25 mai, 2010
Said Sadi: L’antikabylisme primaire et l’anti Boughezoulisme…secondaire
El Mouhtarem « Algérie Politique »
Après avoir entretenu sciemment une polémique suscitée par la parution de son livre Amirouche, une vie, deux morts, un testatement, dans le but inavoué de monter une région (la Kabylie) contre d’autres régions du pays et inversement, le président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), Said Sadi, est passé maintenant à une étape supérieure.
Se présentant comme un grand défenseur de la Kabylie, le chef du RCD, parti crée en 1989, avec le soutien du pouvoir dans le but de casser la Kabylie, multiplie ses sorties pour dénoncer «le blocage d’une subvention du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au profit d’un projet de protection de l’environnement dans la wilaya de Tizi Ouzou».
Dans cette affaire, Said Sadi qui accuse le pouvoir «d’antikabylisme primaire», chose qui est, par ailleurs, vraie, a omis de mentionner qu’une autre subvention destinée à un autre projet (le même) au profit de la nouvelle ville de Boughezoul dans la wilaya de Médéa est également bloquée par ce pouvoir. Peut-on dans ce cas accuser le pouvoir «d’anti boughezoulisme primaire» ? La réponse ne viendra certainement pas du chef de file du RCD qui sait, pourtant, que le pouvoir , dans sa « gestion », réserve le même traitement à toutes les régions du pays.
Le projet du PNUD n’est pas initié par le RCD:
Lors de leur campagne menée tambours battants contre «le blocage de la subvention onusienne», les élus du RCD au niveau de l’Assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou, ont voulu s’attribuer la paternité du projet du PNUD. Pourtant, selon M. Cherifi Mohand Amokrane, expert, coordinateur de l’Alliance mondiale des villes contre la pauvreté dans le cadre du PNUD qui a conduit la délégation onusienne ayant séjourné à Tizi-Ouzou il y a une année, «cette mission fait suite à une demande du gouvernement algérien pour la coopération sur les changements climatiques. Et c’est ainsi que deux territoires sont définis pour bénéficier de ce programme pilote de partenariat. Il s’agit de Tizi Ouzou pour ses reliefs montagneux et Boughezoul dans la région de Médéa pour son territoire désertique».
«Nous sommes ici, explique-t-il, pour nous entretenir avec les responsables et élus locaux pour identifier les problèmes concernant les changements climatiques dans ces deux régions». «Notre objectif, ajoute le chef de la délégation du PNUD, est de faire un diagnostic qui nous permettra de dégager les priorités et présenter une approche territoriale de développement», peut-on lire dans un compte-rendu publié dans le site de l’APW de Tizi-Ouzou.
Par ailleurs, dans un entretien accordé lundi à El Watan économie, Cherifi Mohand Amokrane a tenu à faire des précisions suivantes: «Il faut tout d’abord préciser que le PNUD est une agence intergouvernementale qui n’intervient dans les pays qu’à la demande formelle de ces pays. L’Algérie dans le cadre de la préparation du Sommet de Copenhague sur les changements climatiques a souhaité se présenter à ce Sommet avec des réalisations concrètes dans ce domaine.
C’est à sa demande et avec son accord que la délégation du PNUD s’est rendue à Tizi Ouzou et à Médéa (Boughzoul) et a eu des entretiens avec les autorités locales respectives (wali et APW).
Le choix du massif montagneux de Tizi Ouzou et de la région désertique de Boughzoul a été opéré sur la base de leurs caractéristiques géographiques et climatiques très contrastées qui rendent urgentes la préservation de leur environnement menacé… »