13 juillet, 2010
Juillet, le mois du “MATUVU” dans notre presse-aux-ordres !
Improvisateur pour « Algérie Politique »
Juillet le mois de toutes les annonces, celles des félicitations surtout. Dans nos journaux déjà gâtés par les nombreux placards publicitaires, s’ajoutent les bravos et autres congratulations accompagnées des bobines des lauréats qui cohabitent sans complexe ni superstition avec des faire-parts nécrologiques souvent accompagnées des photos de ces chers disparus.
Et souvent, nos cerveaux se mêlent les pinceaux pour attribuer un passage en sixième à un nonagénaire déjà refroidi loin dans son septième ciel.
Mais le plus cocasse c’est ce paquet d’informations très détaillé qui est joint au libellé des diverses notifications en tous genres.
Pour le passage de la petite dernière en sixième, il est fait référence à toute sa famille en donnant les noms et prénoms et leur distribution géographique à travers la planète. Et on aime bien montrer les destinations enviées des expatriés de la récipiendaire. Canada, Etats unis, Suède et Dubaï ont vraiment la côte. Le France est depuis peu démodée et je ne vous parle pas des pays africains que personne n’ose mentionner dans ces moments de joie planétaire.
Idem pour les diplômes supérieurs. Avec en plus des énumérations fastidieuses sur la mention, le sujet et la grande compétence d’un jury mondialement reconnu.
Mêmes aux morts, on aime bien -pendant ces moments douloureux- leur fabriquer des vies palpitantes faites de sacrifices et d’abnégation pour leur patrie et les gens, de vrais morceaux d’anthologie “post mortem”. Sans oublier bien sûr de citer la présence des autorités civiles, militaires et religieuses et si possible placer le nom d’un ministre qui a eu l’amabilité d’envoyer ses condoléances les plus sincères à défaut d’être présent aux obsèques, car trop surbooké.
Juillet dans nos canards pleins aux as et vides de sens est incontestablement le mois du “matuvu” et du paraître.
Pour ma part je ne vise plus aucun diplôme ni aucune distinction pour le futur, mais lors de ma crémation (plus hygiénique à mon sens) qui j’espère saura encore patienter à mes folies, je voudrais éviter le mois de juillet, et surtout qu’on ne dévoile en aucun cas ni le moment de mon passage sur le “bûcher” ni la destination de mes cendres enfin dispensées de leur salutaire irrévérence terrestre.