Le général Rondot à nouveau convoqué par le juge, avec ses carnets
Isabelle Mandraud, Le Monde, 09.09.10
C’est un personnage clé, dans l’enquête sur l’assassinat, en 1996, des moines de Tibéhirine, que le juge antiterroriste Marc Trévidic s’apprête à entendre. Le 27 septembre, le général Philippe Rondot, qui était au coeur des discussions avec Alger, devra dire ce qu’il sait du rôle joué par les services secrets algériens. Numéro deux de la DST à l’époque, M. Rondot avait déjà été entendu par le juge Jean-Louis Bruguière en décembre 2006, sans se livrer. Mais cette fois, il ne devrait plus pouvoir s’abriter derrière le secret-défense.
Le juge Trévidic dispose en effet de documents déclassifiés, à sa demande, par la commission consultative du secret de la défense nationale, dont trois notes du général Rondot, plus une copie de ses fameux carnets personnels – rendus célèbres dans le cadre de l’affaire Clearstream.
Ancien responsable à la DST, puis à la DGSE, cet expert en diplomatie secrète y consignait quasiment au jour le jour, en style télégraphique, ses entrevues, contacts et notes. Or, dans les écrits qui couvrent la période, de 1997 à 2005, figurent plusieurs références curieuses sur Tibéhirine.
Ainsi, à la date du 23 décembre 2002, le général, parti à la retraite fin 2005, note à propos du déplacement de Jacques Chirac en Algérie : « Voyage du PR (président de la République) à Alger (…) Double jeu de la DRS (Département du renseignement et de la sécurité algérienne). » Suit une double flèche désignant, d’une part, les « services français », d’autre part, le « GIA » (Groupe islamique armé). Nouvelle flèche. « Ex. : l’affaire des moines de Tibéhirine. »
Spécialiste du monde arabe, M. Rondot avait, dans ses fonctions, tissé des relations étroites avec les services algériens, notamment Smaïn Lamari, le patron de la direction du contre-espionnage (DCE), aujourd’hui décédé. Dans les trois notes déclassifiées parvenues au juge, le général français faisait état de ses contacts réguliers avant d’émettre des réserves.
Surtout, il donne en partie corps à la thèse d’une « bavure » de l’armée algérienne avancée par l’ancien attaché militaire à l’ambassade de France, François Buchwalter, lors de son audition le 25 juin 2009. M. Rondot cite ainsi M. Lamari à propos d’ »opérations de ratissage engagées dans la zone ». Mais de ses doutes ou interrogations, le général n’en a jamais fait part jusqu’ici à la justice. Tout au contraire. Dans ses carnets, il écrit : « Déj du 22.01.04 à la popote. Juge Bruguière. P. du Bousquet (Pierre de Bousquet de Florian, patron de la DST de 2002 à 2007) + JF Clair (son adjoint). Examen des dossiers. Tibéhirine. Seurat. » Une flèche. « Encadrer le juge. »
Le Général RONDOT, va-t-il cette fois-ci livrer les secrets qui entourent l’affaire de l’assassinat des moines trappistes de TIBHIRINE ? Pas si sur car on lui demandera de préserver les intérêts économiques de sa mère patrie ,la FRANCE ! En tout cas si cela devait arriver, beaucoup d’éclaboussures feront tache sur des uniformes officiels des deux pays ! Difficile à croire au dénouement de cette affaire tant les intérêts qui l’entourent sont éminemment importants. Mais pour la clarté du dossier ,restons un peu optimistes pour que triomphe la justice .
Après tout, ce général détient-il vraiment des secrets qui pourraient éventuellement impliquer une partie ou une autre dans l’assassinat des sept moines, sincèrement, Philippe Rondot me parait danbs la peau d’un metteur en scène en manque de médiatisation. Car si mes souvenirs son bons, un chroniqueur du journal « Réflexion », édité en Algérie, l’avait traité de délateur en faisant le lien entre cette affaire et celle de Clastream, qui opposait Nicolas Sarkozy à Dominique De Villepin. Depuis le temps, qu’il traine ses fameux carnets, rien est venu éclairer ces déclaration faites devant le juge d’instruction chargée de cette affaire. Il serait plus judicieux à mon sens que le général prenne définitivement sa retraite et se retire de la scène politique. C’est à lui de voir, ça devient riicule.