Amizour : Les dures conditions de travail des ouvriers éboueurs
Reportage de R.Z pour « Algérie Politique »
Sous une chaleur torride, des ouvriers communaux tentent de déboucher un regard d’assainissement obstrué voilà trois jours. Une odeur nauséabonde et les moustiques envahissent tout le quartier Bousabaâ, à proximité de l’école primaire Chahid Maouchi Md Amezine. Fort heureusement, les enfants sont en vacances..
La route, défoncée à divers endroits, est généreusement arrosée par les eaux usées. Les passants riverains font toute une gymnastique pour passer de l’autre côté. Les pieds pataugent… Un véritable bourbier. Normal ! On a l’habitude ! plaisante un jeune qui exécute une voltige pour traverser la chaussée. En effet, dans cette partie de la ville (Bousabaâ, Lotissement n°1 et Azemmour), les canalisations éclatent de façons récurrentes. Les services communaux, quand il leur arrive d’intervenir, se contentent de déboucher, de rafistoler, sans aller au fond: revoir tout le réseau d’assainissement.
Des ouvriers livrés à eux-mêmes, sans aucune protection
Aujourd’hui, les mêmes ouvriers, munis de la même longue barre de fer, leur seul «outil de travail», reviennent à la charge. Personne ne sait où creuser, personne ne sait où ça bloque… Quand ils sont organisés, les services concernés sont censés avoir les plans pour localiser les bouches d’égouts, les conduites d’eau. On tâtonne, on creuse, on rebouche et on recommence… Alors que pour «d’autres» endroits de la ville et pour les mêmes interventions, les services municipaux n’hésitent pas à recours à la location d’engins de curage.
Comme on pourrait le croire sur cette photo, il ne s’agit pas d’un pêcheur à la ligne, mais d’un ouvrier éboueur communal qui se démène, à l’aide d’une barre de fer, pour désengorger un regard de récupération des eaux usées. Livrés à eux-mêmes, ces ouvriers travaillent dans des conditions très précaires, ce qui les exposent à tous les risques : insolations, maladies respiratoires dues aux émanations. Contrairement à la législation du travail qui garantit des conditions de travail, les ouvriers de la commune d’Amizour, notamment ceux chargés de ce genre de travaux, ne bénéficient d’aucune protection.
Voilà six mois qu’ils attendent d’être vaccinés…
Hier, l’un d’eux s’est fait une entaille à la main, en manipulant la fameuse barre de fer comme “déboucheur” : vecteur de contamination et de tétanos. En montrant sa blessure encore béante, l’ouvrier affirme avoir informé un responsable qui n’a pas pris la chose au sérieux en se contentant de leur dire « Faites attention et allez-y doucement ! » Lorsqu’on leur parle de vaccination préventive contre certaines maladies liées à leur tâche, l’un des ouvriers s’éclate de rire en affirmant: ” Oui on sait qu’on doit se faire vacciner, normalement tous les six mois, mais voilà plus de six mois qu’on leur demande à nous faire vacciner, on nous dit qu’il nous faut un papier d’El-Kseur, ensuite attendre la confirmation de l’hôpital“. La suite ? ” Aucune suite, on nous trouve des prétextes » Ceux qui sont censés répondre à leurs doléances, leur répondent qu’il « n’y a pas de budget ! »
Ces employés de la commune n’aiment pas trop parler de leur situation et de leurs conditions de travail, par crainte des représailles de la part des responsables. C’est la loi du silence ! En insistant et en leur expliquant qu’ils s’expriment sous le seau de l’anonymat, un autre jeune ouvrier, affecté lui aussi aux eaux usées, plus conscient de ces questions et de ses droits.
ajoute : « Quand nous sollicitons le chef du magasin pour des gants de protection, il exige un bon de livraison. A croire que c’est un privilège qu’on lui demande ou encore que c’est de leur poche qu’il paye ces équipements, ajoute un autre ouvrier qui affirme que personne ne se préoccupe de leur santé.
Après quelques minutes de repos à l’ombre et un brin de causette, les ouvriers se remettent au travail. La tige de fer est plongée dans la marre d’où émane une odeur à réveiller un mort, un ouvrier se penche, le nez en avant et demande à ses collègues de « pousser », rien n’y fait. L’eau noirâtre stagne toujours. L’éboueur, tout en sueurs, soupire : « Rien, c’est insupportable, ça pue terriblement ! » Quelques habitants du quartier qui assistent « au spectacle », se demandent pourquoi dans les autres communes, les ouvriers portent des gants et des masques de protection. Le contact permanent avec les odeurs nauséabondes peut être très nocif à la santé.
Sur le plan sanitaire, il faut savoir que les ouvriers sans protection adéquates, affectés à l’entretien des canalisations, aux travaux de vidanges où à l’assainissement des eaux usées sont potentiellement exposés à des virus et à des risques biologiques (tuberculose, tétanos). Dans de telles conditions, ils sont également à la merci d’agents pathogènes et infectieux provenant, notamment des excréments acheminés dans les égouts. Un ouvrier non doté de protection, et s’il venait à être éclaboussé au visage par des eaux usées, doit craindre l’hépatite A.
Vers 16 heures, les ouvriers quittent les lieux. La fosse n’est toujours pas désobstruée. Laissée en l’état. Aucun dispositif pour signaler les travaux et sécuriser l’endroit n’est mis en place. Demain, les mêmes ouvriers, les mains nues, dans les mêmes conditions reviendront, pour , peut-être, finir les travaux. La commune “a oublié” de se doter d’équipements prioritaires et utiles destinés à ce type d’intervention. Il y a toujours une tige de fer à tout faire…
Photo: R.Z
LES PLANS DES EGOUTS ET AUTRES ONT ETE PRIS PAR « FRANSSA ». LES INGENIEURS EN T.P. « HARBOU » A L’ETRANGER. L’ARGENT POUR ACHETER LES EQUIPEMENTS DE CURAGE, LES MEDICAMENTS ET LES VACCINS A ETE VOLE PAR LES « KEMAKEM ».DEDUCTION,,,!!!. MEME DANS LA MERDE IL Y’A PIRE QUE LA MERDE,,,,!. LA DESOLATION!!!!!.