3 juin, 2010
Algérie: Bouteflika viole encore une fois la constitution
Maamar Boudersa pour « Algérie Politique »
Abdelaziz Bouteflika, que feu Saad Dahleb, ancien ministre des affaires étrangères dans le gouvernement de Ben Youcef Benkhedda, le GPRA de l’Algérie en guerre, a qualifié, dans son livre «Mission accomplie» «de maître en intrigues et au double jeu» a décidé de former un nouveau gouvernement que la presse du samedi 29 mai 2010 a donné la composition, telle qu’elle ressort d’un communiqué de la présidence de la République.
Relisons ce communiqué pour vérifier la constitutionnalité de cet acte de Bouteflika: «Conformément aux articles 77-7 et 79 de la constitution, son excellence, monsieur Abdelaziz Bouteflika, a procédé ce jour à un remaniement du gouvernement.»
Que dit l’article 77-7 de la constitution ? Il énonce ceci : «Il peut nommer un ou plusieurs vice-premiers ministres afin d’assister le premier ministre dans l’exercice de ses fonctions et met fin à leurs fonctions».
Que dit l’article 79 de la constitution ? Il énonce que «le président de la République nomme les membres du gouvernement après consultation du Premier ministre…..»
Ces deux articles sont clairs comme l’eau de roche. Ils n’accordent pas le pouvoir au président de la République de remanier le gouvernement en place. De ce fait, le remaniement du gouvernement est un autre viol de la constitution. Le respect de la constitution exige une autre méthode, définie par la constitution elle-même, qui commence par la présentation de la démission du gouvernement et la formation d’un nouveau qui présentera son programme au Parlement conformément aux articles 86 et 80 à 82.