Manifestation de solidarité avec les mères et proches de disparus
pour la liberté de se rassembler et de revendiquer publiquement vérité et justice en Algérie
En réaction à la brutale interdiction du rassemblement hebdomadaire des familles de disparus à Alger
Chaque mercredi à Alger, les mères et les proches de disparus se rassemblent depuis 12 ans pour demander Vérité, Justice et Réparation pour les disparus des années 1990. Ce rassemblement hebdomadaire, devenu symbole de revendication et de résistance, a subitement été interdit le 4 août 2010.
Depuis, chaque semaine, les familles de disparus tentent de maintenir leur sit-in. Les rassemblements des 4, 11 et 18 août ont été dispersés, les deux premières fois dans une violence inouïe, et se sont soldés par des arrestations de proches de disparus et de militants des droits de l’Homme. Le Président de l’institution nationale des droits de l’Homme (CNCPPDH), dans ses déclarations à la presse, indique avoir lancé lui-même l’interdiction du rassemblement, affirmant que les familles de disparus ont dépassé les limites. Les familles de disparus restent ainsi sans recours face au mépris et à l’arbitraire.
L’interdiction du rassemblement hebdomadaire inquiète et confirme que l’Algérie a encore un long chemin à parcourir pour parvenir à une solution juste et adéquate à la question des disparus. Malgré les innombrables démarches constructives des associations de familles de disparus, l’Algérie en est toujours au stade du déni et de l’amnistie des criminels au détriment de la Vérité et de la justice. Les autorités refusent catégoriquement de mener des enquêtes sur le sort des disparus.
Les familles de disparus, avec le soutien de la société civile, demandent que soient pris en compte leurs témoignages. Elles demandent que tous les moyens pour atteindre la Vérité soient mis en œuvre, notamment dans le cadre d’une commission Vérité et Justice telle que l’ont expérimenté plusieurs pays théâtres de la pratique des disparitions forcées.
Au moment où les autorités montrent une volonté plus ferme que jamais de clore la question irrésolue des disparitions forcées et de faire disparaitre les familles de l’espace public, il devient essentiel de manifester une solidarité massive et internationale avec les mères et proches de disparus en Algérie.
A l’appel du Collectif des Familles de Disparus en Algérie (CFDA), venez relayer la parole de celles et ceux que l’on essaie de faire taire dans leur propre pays.
pour la liberté des mères de disparus en Algérie
De se rassembler et de revendiquer publiquement Vérité et Justice
Afin que la lumière soit faite sur le sort de tous les disparus
Près de l’Ambassade d’Algérie à Paris,
à l’angle de l’avenue de Messine et de la place de Narvik, 75008
Mercredi 25 août 2010, de 17h30 à 19h30
Avec le soutien de (organisations) :
Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Amnesty International France, Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS), Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Fédération Euro-méditerranéenne contre les Disparitions Forcées (FEMED), Fédération Internationale de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (FIACAT), Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des Deux Rives (FTCR), Human Rigths Watch (HRW), Jardin des Disparus, Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH), Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Organisation Mondiale Contre la torture (OMCT), Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), « Réseau mondial de solidarité des mères, épouses, sœurs, filles, proches de personnes enlevées et disparues », SODEPAU
C’est une très bonne nouvelle. La brutalité ne passera plus!
Maître Ksentini : la paix sans mémoire et l’armée sanglante sans repentance.
C’est le temps des désillusions et de panique pour maître Ksentini. Avec ses exclamations sentencieuses, et ses critiques insensées et méprisantes à l’égard des associations des familles des disparus, ce grand commis de l’Etat ne sait plus sur quel pied danser pour terminer sa délicate mission sans trop de dégât. Il est en train de brûler ses dernières cartouches en tant que personnalité crédible et respectable pour représenter le pouvoir pour affaires des droits de l’homme et surtout pour les dossiers des disparitions forcées.
En effet, si aucune solution finale n’arrive rapidement pour régler le problème épineux des disparus, dont les dossiers sont restés vides, et pour contenter leurs familles sans satisfaire leur condition de la vérité, c’est le président Bouteflika qui va se retrouver sur la sellette. Toute sa politique de réconciliation nationale imposée à grands frais va être remise en cause. Les rassemblements réguliers et partiellement médiatisés des familles des disparus inquiètent le président qui s’est compromis dans la sale guerre en mettant hors de cause les militaires responsables des tortures, des crimes contre l’humanité et des carnages. La perspective d’un regain de conscience nationale et internationale de la gravité du problème des disparus serait le pire scénario envisagé par le président et les généraux qui l’ont porté au pouvoir. Le fragile échafaudage de la réconciliation nationale qui repose strictement sur le côté social du problème et une amnésie totale va s’effondrer brutalement en entraînant dans sa chute l’espoir de Bouteflika de tenir son engagement principal, à savoir la paix et la concorde en Algérie. L’autre conséquence qui découlera d’un échec de la politique de réconciliation sans vérité dont la mise en œuvre a été confiée à maître Ksentini, est bien sûr la cruauté de certains officiers militaires qui éclatera au grand jour. Le spectre d’un tel désastre, de plus en plus probable, ferait impatienter Bouteflika et les généraux ; ces derniers seraient contraints d’agir autrement avant que la situation ne devienne hors de contrôle. La pression médiatique et l’usage de la force ne sont pas venus à bout de la détermination de ces mères admirables qui résistent avec un rare courage. Le rapport de Ksentini avec ces familles s’est détérioré si tant est que ce rapport fût un jour serein. Visant à nuire à leur mouvement, ses dernières détractions, surprenantes par leur futilité et leur imprudence, ont renforcé leur cause. A ces impairs s’ajoute sa réaction laxiste sur la brutalité inouïe des agents des forces de l’ordre du général-major Hamel contre les membres des représentants de ce mouvement pacifique. Il ne protestera jamais publiquement. Il n’a pas la force morale ni la dignité de demander des comptes à un officier supérieur. Tout cela a fait que des voix jusque-là muettes et considérées comme un relais du pouvoir, ont commencé à prendre fait et cause pour ces femmes suppliciées. Qui aurait pu croire qu’un jour Ghania Oukazi du quotidien d’Oran (du 21 août 2010), celle qui a prétendu avoir eu le privilège de voir le général Tewfik en personne lors de l’enterrement de Mustapha Bouteflika, l’agent Garcia d’el Mouradia, pond un article très osé où elle dénonce la brutalité des policiers, affirme que les revendications de familles des disparus sont légitimes et constitutionnelles et exige qu’elles soient satisfaites ? Prise de conscience tardive ou bien serait-ce l’expression d’une nouvelle cabale (encore une) tissée par un clan contre un autre ? C’est probablement le début d’un retournement de situation que n’a pas prévu le pouvoir et son « médiateur », maître Ksentini, qui devient ainsi de plus en plus gênant pour tout le monde. La politique de réconciliation de Bouteflika se trouve dans l’impasse et l’apothéose programmée qui devait consacrer la gloire du président et souligner la concrétisation de sa principale promesse de paix est reportée sine die. Il devient évident que le président n’aura d’autres choix dans une première étape que d’évincer ce commis indélicat, qui ne sait pas retenir sa langue.
Deux évènements majeurs viennent compliquer davantage le processus de réconciliation dont Ksentini à la charge. Le premier est les révélations terribles et explosives d’un ex-agent qui rapporte par le menu des cas de tortures, de viols, d’assassinats et de disparitions forcées et autres crimes contre l’humanité auxquelles il était lié directement ou indirectement. Un homme de bonne foi et de courage ayant la fonction de maître Ksentini aurait donné l’alerte générale, aurait sauté dans le premier avion et serait allé recueillir les témoignages de Karim Moulay qui s’est montré prêt à témoigner devant un tribunal. Mais maître Ksentini a préféré faire la sourde oreille, confirmant par là encore une fois sa mauvaise foi et confirmant le rôle de bousier de l’armée qu’il est en train de jouer. Il a déjà refusé l’arrivée en Algérie d’observateurs étrangers pour enquêter sur la torture ou les crimes contre l’humanité commis en Algérie (1). Après avoir donc justifié le refus d’une commission étrangère indépendante tant désirée par les familles des disparus, il ne trouve pas de scrupules pour se noyer dans les contradictions : dans un entretien accordé à Lamia Tagzout d’Elwatan du 13 août dernier (2), il s’est dit prêt à examiner des propositions de des familles des disparus pour trouver une alternative à « l’impossibilité » de trouver des coupables. Dans le même entretien, ses contradictions deviennent édifiantes et expriment toute la sympathie qu’il a pour les victimes des disparitions forcées et leurs familles quand il balayera d’un revers de la main la possibilité d’utiliser les tests d’ADN pour retracer les disparus avant d’écourter l’entretien sur un ton péremptoire en lançant sèchement : « Je le dis et redis, il faut s’en remettre à la loi et clore le sujet des disparus définitivement ». Le temps n’est plus aux tractations ni aux explications… et les asticots n’ont qu’à bien se tenir.
Le deuxième évènement qui revêt une grande importance politique et pourrait marquer un tournant dans le combat pour la vérité et la justice en Algérie est l’accord (3) qui a été signé entre plusieurs associations des victimes de terrorisme et le collectif des familles des disparus. Ces différentes associations ont décidé de conjuguer leurs efforts et échanger leurs archives pour poursuivre leur objectif commun : la quête de la vérité et la justice. L’importance de cet accord réside dans l’union des parties qui semblaient antagonistes au départ, mais qui ont réussi à dépasser les préjugés qui les séparent. L’accord porte sur la création d’un comité pour la vérité et la justice qui sera chargé de faire la lumière sur les disparus forcés et toutes les victimes de la décennie rouge. Ce comité, une prouesse en soi, pourra constituer une alternative sérieuse à la politique de réconciliation boiteuse de Bouteflika et au CNCPPDH de Ksentini et sera en mesure de proposer une plateforme viable qui conduira vers la vraie réconciliation
A suivre…
1 : http://www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvrap/grave_revers.htm
2. http://www.elwatan.com/weekend/enaparte/me-farouk-ksentini-l-etat-n-a-pas-besoin-de-se-ridiculiser-en-se-lancant-dans-des-proces-qu-il-sait-impossibles-13-08-2010-86033_180.php
3 : http://www.elkhabar.com/quotidien/?idc=30&ida=219089
Unique solution de ce crapueleux et odieux drame humanitaire est le TPI/CPI pour ces assassins et leur protecteur en premier Boutef & cie de proteger les criminels avec sa fameuse forfaiture boul-i-tic.
moi ce qui m’interesse ici c’est trouver quelqu’un qui puisse m’orienté sur une adresse d’une association de proche de disparu je fait une etudes sur ceux ci et j’ai vraiment besoin de rencontrer ces gens la
merci