Les déambulations “sacrées” du jeûneur type !
Persifleur pour « Algérie Politique »
Le sacré est-il à ce prix ?! Absentéisme, économie en veille, des villes entières frappées de la torpeur de l’immobilisme et le pauvre citoyen-jeûneur dans des états de délabrements avancés.
La mine défaite, le regard famélique, la bouche fétide et l’énervement de mise il attaque sa journée, dans un consensus général à savoir très tardivement, faisant ainsi passer ses privations en tous genres pour les causes de ce ralentissement chronique.
Réveillé uniquement lorsqu’il s’échange avec un congénère dans le même état de déconfiture, la rituelle et machinale phrase réconfort: “saha fetourek” (bon appétit), mêmes à des heures très matinales. Là son oeil clignote quelques instants de bonheur, salivant de toutes ses papilles, même s’il sait qu’il est à des heures lumières de la ligne d’arrivée et du coup de canon libérateur.
A l’exception de ces seuls instants d’euphorie, notre jeûneur est irascible, acariâtre et bagarreur. Il traîne sa faim comme on traîne son mal être. Anéanti, dans l’impossibilité de calmer toutes ses adductions terrestres qui font qu’il se retrouve à chercher la moindre petite bête aux autres misérables quidams que croise son haleine.
Dur dur d’être en manque !
Alors comme pour occulter ce mal tenace, dés le début de l’après midi notre gars, comme l’ensemble de ses concitoyens, va à la recherche de son trophée journalier, qu’il devra patienter des heures pour le décrocher sur les podiums des bienheureux.
Des bousculades musclées se font dans des senteurs de miel dopant, rappelant des mêlées de rugby qui paradoxalement n’est pas dans la culture sportive de nos religieuses contrées..
Des queues interminables sont le passage obligé, pour pouvoir enfin décrocher le sésame divin, à savoir l’obtention de la boîte blanche qui redonnera à son détenteur la force de tenir le coup. Mais rien n’est moins sûr, il guette anxieux les étals des pâtisseries, la peur au ventre de retourner bredouille pour rupture de stock.
Il dévisage très envieux les sortants déjà servis. Ces derniers fiers et hautains se dégagent de la meute en le toisant d’un d’air dédaigneux, faisant clignoter bruyamment de loin l’ouverture des portes de leurs carrosses évasion.
Après avoir subit l’épreuve du coude à coude viril, il se retrouve miraculeusement sur le chemin du retour, dans ses mains moites le “Saint-Graal” sucré, l’allure plus rapide et le dos moins courbé.
Quand l’agitation atteint son paroxysme, la masse compacte rejoint ses foyers dans une atmosphère d’attente nerveuse mélangée de mille odeurs exotiques, que les ménagères ont concocté pour le retour des maquisards de l’abstinence.
De son côté, notre vadrouilleur du jour, n’acceptera pas la moindre fausse note… car trop pressé de donner à son “djihad” contre la faim toute la mesure de son sens premier: à savoir s’empiffrer jusqu’au triomphe suprême.
Ainsi, toutes les éructations sonores dégagées avec délectation, ne pourraient être un rempart contre les tentations du lendemain…
Demain ne sera pas un autre jour…
Tristesse éternelle d’un mois… d’une vie… vides d’improvisations profanes !
C’est un mois en pure perte pour l’économie mais cela semble ne gêner personne. Fais dodo l’Algérie puisque tu peux encore te permettre, bientôt la fin des réserves du pétrole et là tu pourras dormir à poings fermés.
Le ronronnement de toute une économie et des hommes qui la dirige a toujours fait partie de nos moeurs nationales. Déjà dans beaucoup de discussions animées et mêmes passionnées, on disserte avec pertinence sur la nuit du doute et la date improbable de l’aïd. Sous d’autres cieux plus exigeants,on fait des efforts pas possibles pour essayer de booster les économies, en essayant de motiver les gens pour que la production s’anime, faisant ainsi de la richesse nationale un levier efficace pour le bien être de chacun. C’est du moins le schéma classique que préconise tous les économistes. Chez nous,malgré le week end « islamique aménagé » et différentes longues périodes d’hibernation forcées, parait-il les chiffres sont très bons ,PIB, inflation et même croissance sont à la hauteur des exigences internationales.Mais attention à l’euphorie exagérée… nos belles soirées de doutes risquent à bref échéance de se transformer en certitude amère. Il sera malheureusement ou heureusement plus que difficile(voire impossible) de continuer dans les atermoiements et faux-fuyants qui nous ont toujours caractérisé…sinon les ténèbres s’installeront à jamais par la grâce de nos sympathiques doutes.