Algérie: Les mères de disparus sauvagement dispersées
Le rassemblement hebdomadaire des familles de disparus de ce 11 août 2010 a tourné court, dans une violence inouïe, sur ordre des autorités, décidées à interdire le rassemblement hebdomadaire des familles de disparus à n’importe quel prix.
Les membres de Sos Disparus avaient défini une stratégie pour atteindre le lieu de rassemblement habituel. Une quarantaine de mères de disparus s’est regroupée dans une ruelle, en contrebas de la CNCPPDH, et a convergé vers le lieu de rassemblement où deux camions, quatre voitures de police et des policiers en surnombre les attendaient déjà.
Dès que les policiers ont aperçu les mères de disparus, ils se sont jetés sur elles et tout s’est accéléré; les policiers, dirigés par le commissaire du 9ème arrondissement et le commissaire divisionnaire de la police judiciaire de la sûreté de Daïra de Sidi M’Hamed, ont bousculé avec force, jusqu’à faire tomber à terre, les hommes, les femmes, jeunes et moins jeunes, sans distinction, frappant à tour de bras, insultant et criant. Les familles se sont étendues au sol, pacifiquement, dans le but d’éviter d’être dispersées. Rien à faire, les policiers, se sont déchaînés pour faire évacuer les lieux par n’importe quels moyens. Deux parents de disparus, évanouis des suites des maltraitances subies, ont été transportés en ambulance. Même l’avocat de l’association, Maitre Amine Sidhoum, venu en soutien aux mères a été frappé brutalement.
Par ailleurs, la veille du rassemblement, un appel téléphonique d’une « personne bienveillante », visant à intimider la porte-parole de l’association, a indiqué que l’ordre avait été donné de procéder à son arrestation et de la poursuivre pour attroupement illégal. Les membres de l’association ont fait bloc autour de la porte-parole pour empêcher qu’elle soit emmenée. Ceci n’a toutefois pas évité qu’elle soit rouée de coups ni plusieurs arrestations, dont celle d’un père de disparu âgé de 82 ans.
Le rassemblement n’a pas tenu une demi-heure. Sous les yeux du président de la LADDH et ses membres, venus également participer au rassemblement, les familles ont été trainées plus bas, jusqu’à un bus, dans lequel la police les a forcées à monter. Toutes se sont repliées dans les bureaux de SOS Disparus. Les journalistes, quant à eux, n’ont pas été autorisés à approcher le rassemblement.
Les mères de disparus ressentent encore dans leurs corps et dans leurs esprits les coups reçus. Les mots des policiers déclarant « cette place vous pouvez l’oublier, le rassemblement est définitivement interdit, c’est l’ordre que nous avons reçu » raisonnent et affligent. Toutefois, rien ne stoppera la mobilisation. Un rassemblement de soutien s’est tenu ce jour à Bruxelles. Des évènements sont en cours de préparation à Paris, au Mexique, en Argentine et au Liban.
RDV Mercredi prochain devant la CNCPPDH
Alger, le 11 août 2010
Fatima Yous
Présidente de Sos Disparus
Une honte pour une institution de défense des droits de l’homme telle que celle de Maitre KSENTINI d’approuver devant, ses yeux, le matraquage de personnes âgées,venues demander le droit de savoir ce qu’il est advenu de leurs enfants enlevés par les services de sécurité pendant la décennie rouge.Une honte,de rouer de coups des femmes,des enfants et des vieux surtout pour l’ouverture du mois sacré de RAMADHANE, mois de la bienfaisance et du pardon.
Une honte, pour le régime qui au lieu de répondre par le droit et la justice, le fait par le biais de la bastonnade sans pitié.Ces hommes en bleu, chargés d’exécuter cette sale besogne,garderons dans leur mémoire le mal qu’ils ont fait en cette première journée de CARÊME. Dieu, n’aime pas les agresseurs!
Je serai au RDV de mercredi prochain.
RDV pris pour mercredi prochain Inchallah ! !SAMMAT YAGHLAB LAQBIH ! Ana Nakoun Biel maw3oud inchaallah