Ne pas faire d’amalgame entre les vrais moudjahidine et les vrais harkis
El Erg Echergui pour « Algérie Politique »
Monsieur, il ne faut pas faire d’amalgame, entre les vrais moudjahidine, les vrais harkis qui voulaient et ont aidé la France à rester pour régner encore et les criminels du droit commun qui existent partout. De tout temps, cette troisième catégorie a parasité et a nui aux mouvements nationaux et les causes justes. Votre famille a été victime d’un acte barbare terrible, certes. Votre vengeance, non moins terrible, est compréhensible certes que personne ne peut vous reprocher. Mais il ne faut pas faire des lectures qui dépassent le cadre de votre histoire personnelle. Je ne crois pas que vous avez choisi la meilleure des solutions pour réparer une grande injustice.
Est-il noble de pactiser avec le diable pour venger vos morts ? Le colonialisme a bien su tirer parti de votre besoin naturel de vengeance malheureusement. Car au-delà de votre histoire triste, il y avait à l’époque des faits que vous avez relaté, une réalité d’un peuple, le vôtre, beaucoup plus dramatique que votre histoire personnelle. Le racisme, la discrimination religieuse, l’acculturation et la paupérisation, l’esclavage à grande échelle étaient des politiques cyniques et officielles appliquées au grand jour contre vos coreligionnaires.
Les injustices d’hier et d’aujourd’hui ne sont pas comparables. C’était une réalité bien plus triste que celle d’aujourd’hui malgré toutes nos grandes déceptions actuelles. Combien parmi nos parents sont ceux qui savaient lire ou écrire ? Contrairement aux générations d’aujourd’hui qui ont accès à l’instruction qui leur permet de se révolter et excepté une infime minorité, les Algériens sous domination coloniale, ne pouvaient même pas se rendre compte de leur état de servitude.
Ce petit rappel succinct est pour souligner que l’on ne peut mettre dans le même sac les harkis et les moudjahidin authentiques qui se sont sacrifiés pour l’indépendance. Nous avons le devoir de glorifier leur mémoire.
Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Dans votre cas, être un harki ou non dépend de ce que vous pensez de la présence coloniale en Algérie et de ce que vous pensez de l’indépendance et des Chouhada, etc., les véritables, bien sûr. Tout dépend de ce que vous avez fait pendant que vous serviez le drapeau français et de vos aspirations secrètes qui ont animé vos actes; vous n’avez pas tué seulement les égorgeurs de votre père et de votre frère. Les actes comptables n’ont de valeurs que par les intentions qui les motivent (el aamalou bi niyattes). Or dans votre histoire, vous avez l’air de vous moquer de l’histoire et de la guerre de l’Indépendance quand vous avez dit que vous n’en avez rien à cirer des moudjahidin que vous renvoyez dos à dos avec les harkis.
On ne peut pas accepter une telle indifférence qui frôle le mépris. Sans vouloir donner des leçons de morale, je ne sais pas ce que j’aurais fait à votre place : il y a toujours un monstre qui nous habite quelque part, mais raison gardée, il faut lutter contre la haine aveugle et savoir séparer le bon grain de l’ivraie même dans les moments de grandes douleurs. Si vous voulez soulager votre conscience, il y a d’autres moyens que l’indifférence à sort de votre peuple. Vous pouvez commencer par reconnaître votre part du tort qui a été fait à votre pays ou ex-pays : l’Algérie.
Extrait « Les harkis d’Algérie, qui sont-ils? » Friday, May 23, 2008
Qui sont-ils ces harkis mis à l’index depuis plus de quarante ans ? Sont-ils ces pauvres bergers, ouvriers agricoles et chômeurs enrôlés de force ou parfois pour des raisons tribales ou revanchardes ? Ces harkis ont payé leur allégeance à la France coloniale le prix le plus cher en se faisant abandonner par l’armée française à l’annonce de l’indépendance de l’Algérie, ou jetés dans des réserves inhumaines dans des coins perdus du territoire français comme si la France voulait cacher une honte. Même leurs enfants qui ne sont nullement responsables des actes de leurs parents ont payé et continuent de payer au point où le mot « harki » est devenu la pire des insultes en Algérie. Ces harkis qui ont dénoncé les soldats de l’ALN étaient des mouchards et délateurs. Ils sont nombreux à l’avoir fait sous la contrainte et parfois sous la torture. Mais, ont-ils fait plus de mal que ceux qui ont été élevés dans les écoles des enfants de troupe de l’armée coloniale comme c’est le cas des généraux Nezzar et Guenaïzia ? Ont-ils fait plus de mal à l’Algérie au lendemain de l’indépendance que ces anciens sous-officiers de l’armée française passés à quelques mois de l’indépendance à l’Armée de Libération Nationale ? Pourquoi ne poursuit-on pas le général Mohamed Lamari qui a avoué avoir participé à la bataille d’Alger dans un entretien accordé à l’hebdomadaire le Point ? N’a-t-il pas fait plus de mal à l’Algérie que tous les harkis réunis ? Combien d’Algériens a-t-il tué, torturé et emprisonné durant et après la guerre de libération ? Ce sont ces questions que pose Hichem ABOUD durant l’émission du samedi et auxquelles il répondra en compagnie de Athmane tazghart, journaliste algérien exilé et Salah Dejjal, membre d’une assemblée nationale dont l’élection a été boycottée par le peuple algérien. Le député algérien intervenant à partir d’Alger, s’efforcera de disculper les généraux de leurs crimes en s’attaquant aux harkis qui représentent le maillon faible de la chaîne de la trahison.
Pour ceux qui ne captent pas la chaîne Al-Alam par satellite, ils peuvent suivre l’émission sur internet en cliquant sur le logo de la chaîne.
http://www.racinesdoutremed.com/al-alam.htm
Vous pourrez suivre le debat sur internet ici :
http://www.aflamedia.com/tv/alalam_tv.htm
Et qui sont ces Moudjahids? Peut-on avoir le chiffre exacts? Qui decide et qui qualifie qu’un tel est Moudjahid?
Tout le monde peut pretendre un vrai Moudjahid. En Algerie, la justice n’a pas son travail dans ce domaine. Jusqu’a maintenant, tout le monde est moudjahid et harki, jusqu’a ce que la justice vienne et fasse son travail de fond et serein. Il y a la verite en Algerie, mais il n’y a eu jamais de justice.
En 1999 l’un des peres de la revolution algerienne en l’occurence le Dr. Hocine Ait-Ahmed avait dit au quotidien le matin sur son combat revolutionnaire:
« le vrai moudjahid est le peuple algerien ». Elfahem yefhem et Basta ces histoires d’anciens moudjahid.
Apres 1962 le vrai ancien moudjahid est celui qui travaille honnetement pour soi-meme et le pays.
Tendrement votre.
Oui, il ne faut pas faire d’amalgame entre vrais Moudjahids et vrais harkis.
Neanmoins, l’amalgame a ete deja fait. Tout le monde se dit Moudjahid. Et tout le monde qualifie tout le monde de Harki.
En Algerie, on n’a pas nettoye notre basse-cour. Quelle a ete l’institution faible qui a fait son travail sur ce terrain. On a fait la demagogie, la confusion et l’amalgame. On a stigmastise des gens innocents de Harkis, et d’autres qui n’ont pas tire une cartouche, ni fait le maquis, se disent Moudjahids. Ces derniers ont fait plus de mal a l’Algerie que tous ces bergers « soit-disant harkis », tous reunis. Soit, l’Algerie fasse une concorde nationale et definitive, ou bien instaurer un Tribunal a la Nurenberg. Pour le prestige, l’Algerie est capable d’organiser des fetes nationales, des forums, mais pour instaurer un Tribunal, elle est incapable. Une fois pour toutes, il faut vider la cruche, et voir ce qu’il y a dedans, car il y a trop d’injustices.