Algérie: Ces intellectuels qui ont faim
Par Redwane N www.algerie-focus.com Nos têtes pensantes sortent de leur hibernation, paraît-il. Et qu’exige notre intelligentsia après un si long sommeil ? Plus de livres et un meilleur enseignement pour nos enfants ? La solidarité avec les sept grévistes de la faim de Hassi R’mel ? La démocratie ? Une juste répartition des richesses du pays ? Davantage de droits syndicaux et une sérieuse implication des partenaires sociaux dans les décisions du gouvernement ? La fin de l’oppression et de l’arbitraire ? L’abolition de la dictature, de la corruption généralisée et du bourrage des urnes ? L’instauration d’un État de droit ? Non rien de tout cela n’alerte pour l’instant nos dormeurs réveillés.
A peine leurs yeux ouverts, ils ont faim, et demandent à manger, même le ramadhan ! Comme s’ils vivaient dans un pays où toutes les batailles ont été menées à bout et réussies et qu’il ne restait que la liberté de culte à discuter.
El Watan a publié dernièrement l’appel d’un groupe de personnes se considérant comme des intellectuels avant-gardistes qui réclament l’ouverture des restaurants et des cafés pour les non-jeûneurs pendant le ramadhan. Baptisé «Collectif SOS libertés ramadhan», le groupe demande aux autorités de «respecter les lois de la République» (Sic !)
Emboîtant le pas à son alter égo marocain, le mouvement Marocain alternatif pour les libertés individuelles, le MALI, qui avait organisé en 2009 un pique Nique à Mohammedia, en plein ramadhan, le collectif algérien ne se rend même pas compte de l’anachronisme de ses revendications. Il met en quelque sorte la charrue avant les bœufs. Est-il sérieux quand il parle de République et de respects des lois en Algérie ? De quelle République parle-t-il enfin ?
Celle, parfaitement virtuelle, des déclarations officielles, ou celle, terriblement réelle, de la vie de tout les jours en Algérie.
Par définition, un intellectuel détient cette particularité de transcender sa personne pour le bien être de tous, de hiérarchiser les priorités afin d’agir efficacement sur les causes et non pas sur les effets, d’expliquer les raisons du blocage, et, à l’occasion, proposer des solutions pour en sortir. A en croire nos intellectuels, c’est ramadhan qui est à l’origine du malheur algérien. Que notre liberté en dépend. Or, depuis 62, on se goinfre 11 mois sur 12 ou pour certains 365 jours par an, sans que cela n’aboutisse à aucun résultat heureux pour le développement du pays, qui traine toujours et encore. Alors faire ramadhan ou ne pas le faire, là n’est pas la question, ni la cause du marasme algérien. Le collectif SOS libertés Ramadhan, se trompe de combat et regarde le pays par le petit bout de la lorgnette. Il ne sort pas le nez de l’assiette.
S’il cherche le véritable engagement, alors sa tâche sera plus grande, plus courageuse, plus engagée. Au lieu de s’attaquer à un mois, il faudrait affronter un système. Au lieu de manger, il faudrait faire la grève de la faim.
L’Algérien a besoin d’une élite qui nourrit son esprit pour l’aider à s’émanciper et de s’affranchir de l’emprise de ses geôliers.
C’est le devoir de nos intellectuels, cette mission leur incombe. Qu’ils s’engagent vraiment dans la durée et ne se limitent pas à ramadhan. L’algérien n’est pas plus différent qu’un autre être humain sur la planète. Donnez lui l’occasion de faire usage de son intelligence, rendez lui sa dignité de vrai citoyen et il vous étonnera. Ce jour là parlez-lui de ramadhan et votre choix de ne pas le faire, il vous écoutera sereinement.
Je crois malheureusement que ce n’est pas une question d’intellectuels. D’abord, j’ai beau cherché et je n’ai pas trouvé l’ombre d’un intellectuel dans ce pays où les questions qui mettent en cause des aspects négatifs de la sphère religieuse sont toutes de suite dénigrées et brocardées par les biens pensants « modérés » de service. Pour ma part, je pense que ce collectif a le courage d’exister déjà, puis de casser un immense tabou et enfin de mettre sur la place publique des questions qui peuvent gêner le plus grand nombre et tant mieux. Marre de la pensée unique et de ses corollaires appliqués de force à une minorité qui ne fait pas ramadhan, entre autres, et qui a faim surtout de dénoncer ce consensus (imposé) malsain qui entoure nos habitudes religieuses.
Je valide sans réserve le commentaire de SELMA et j’ajoute que l’idée d’autoriser l’ouverture de certains commerces restaurants, cafés,… peut avoir des retombées économiques très positives. Le domaine Horéca s’étrangle pendant ce mois de Jeûn. C’est vraiment injuste d’obliger les commerces de fermer.
quel est la definition de l intellectuel avant tout
Grain de sable, si tu ne sais meme pas ce que veut dire intellectuel, cultive-toi au travers les livres, les séminaires, les voyages, Internet, fréquentation etc… Je ne sais quel est ton niveau d’études Mais un intellectuel se doit d’être un universitaire, specialisé, penseur, analyste, faiseur d’opinion, écrivain, auteur, grâce à une longue expérience connue et reconnue par le milieu intellectuel, local, régional ou intenational. L’Algérie dispose de quelques intellectuels, pas encore suffisants en nombre mais la qualité y est. Ne suis pas algérienne, plutôt proche orientale mais j’avoue avoir rencontré des intellectuels algériens d’une très grande compétence.
Sihem, on ne veut pas de proche orientale ici. tu es quoi, palestinienne, libanaise, syrienne, jordanienne? Je BLAGUE biensur. Vous etes la bienvenue sur ce site, c’est un honneur que ce site est visité par des non algériens aussi. Je partage ton point de vue et au plaisir de te lire.
Nous ne sommes même pas capable de nous aligner sur le « week end » universel, et nous avons le culot de réclamer l’ouverture des bars et restaurants pendant le mois « sacré » du ramadan. D’abord il faut se mettre à l’heure du monde pour ensuite réclamer comme tout le monde. Intellect ! Je ne vois pas en quoi l’ouverture d’un restaurant pendant le ramadan intéresse l’intellectuel progressiste. Plutôt ça intéresse l’exégète spécialisé dans le domaine religieux.
A SIHEM : L’Algérie ne dispose pas de quelques intellectuels, mais elle dispose plutôt de beaucoup d’intellectuels. Il y a le peu d’intello que vous avez rencontré et tout ce grand nombre d’intelligents que vous n’avez pas rencontré. Mais en toute honnêteté, je vous fais savoir qu’en Algérie, ne vous étonnez pas si vous rencontrez un jour ou une nuit, un ministre de la République qui se déclare ouvertement «inintelligent».
Merci amar vous êtes charmant. Au liban nous avons aussi des ministres opportunistes. Ils acceptent, compétent ou pas, le titre est tellement attraient… Monsieur le ministre, on parle de lui , on le montre à la télé, il satisfait son égo…etc…Si les dirigents de votre pays vous propose le poste , vous le refusez si vous pensez ne pas être compétent? Rares sont ceux qui ont le courage de dire non.
a sihem l omnisciente … un intellectuel est un homme qui dit la verite meme contre ses interets ..sihem t en connais et ne juges pas les gens sans les connaitre tartuffe va
@ Siham
Bien sûr que je ne refuserai pas un poste ministériel ; ça serait une trahison pour mon pays que de refuser un poste pareil. Cependant, je m’obligerai à la démission à la moindre incompétence ou incartade dans mes fonctions. Mais si dès le début, je juge que je suis incapable, soyez certaine que je refuserai le poste sans rougir en l’écrivant noir sur blanc « Incompétent pour le poste de ministre ». Il y a ceux qui font l’histoire et ceux que l’histoire fait.
@Grain de sable…je suis ton grain de sable qui t’avait posé cette question!!! Et toi dis tu la vérité ? NON