Journalistes licenciés de radio EL Bahdja: Lettre au président Bouteflika

radio.jpgNous journalistes  service information de la radio El-Bahdja, ayant observé une journée de protestation au sein  de la radio Bahjda le dimanche 07 mars 201O, tenons par le présent rapport à vous informer sur notre situation professionnelle  au sein de la radio algérienne que nous jugeons intenable. Une situation qui se résume en ces éléments fondamentaux : 

-1 LE STATUT : 

La majorité des employés du service ont un statut de cachetier, depuis des années .Un statut non conforme a la législation du travail et à notre convention collective qui prévoit un contrat de travail qui définit la relation du travail .Un statut qui nous empêche de progresser sur le plan professionnel, a l’instar de nos collègues permanents. 

Notre statut de cachetier ne nous permet pas non plus de bénéficier des mêmes droits que l’ensemble du personnel de la radio Algérienne à savoir  l’assurance sociale, l’assurance vie, la formation, le congé, les prêts bancaires, l’accès au logement, en un mot notre statut est précaire, et ce malgré les promesses qui nous ont été faites quant à la régularisation de la situation de l’ensemble des cachetiers de la rédaction. S’ajoute à cela toutes formes de risques professionnels, d’agressions, de stress quotidien.

 2-LE SALAIRE 

Les cachetiers de notre service perçoivent des salaires qui varient entre 18 000DA et e 27000DA, un salaire en deçà des salaires octroyés à nos collègues permanents et qui constitue une forme de ségrégation salariale dans la mesure que nous avons les mêmes taches et devoirs. La rémunération que nous percevons ne nous permet même pas de subvenir à nos besoins les plus  élémentaires, sachant que plusieurs sont mariés et ont de lourdes responsabilités et charges à assumer, ce qui a anéanti notre pouvoir d’achat faute de salaire conséquent, bien que nous travaillions à plein temps. 

Pire encore, nous avons été informés par notre rédactrice en chef de la suppression du cachet forfaitaire et son remplacement par le cachet à la pièce. C’est à dire nous serons rémunères selon les sujets diffusés sur les ondes de la radio. Et ce lors d’un briefing officiel. 

 -3-LE HARCELEMENT : 

Au long de notre carrière nous avons subi toute forme de pression et de harcèlement de la part de notre rédactrice en chef Nabila Amghar et son assistante Hadjiba Haddahoum, qui nous insultent au quotidien. Des menaces de licenciement sont proférées à maintes reprises à notre encontre et le recours abusif aux ponctions de salaire comme moyens de pression sur les salariés rémunérés au cachet. La preuve est que plusieurs d’entre nous ont été licenciés abusivement. Chacun de nous a subi  toutes sortes d’humiliations, insultes et  provocations. Toutes ces pratique ont été légitimé au nom de la hiérarchie, «ça vient d’en haut» comme ils aiment le dire. Le modèle de gestion au sein de notre rédaction est aussi base sur le copinage et l’humeur du responsable direct.  

Cette situation kafkaïenne nous a poussés à réagir et observer une journée de protestation afin de revendiquer notre permanisation, appliquer les lois régissant les relations de travail et tirer la sonnette d’alarme face a notre détresse qui a trop duré.  

Au lieu et place de trouver une solution aux problèmes posés par le collectif des protestataire, la direction générale de la radio algérienne à préférer déposer plainte à notre encontre et nous interdire d’accéder à notre entreprise sans notification et geler nos salaires ; des mesures contraires à la réglementation qui régi les conflits de travail. Nous avons engagé une médiation avec notre DG sous l’égide du  SNJ et de
la FNJA et nous avons eu des promesses de réintégration une fois la justice statue sur notre cas. Une promesse non tenue à ce jour malgré que la plainte a été rejetée et classée par la justice algérienne. 

Après plusieurs réunions de médiation avec le SG du SNJ (Syndicat National des Journalistes)  et le représentant de la FNJA (Fédération Nationale des Journalistes Algériens) au sein de la radio algérienne, le DG de l’ENRS nous fait une proposition pour nous réintégrer au sein de la radio mais avec condition, à savoir:

-1- Pondre une déclaration publique pour dénoncer la manipulation étrangère.

-2- L’administration accepte de nous réintégrer mais  pas  au sein de la radio Bahdja et elle se réserve le droit de  nous réaffecter dans d’autres chaînes.

-3- Une fois réintégrés, nous seront permanisés  à fur et à mesure, c’est-à-dire selon le plan de recrutement tracé dernièrement par l’administration à l’horizon 2011.

-4- L’annulation du rassemblement du 03 mai 2010 devant la place de la liberté de la presse.

Des propositions que certains de nos collègues ont accepté sous pression et que nous avons récusés dans le fond et dans la forme, car il s’agit la de notre dignité et notre mouvement de protestation est autonome et nos revendication sont légitimes.

Monsieur le président, nous venons par le présent rapport afin d’intervenir en tant que premier magistrat du pays et garant du respect des lois de
la République, pour régulariser notre situation dans les plus brefs délais et mettre un terme a cette situation de non droit.

Veuillez monsieur le Président agréer nos salutations les plus distinguées.

Samir Larabi, Mourad Abacha, Fadia Babou

Commentaires

  1. s.lamrous dit :

    Le calvaire que vivent les cachetiers de la radio El Bahdja est vécu pratiquement par l’ensemble des travailleurs algériens.Cette situation précaire vécue par l’employé algérien est inadmissible lorsque l’on sait les richesses dont dispose notre pays.Quel avenir pour celui qui n’est pas déclaré aux assurances ? Pas de couverture sociale, pas de retraite, c’est la mort annoncée du travailleur!

  2. NARMOTARD dit :

    « Journalistes licenciés de radio El Bahdja: Lettre ouverte au président Bouteflika », dites-vous.

    Je suis très affecté par votre situation professionnelle de journalistes licenciés qui soient acculés à réclamer justice, auprès du premier magistrat du pays.
    Je souhaite de tout cœur qu’il réponde favorablement à votre requête, sachant que toute personne responsable est capable de faire autant de bien que de mal.
    Que Dieu l’oriente vers le chemin du bien généralisé et tant demandé !

    Cette prière est justifiée par la tendance, habituellement connue, du régime politique que représente la personne destinataire de votre lettre ouverte et récipiendaire de votre ultime recours, après son classement par le tribunal.
    Cette tendance du régime de la RADP, consiste, « non pas à solutionner les problèmes posés, mais plutôt à éliminer ceux qui les posent », pour paraphraser le célèbre avocat, maître Ali-Yahiya Abdennour, fondateur et président d’honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, (LADDH).

    En attendant, bonne chance à tous !

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