30 mai, 2010
Objet de l’Histoire et méthodologie de son écriture
Maamar Boudersa pour « Algérie Politique »
L’histoire de l’Algérie est de nouveau sur la scène publique à travers deux évènements culturels qui sont: 1) la publication du livre de Saïd Sadi relative à la mort du colonel Amirouche, chef de la wilaya 3 historique qui a donné lieu à des controverses et des débats qui se sont éloignés de la vérité au lieu de s’en rapprocher et 2) la projection du film de Bouchareb « les hors la loi » au festival de Cannes, qui a connu le même sort.
Je reviendrai, dans une autre étude, sur l’assassinat du colonel Amirouche à partir des sources à ma disposition. Je consacre cette étude à l’objet de l’Histoire et à la méthodologie de son écriture, car notre histoire nationale, depuis les temps lointains n’est connue à ce jour, à commencer par l’histoire de la Numidie jusqu’à la guerre de libération nationale en passant par la naissance du mouvement national moderne depuis la fondation de l’ENA (Etoile Nord Africaine), le reniement de Messali Hadj de ses principes après la fin de la 2ème guerre mondiale et ses conséquences historiques qui ont abouti à la scission historique du MTLD en 1953 avec la naissance du MNA, des centralistes et du CRUA, devenu FLN, la dénonciation de l’OS par Benbella aux autorités coloniales en 1950 et enfin la prise du pouvoir en 1962 par la troisième force, préparée par le Général de Gaule, chargée de réprimer le peuple algérien et de maintenir notre pays sous la domination française, comme voulue par De Gaule lui-même.
Dans son ouvrage «De l’esprit des lois», Montesquieu a écrit ceci relatif à la falsification de l’histoire dans deux types de régime politique, celui de la dictature et celui de la République. «Dans les monarchies extrêmement absolues, les historiens trahissent la vérité, parce qu’ils n’ont pas la liberté de la dire: dans les Etats extrêmement libres, ils trahissent la vérité à cause de leur liberté même, qui produisant toujours des divisions, chacun devient esclave des préjugés de sa faction, qu’il serait d’un despote.»