Un jour, un jour tu l’auras, ton procès festi, Malik, ne te presse pas comme ça…
El Erg Echergui pour « Algérie Politique »
[Alors voilà tout ce qui est autour de la question d’Israël c’est un peu comme si il y avait un long couloir avec une porte marquée “Interdite”, vous rentrez et on vous dit “N’ouvre jamais cette porte”. Evidemment à un moment donné on a envie d’ouvrir cette porte, pour voir ce qui se passe, et donc j’ai vu ce qui se passait, c’est… ] Dieudonné, humoriste français.
Un jour, un jour tu l’auras, ton procès festi, Malik, ne te presse pas comme ça…
Le procès de Malik Majnoun a-t-il un sens aujourd’hui ? Que reste-t-il à l’Algérie après que son histoire avec le DRS soit devenue un calvaire sans fin qui met au grand jour un viol délibéré de toutes les lois, de toutes les conventions et les obligations de l’Etat algérien ? La foi, la conscience, la dignité, la morale et les principes ont-ils encore sens dans ce pays contrôlé par le DRS aux caprices pathologiques étranges ? Les bourreaux promettent à leur victime un jugement après lui avoir fait subir des tortures abominables et des exactions inhumaines suivies de 12 ans de réclusion sans procès, comme ils promettraient de l’eau à un supplicié affamé et épuisé par la faim et la soif de plusieurs jours en plein désert. Alors, pour augmenter sa souffrance, ils lui tendent un verre d’eau qu’ils déversent aussitôt sur le sable devant ses lèvres desséchées et tremblantes.
Quel sera ce juge assez digne et assez intègre qui, lorsqu’il présidera ce tribunal improbable, s’épouvantera et ne fera pas l’autruche devant l’enfer qu’a subi l’inculpé au nom de la république ? Les Algériens ne connaissent pas un juge avec une telle audace et une telle stature. Comment peut-on croire à un tribunal équitable et respectable, quand il est certain qu’il ne va pas diligenter une commission d’enquête pour faire la lumière sur cet abus de pouvoir flagrant. Le juge qui sera choisi, pour présider ce tribunal, ne peut être que soumis à l’arbitraire du DRS et aura dans ces mains le verdict du jugement. Ainsi soit-il. Il est impensable que parmi tout le parquet, il y ait seul un homme qui se dressera contre l’impunité des puissants Services. Tous, préfèrent écraser le citoyen qui a eu le malheur d’être pris entre les griffes de ces Services.
Douze ans de réclusion sans procès ! Il faut être un démon ou un Smaïn Lamari, disparu à jamais, ou un de ses filleuls ou un de ses parrains, devenus majors aujourd’hui, pour avoir la capacité de comprendre le sort abject et inhumain qui est réservé à monsieur Medjnoun. Il était emprisonné par une organisation secrète au pouvoir discrétionnaire exorbitant, supra étatique et supraconstitutionnel, voire quasi divin, contre lequel la « Justice » officielle, au pouvoir dérisoire devant celui des généraux, est incapable d’intervenir pour la soumettre à la force de la loi.
Une séquestration extraordinaire
Même s’il est un vrai terroriste, ce qui l’a nié avec force, il constitue un cas singulier qui a noirci une autre page des annales de la justice algérienne. Après 12 ans de bagne sans jugement et hors de tout cadre légal, Medjnoun, à son corps défendant, symbolise la décadence et la perversion de l’Algérie tout entière. Il est la preuve vivante que la Justice et l’Etat, selon une conception universelle, n’existent pas. Par la grâce de cette exaction ordinaire dont personne ne parle, ne proteste ou ne s’offusque publiquement, l’Algérie est dans les faits une terre soumise à la loi du plus fort. Cette situation de non-droit inexplicable, humainement intolérable, a un impact plus grave que les 15 ans de résidence surveillée de Ben Bella ou les 12 ans de prison d’Ali Benhadj. La victime d’aujourd’hui, n’est pas un homme politique, ce n’est pas un gros poisson, c’est un illustre inconnu que le hasard a mis sur le chemin du DRS. Le sentiment de dégoût, de stupeur et d’impuissance est autrement plus grand puisqu’il signifie que ces Services n’épargnent personne et peuvent sévir contre tout le monde.
Il y a une vérité encore plus effrayante qui découle de cette triste histoire. Une vérité aussi limpide que l’eau de source et aussi puissante que la vie qui fraye son chemin dans les environnements rudes et hostiles. Pour découvrir cette vérité, il suffit de se poser la question suivante : « Si monsieur Medjnoun était réellement coupable, pourquoi Mohamed Mediène, Djebbar Mhenna et consorts auraient-ils attendu si longtemps pour le traduire devant un tribunal criminel ?» Pourquoi cette manoeuvre dilatoire préjudiciable à leur image et d’une exceptionnelle grossièreté ? Les puissants services de sécurité auraient-ils peur d’un procès même théâtral ? Les parodies de procès et les jugements expéditifs sont pourtant une de leur spécialité. Des affaires beaucoup plus graves que l’affaire de Matoub ont été jugées avec une grande célérité comme l’affaire de l’assassinat du président Boudiaf, ou l’affaire de l’attentat contre le président Bouteflika, ou l’exécution du cheb Hasseni, un autre chanteur populaire.
Des accusés impliqués dans des attentats terroristes faisant plusieurs morts ont même été jugés par contumace, etc. Mais pourquoi les services atermoient depuis 12 ans dans ce qu’il convient d’appeler l’affaire Majnoun ? La seule réponse vraisemblable est la peur de la bérézina qui, vu la situation explosive et la mobilisation générale qui a marqua la Kabylie suite à l’assassinat de Matoub, risque aujourd’hui encore de se retourner contre eux. Les conséquences d’un fiasco seraient si graves que l’impunité provocante et insolente devant le monde entier serait plus supportable qu’un éclatement de la vérité. Cette situation va probablement durer plusieurs années encore, aussi longtemps que la mémoire de l’assassinat du chanteur Matoub reste vive en Kabylie. Dans 8 ans, les jeunes et les forces vives kabyles d’hier seront vieux, une autre génération va prendre la relève, une génération où ses jeunes qui n’auront pas le même lien affectif pour Matoub que leurs parents. Tout est fait pour laisser le temps faire son travail d’usure de la mémoire et d’étiolement des sentiments pendant que les vraies traces d’un crime crapuleux disparaissent.
Malik Medjnoun et les Algériens
Le cas de Mejnoun, coupable ou non, est choquant. C’est un cas de violation des droits de l’homme flagrant et insolent. Par sa violence il heurte les consciences et l’humanité, attente à la dignité du peuple algérien tout en foulant au pied les conventions internationales en la matière. C’est un crime contre l’humanité, perpétré par une horde sauvage galonnée imbue se croyant immortelle et intouchable puisqu’elle jouit d’une puissance incontrôlée. Une junte dont le principe fondamental est la fin (souvent peu orthodoxe) justifie tous les abus et les crimes.
C’est une bande atteinte de démence depuis 1992 qui, devant le silence général, a pris goût à l’impunité. Une impunité grisante assurée par les grands valets de la république qui forment la classe politique officielle et officieuse. Cette bande ne s’embarrasse plus de rien et ne juge même plus nécessaire de tenir un procès de pure forme. Cette détention insupportable, hors de tout entendement a valeur d’une mise en garde sévère et une démonstration de force pour montrer à qui de droit qui détiennent le pouvoir dans le pays et qui commandent. Le cas de Mejnoun est un cas qui choque la conscience collective, c’est un cas de torture psychologique, une démission générale, une preuve accablante de l’absence du courage et du manque de dignité. Il est une gifle cinglante à ceux qui disent que, parmi les gens et les officiers de la sécurité, il y a des éléments de bonne famille. Ils le sont certainement autant que les assassins de Abane Ramdan, de Chaabani, de Krim et tous les autres. Qui, humainement, peut se targuer d’être d’appartenir à une junte qui écrase sous son pied la tête d’un être humain sans défense.
L’affaire Madjnoun et les personnalités en carton
[A notre retour - Krim Belkacem et Lakhdar Bentobal-, Boussouf nous a déclaré : « Ça y est, Abane est liquidé. » Nous avons protesté, mais Boussouf nous a priés de « la fermer » car là il était le maître,] Mebrouk Belhocine.
Qui ouvrira sa bouche maintenant devant les crimes des Services ?
Dans toute la classe politique inféodée au pouvoir politique et par ricochet à celui des militaires, il n’y a pas un traître politicien qui osera faire des remarques sur cette affaire et encore moins osera appeler au respect des lois de la République. L’affaire Majnoun a le mérite – pour autant qu’une la révélation des crimes puisse se confondre avec du mérite — aussi de mettre à nue de nombreuses réalités révoltantes, de dévoiler le clinquant des belles images que certains veuillent donner de l’Etat algérien ou sur eux-mêmes. Ainsi, on ne s’étonne plus des gesticulations et de l’hypocrisie d’un certain Ksentini qui s’affuble du titre pompeux de défenseur des droits de l’homme et veut faire admettre son comité à l’ONU. Je pense aussi au silence de certains pontes, les plus visibles du système, tels les Belkhadem et Ouyahia. Un autre monsieur doit être concerné par cette affaire tant il s’est illustré par un soutien inconditionnel de ses ex-collègues et a justifiéle rôle et les acquis du DRS. Il s’agit de Mohamed Chafik Mesbah, l’intellectuel organique des Services et l’un de leurs porte-parole officieux. On se demande comment son intellect va justifier le cas de cette détention insupportable. Mais on risque d’attendre très longtemps pour avoir une réponse. On ne parle pas de ces choses-là, on préfère regarder le bon côté des choses.
Ces reproches s’adressent aussi à toutes les personnalités politiques, qui ont fait allégeance au régime algérien pour seulement vivre à ses crochets au mépris de leur conscience et les principes moraux les plus élémentaires.
Malik Medjnoun et les moudjahiddine et les fils de Chouhada
Un silence mortel!
Je ne peux m’empêcher aussi de penser aussi, l’actualité aidant, à monsieur Noureddine Aït Hamouda, avec qui tout le monde a compati suite à la révélation sur l’outrage qui a été fait à son père, un des symboles de la guerre de libération, et dont les ossements ont été jetés dans les sous-sols de la gendarmerie pendant plus de 20 ans. On se demande alors pourquoi, lui, l’homme politique effronté qui n’a pas froid aux yeux pour dire ses quatre vérités, lui, qui n’a cessé d’étriller les valets du système, ne peut pas prononcer un seul mot pour dénoncer publiquement, avec son fracas habituel, la situation dans laquelle croupit Medjnoun. Quand on se donne une mission de défendre les citoyens et les droits des citoyens, dont l’égalité devant la loi, on ne fait pas dans la discrimination. Ne se rend-t-il pas compte que le système qui a insulté la mémoire d’Amirouche est celui-là même qui viole les droits humains de Malik Medjnoun. Ne dit-on pas que celui qui ne dit mot, consent ? On voudrait bien connaître son point de vue. N’a-t-il pas répondu, il y a quelques jours, sur les colonnes du journal « Le soir d’Algérie » à un commentaire d’un anonyme publié sur Elwatan?
Dans tout pays normal, un prevenu est detenu 48 heures avec presomption d’innonence, sinon on le relache. Chez nous, on detient malik Medjnoun 12 ans sans proces…Et aucune personnalite politique, ni senateur ne denoncent cela.
Ils parlent uniquement pour avoir des postes et etre elus. Mais quand il s’agit de prendre des responsabilites, c’est la chaise vide. Tout le monde sait que Malik Medjnon est et sera un bouc emissaire. C’est tactique pour noyer le poisson politique.
1) des moudjahids pris comme des boucs emissaires
2) des hakis pris comme des bouc emissaires
3) Des jeunes kabyles assassines, pris comme des boucs emissaires….Et de tout cela, aucune verite, aucune justice.
Meme si Malik Medjnoun s’avere coupable, il n’a pas assassine tout seul Matoub: il y a des commanditaires et des assassins. Je ne crois pas que Malik Medjnoun est de ce trempe pour assassiner un chanteur…il faut fouiner et faire jaillir la verite pour rendre au marhoume Matoub