui rampent sur le ventre et qui ne sont conditionnés que par leur tube digestif.Celà aussi il faut les rappeler au public de temps en temps car ils existent bel et bien.
mes amis il faut etre objectif dans vos analyses et votre vision,dans le cas du printemps berbere la repression n’a dure que le temps d’une saison(comme son nom l’indique) mais la repression contre le mouvement islamiste(authentique, pas les marionnettes)a dure plus d’une decenie.
Alors pas d’amalgames comme il est fait dans l’article de Mr Zenati que je respecte.
merci Djamel mon souhait mon seul souhait est de vous voir vous et les autres anciens du militantisme revenir sur la scène
Salut Beau Monde
Voila une dose »d’oxygénation politique » De la Part de D.Zenati il en existe de moins en moins » ce genre d’analyse a disparue au niveau du FFS en travaille aujourd’hui avec les effets d’annonces
au niveau de la direction actuel du FFS digne d’une matière première pour un journal comme « echourouk » désormais le temps des analyse politique n’y est plus au FFS actuel mais on peut Tjr les ( les analyses de la direction actuel) faire passé aux ados politique une catégorie a qui le 1ér secrétaire sait apparemment bien s’adressé
Sinon l’état des lieux actuel donne matière a réfléchir et a être prudent car la jeunesse du ffs ne restera pas comme ca et sera crée prochainement une dynamique et cela pour la tenue du congrès de l’union tant espère par les gens de conviction ou en verra les Khellil et zenati …( Tous ses Braves)… ainsi que beaucoup de jeunes reprendre l’ initiative politique opposante.
entre temps Gardons l’esprit ouvert a tous ce qui se passe dans notre pays et travaillons pour la tenue du CONGRES DE L’Union .sans pour autans porté préjudice a notre parti( Travail qui doit se faire a l’intérieur et a l’extérieur du parti) .
Jeune Étudiant Militant
http://retourenalgerie.wordpress.com/
ce genre d’analyses nous manquent beaucoup depuis qu’on a fait taire ces militants de la première heure.Leur absence sur la scene nous pese lourdement,le pouvoir a su manipulé puis diviser afin de reduire au silence ces veritables leaders pour enfin faire aboutir avec succés sa la normalisation du pays.
Ces militants infatigables et de conviction du MCB etaient des reperes,ils savaient mobliser,ils savaient drainer les foules pour faire reculer le pouvoir.Aujourd’hui,le vide est comblé par le pouvoir et ses relais.
Personnellement je ne desespere pas de voir revenir un jour sur la scene tous ces animateurs qui sont restés fideles à leurs convictions comme said khellil,said boukhari,arab aknine,ahcene taleb,djamal zenati,ikhlef bouaich,brahim tazaghart……etc.
A mr fess:
la repression des partisans d’une algerie algerienne dans sa diversité y compris thamazight a commencé au moins depuis 1949 par les partisans de l’islamo-baathiste et des français.
Le pouvoir algerien depuis 1962 a repris les pratiques d’exclusion de la france.
Les islamistes sont la creation de la dictature algerienne pour barrer la route aux democrates porteurs de la revendication amazigh.Les aggressions de la part des islamistes et baathistes dont ils etaient victimes à l’université d’alger à la fin des années 70 et durant les années 80 sous les yeux complaisants des services de securité sont une parfaite illustration.Aussi qui ne se souvient de l’assaut des islamistes un certain 19 mai 1981 contre les militants à la fac centrale et de l’assassinat de kamal amzal en novembre 1982.
Quant printemps berbere,il a duré plus d’une année.
J’interviens une seconde fois si vous permettez.
Un grand merci pour El Mouhtarem qui a pris la peine de reproduire en rouge les paragraphes de l’interview du frère Djamel Zenati par le jornaliste Djamel Alilat. Ces paragraphes, ainsi que vous le savez, n’ont pas paru dans le journal El Watan.
Le repérage en rouge des phrases de ces paragraphes-là est, à mon humble avis, non seulement extrêmement pertinent, mais encore hautement politique et richement pédagogique, quant à la recherche et à la connaissance des arcanes inavoués des différentes formes de censure officielle qui touche l’opinion publique et des pans entiers de la population.
A mon tour, je vais prendre la peine de tenter d’expliciter, paragraphe après paragraphe, les trois raisons de ce déni de publication complète, c’est-à-dire de ce refus de reconnaitre ou de faire apparaitre la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
Je découvre ainsi trois « lignes rouges » à ne pas dépasser. Je vais les énumérer avant de passer au développement de chaque paragraphe non paru:
–1° La première ligne rouge est là pour protéger les institutions du régime contre toute mise en cause crédible et prouvée. Elle les couvre de haut en bas et étend sa protection aux secteurs politiques formel et informel ou militaires.
–2° La deuxième ligne rouge pour ne pas dépasser le champ politique autorisé dans le vase clos officiel où se conjuguent l’oppression et la répression, à huis-clos
sans images, dans l’omerta totale et l’impunité garantie.
–3° La troisième ligne rouge pour éviter que l’Algérienne ou l’Algérien puisse accéder à la référence universelle sans passer par le filtre déformant du pouvoir en place, lequel ne s’est pas gêné d’altérer le suffrage universel-même en Algérie.
Les différents paragraphes reproduit en rouge, je cite successivement, en interprétant au fur et à mesure:
1°- « L’allégeance règne en maître… »
(Ici c’est la première ligne rouge qui vise à protéger les Institutions, Parlement, etc.)
2°- « Nul n’ignore les effets de la violence sur les représentations sociales… »
(Là également ça tombe sous le coup de la première ligne rouge car il est connu que la violence dont il est question ici est bien celle des Institutions officielles de répression)
3°- « de renard »
(La première ligne rouge s’applique pour protéger le chef de l’Etat dont le caractère est assimilé à celui de l’animal en question, donc diffamatoire)
4°- « innervé par les cercles occultes et les réseaux maffieux… »
( Idem, première ligne rouge; ici on vise les secteurs politiques et économiques informels impliqués dans la corruption au sommet des Institutions du régime de la République « bannanière » des camarades.)
5°- « L’essentiel de la vie institutionnelle et politique se fait dans l’ombre. Le jour doit tout à la nuit… »
(Ligne rouge numéro un également: Il me semble que Djamel Zenati dénonce ici la domination du secteur politique formel, c’est-à-dire la présidence, le parlement, les ministères, l’armée, etc., par son coéquipier le secteur politique informel, c’est-à-dire la DRS, les polices secrêtes politique,économique, etc. Sachant que ces deux secteurs existent dans tous les Etats du monde, tels que la CIA américaine, le M15 anglais, la dst DGSE française, le KGB, etc., mais ils entretiennent des rapports codifiés et règlementés de manière à éviter une telle domination.
Ainsi, le secteur informel doit se limiter à son rôle ancillaire et de venir en aide complémentaire au secteur politique formel. En cas de non respect de ces codifications et règlements, comme en Algérie, le secteur informel devenu milliardaire de l’armée, domine et même régente le secteur formel; d’où le blocage politique, ou encore la paralysie de ce dernier qui se trouve acculé à contracter des alliances contre-nature et perverses pérennisant ainsi la crise politique multidimensionnelle.
Par contre, en cas de dysfonctionnement du rapport entre les deux secteurs politiques, dans un Etat de droit, comme ce fut le cas de la CIA qui avait menti sur les prétendues armes nucléaires de l’Irak, afin de tromper le président des USA, Georges BUSCH en le poussant à la guerre, injuste et inégale et malgré la réticence de l’ONU. Cette CIA a été vite rappelée à l’ordre, grâce à l’Etat de droit américain, par le nouveau président démocrate OBAMA, afin qu’elle se limite désormais à jouer uniquement son rôle ancillaire en aidant véridiquement la présidence des USA. C’est un exemple parmi tant d’autres.
Mais un autre exemple de dysfonctionnement entre les secteurs politiques français en relation avec ceux de l’Algérie, avait malheureusement abouti à l’assassinat des 7 moines de Tibhirine, ainsi qu’au blocage du dossier au niveau de la justice française.)
6°- « Ou tout au moins une brouille entre amis »
( Ici, c’est toujours la première ligne rouge qui permet de cacher les coteries, c’est-à-dire ces petits groupes de personnes, généralement dignitaires insatiables et insaisissables du régime, qui soutiennent ensemble leurs intérêts, au Club des pins comme ailleurs.)
7°- « surtout tel que configuré actuellement. »
(Ici,c’est encore l’application de la ligne rouge car il s’agit également de protéger le régime du Bouteflikisme.)
8°- « Il s’agit là d’une grande question qui nécessite… »
(Ici c’est la deuxième ligne rouge qui s’applique. On veut éviter le rappel des pertinentes propositions politiques constructives globales et pluridisciplinaires, pour une sortie de crise par « l’alternative démocratique et pacifique », telles que proposées par le FFS sous différentes formes.)
9°- « D’où vient cette perception de la démocratie comme… »
(Ici, comme précédemment, on applique la deuxième ligne rouge: Il s’agit d’éviter l’éveil de la conscience politique , de la lucidité et du sens critique de la citoyenne algérienne et du citoyen algérien, tout en jetant la resposabilté entière des malheurs antidémocratiques de l’Algérie sur les seuls islamistes.)
10°- « Faut-il rappeler que la philosophie libérale, fondement du… »
(Ici on vise le même objectif que précédemment.)
11°- « Ce qui est universel, c’est l’aspiration de l’homme à la liberté et au bien être. Et il… »
(Ici c’est la troisième ligne rouge qu’il ne convient pas de franchir. On vise à limiter sinon à fermer l’horizon des Algériennes et Algériens susceptibles de revendiquer en se référant aux mêmes exigences universelles en matière de droits et libertés pour s’autodéterminer, s’organiser et contracter des alliances sociales nationales et internationales.)
12°- « Il faut réhabiliter les idées et la production du sens. »
(Ici, comme précédemment on applique la troisième ligne rouge. On n’admet pas d’autres idées que celles des tenants de la pensée unique du système au pouvoir. Il ne convient pas d’aller contre la propagande démagogique officielle qui a déjà formaté les mentalités de nombre de citoyens et de l’opinion publique. L’autocensure devient automatique dans les services de l’information et de la communication, tandis que la censure externe veille au maintien du statu quo jusqu’à nouvel ordre.)
Avec ce dernier paragraphe privé de parution, mais soumis comme les précédents à une rigoureuse explication de texte, je demande au lecteur de bien vouloir m’excuser pour la longueur peu commune de mon intervention. Wessalam fellawen.
Merci à M. Zenati pour cette excellente analyse de la situation politique algérienne,que je viens de lire.
Pour ma part je pense que pour sortir des nationalismes instrumentalisés et ouvrir une démocratisation des pays maghrébins le projet d’une intégration véritable par l’Union du Maghreb est la voie qu’il convient de porter. C’est celle que je soutiens d’où je suis, au Parlement européen. Je suis dans la délégation Maghreb et l’Assemblée Parlementaire Euro-Med.
Si la région du Maghreb dévenait une région où se déploie l’écologie politique ? Chiche ?
J’aimerai beaucoup vous rencontrer M. Zenati : je vous invite à venir à Bruxelles pour débattre.
Malika BENARAB-ATTOU
Groupe des Verts
(Izgzawen à venir en Algérie-:)