160 harraga portés disparus
Plus de 160 jeunes candidats à l’émigration clandestine ont été portés disparus au cours de l’année en cours. Selon Liberté, 67 jeunes, tous âgés de moins de 30 ans, ont été arrêtés cette année. Ils tentaient de quitter le territoire national en empruntant la voie de la mer. La même source affirme que pas moins de 42 tentatives d’embarcation ont été avortées par les différents corps de sécurité à la même période.
En 2009, un nombre de 241 candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés en haute mer par les éléments de la Marine nationale.
Les généraux et les harragas
Par Messaouda Haouache
Que j’ai honte d’être algérienne. Et que je hais répondre aux interrogations de mes enfants: Pourquoi l’Algérie est si riche et les algériens sont si pauvres ? Pourquoi le désespoir tue ? Pourquoi la noyade est devenue la seule alternative? Pourquoi l’option d’un soulèvement général et organisé n’est pas l’autre alternative ? Mes réponses ne les satisfont plus, je n’ai pas de réponses convaincantes, je ne suis plus crédible et dans mes cauchemars je patauge dans une flaque d’eau rouge sang ! Nos martyrs ont pourtant arrosé cette terre fertile avec suffisamment de sang pour que chaque algérien mange à sa faim. Et cette colère qui me prend en tenaille quand je vois ces généraux, que rien n’arrête, continuer en toute impunité, à sucer ce pétrole et à sniffer ce gaz des entrailles de cette généreuse terre! Ne se rendent-ils pas compte qu’elle va bientôt saigner à blanc ? Comment acceptons-nous, impuissantes, nous les mères de nos fils et nos filles qui se jettent dans la gueule d’une mer à la fleur de l’âge ? J’ai payé un lourd tribut, mes deux parents ont été tués en 1958 pour la noble cause. Je suis née sans patrie, j’ai grandi sans parents et ils veulent que je vieillisse sans enfants…. « Ils » ce sont ces généraux, qui ont tout pris, le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière… car c’est avec le sourire que je vais acheter l’huile CEVITAL, et la puce DJEZZY, les grandes sociétés de nos généraux-hommes d’affaire. Aujourd’hui, insatiables, les suceurs de sang me demandent de sacrifier la chair de ma chair. Je vis dans une hantise permanente. Je suis une mère en colère, phobique et désarmée et j’ai très peur qu’un soir le fils de ma voisine frappe à ma porte pour m’annoncer que mon fils a été trouvé avec une vingtaine d’autres cadavres poussés par les vagues vers le bord d’une mer, elle aussi insatiable.