ALGERIE: Des mères de disparu(e)s rouées de coups par les forces de l’ordre


femed.pngLa Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED) s’insurge contre la violente répression dont ont été victimes hier matin les mères de disparu(e)s, lors de leur tentative de rassemblement sur la place Addis Abeba d’Alger. 
  

  

Selon les informations communiquées par ses deux associations membres, le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA) et Sos Disparu(e)s, un nombre important de policiers et de gendarmes s’était déployé très tôt hier matin autour du lieu de rassemblement habituel des mères de disparu(e)s, qui s’y donnent rendez-vous tous les mercredis depuis 12 ans[1]

  

Vers 10h30, une quarantaine de personnes ont convergé par petits groupes vers la place Addis Abeba et ont pu investir le lieu du rassemblement, avant que les forces de l’ordre ne fondent sur elles.

 

Déferlement de violence. Les participants ont alors été sauvagement battus. Les mères, pour la plupart très âgées, ont été jetées à terre et rouées de coups avant d’être repoussées vers le bas de
la CNCPPDH. Au milieu de cette répression brutale, deux proches de disparu(e)s ont été victimes d’un malaise et ont dû être évacuées en ambulance. 

  

Conformément à ce qui avait été annoncé la veille dans un message anonyme, les agents ont en effet bien tenté de procéder à l’arrestation de Madame Nassera Dutour, porte-parole du CFDA, également mère de disparu. Ils en ont été empêchés par des familles qui ont fait bloc autour d’elle. Par ailleurs, un père de disparu âgé de 82 ans et un fils de disparu ont immédiatement été arrêtés et embarqués par la police dès leur arrivée sur le lieu du rassemblement ainsi que deux jeunes hommes, membres de
la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme. 

  

Ces mesures coercitives ont pour but de réduire ces mères au silence. Les autorités algériennes mettent tout en œuvre pour clore ce dossier des disparu(e)s, si encombrant pour elles, mais c’est sans compter sur la ténacité des familles qui continueront inlassablement leur lutte pour que soient reconnus leurs droits à
la Vérité, à la justice et à la réparation. 

  


La FEMED demande instamment aux autorités algériennes de cesser d’user de violence envers ces mères, déjà profondément meurtries par la disparition d’un être cher ; et de se conformer à leurs engagements internationaux en matière de respect des droits de l’homme. 

A Paris, le 12 août 2010 

Rachid El Manouzi 

Secrétaire Général de
la FEMED

Commentaires

  1. NARMOTARD dit :

    « ALGERIE : Des mères de disparu(e)s rouées de coups par les forces de l’ordre », dites-vous.

    En l’occurrence, je dis, puisque j’ai participé à la manifestation en tant que sympathisant, qu’il serait plus exact de parler, non pas de forces de l’ordre, mais plutôt de forces hégémoniques du désordre et de la déraison du système au pouvoir de l’Algérie.

    En effet, de minables flics zélés se sont montrés disposés à battre, et peut-être-même abattre, les manifestants pacifiques ainsi que les familles des victimes des disparitions forcées. Dans le feu de leur abjecte action, ils seraient capables de lever la main sur leurs propres pères et mères.

    Il est heureux que la Fédération Euro-méditerranéenne contre les Disparitions forcées (FEMED), ait interpelé les autorités étatiques commanditaires, responsables et coupables au plus haut niveau hiérarchique, pour leur signifier leur manquement au respect des Conventions internationales, signées et paraphées au nom de l’Algérie.
    Sachant que ces dispositions internationales sont au dessus des lois nationales.

    Cette interpellation est, d’autre part, réconfortante pour les défenseurs authentiques des principes de l’Etat de droit, de la démocratie, des droits de l’homme et de l’ensemble des droits légitimes des victimes de la disparition forcée.

    Cette interpellation, à laquelle le pouvoir accordera probablement plus ou moins d’intérêt, est d’autant plus réconfortante qu’elle stigmatise, à juste titre, le comportement violent et indigne, responsable et coupable des éléments exécutants et commanditaires. Ces derniers s’autorisent impunément d’étouffer la libre expression des citoyennes et citoyens qui souffrent, précisément, par la faute liée à l’incompétence et à l’immoralité politiques de ceux-là.

    Ces éléments de l’État policier algérien, et non policé faut-il préciser, s’accrochent apparemment à la force de la loi. Alors qu’ils savent mieux que quiconque que la fumeuse Charte présidentielle de 2005, portant fallacieusement sur la paix et la réconciliation nationale, est on ne peut plus scélérate et arbitraire.
    Cette loi ordonnance plébiscitée par un référendum dans le cadre de loi déloyale et récusable, portant loi électorale du 6 mars 1997, cache en réalité une indue autoamnistie des crimes et violences commis par les sbires écervelés du pouvoir antidémocratique, injuste et illégitime de la RADP.

    C’est ainsi que cet avocat CNCPPDH des plus thuriféraires, fait semblant de s’interroger sournoisement pour tromper l’opinion publique, dans El Watan d’hier, vendredi 13.8.2010, : « Pourquoi les familles de victimes du terrorisme ne contestent pas la Charte ? ».
    Il décrète par ailleurs, en physiologiste occasionnel et trompeur, que « La principale fonction de la mémoire de l’homme, c’est d’oublier et non de retenir ».
    Quelle subtile menace pour celles et ceux qui n’oublient pas conformément à la volonté des grands manitous du pouvoir!

    Dans le même quotidien, le patron de la vitrine dorée dénommée pompeusement CNCPPDH, de la façade pseudo démocratique de la RADP, affirme
    « l’impossibilité de certains procès », alors qu’il oublie avantageusement la scélératesse évidente de la loi-charte qu’il veut vendre à la plèbe, pour plaire au sommet.

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