Maamar BOUDERSA pour « Algérie Politique »
La presse d’aujourd’hui, lundi 17 mai 2010, a rapporté les propos de deux ministres, Djoudi, ministre des finances et Bessalah, ministre de la poste et des technologies de l’information, selon lesquels le gouvernement algérien a décidé d’acheter tout le capital social de Djezzy, dont le montant n’est pas rapporté.
Si une telle décision venait à se concrétiser, le gouvernement aura offert à Djezzy un cadeau dont le montant doit être évalué avec précision. C’est quoi ce cadeau ? Pour le connaître, il suffit de consulter le bilan comptable de Djezzy et en particulier son passif et plus précisément la classe des dettes.
Si le gouvernement algérien achète le capital de Djezzy, Orascom n’aura plus à payer toutes ses dettes, à commencer par les dettes fiscales, les dettes envers Algérie Télecom pour les interconnections et autres services fournis, les dettes bancaires éventuelles envers les banques algériennes, les dettes sociales envers les caisses de sécurité sociale, les dettes envers ses fournisseurs, etc.…Il faudra connaître en détail toutes les dettes de Djezzy qui seront, après l’achat de son capital par le gouvernement, les dettes du gouvernement algérien. C’est par un trait de plume que le gouvernement, qui est créancier de Djezzy par l’intermédiaire du Trésor public, qui attend le payement des dettes fiscales de Djezzy, devient endetté.
Le cadeau offert par le gouvernement à Orascom est constitué par le montant du stock de la dette de Djezzy. Il faut ajouter à ce montant, le montant du capital acheté et sa plus-value. Tel est le montant du cadeau qui sera offert par le gouvernement algérien à Orascom, via Djezzy.
Pour éviter ce vol déguisé, il y a une solution qui ne coûte rien, mais qui demande du courage et de la volonté politique. Cette solution consiste à retirer la licence d’exploitation de téléphonie mobile à Djezzy pour non respect du cahier des charges.
Avec le retrait de la licence d’exploitation, Djezzy entrera dans la phase de liquidation judicaire. Le gouvernement a toujours la possibilité de créer une autre société de téléphonie mobile. Mais offrir des milliards à Djezzy en achetant son capital, qui est une manœuvre comptable pour ne pas payer les dettes accumulées, c’est une preuve supplémentaire que ce gouvernement est au service des intérêts d’Orascom.