L’habit ne fait pas le moine
El Erg Echergui pour « Algérie Politique »
On comprend la douleur d’un père devant les graves problèmes de son fils. Il est humain, de crier sa douleur, d’assister le rejeton pour le tirer d’affaire. On ne peut que compatir à la douleur du père quand une accusation aussi grave frappe un membre de sa famille. D’autant plus que de telles accusations sont monnaie courante en Algérie. Elles servent à tas de choses. Entre autres, régler des comptes politiques ou personnels, justifier ou se débarrasser des témoins ou des récalcitrants, etc.
Cela étant précisé, la lettre de dénonciation du père (M. Dehbi) contient un petit détail qui soulève pourtant un point d’ordre moral qui mérite une grande attention tant le monsieur se fait le chantre de l’opposition politique contre le pouvoir algérien et plus particulièrement contre Bouteflika, son frère Saïd et leur système. Ce détail concerne l’appel au secours de monsieur Dehbi dressé à monsieur Boualem Bessaïeh, président du Conseil Constitutionnel, qui est, dit-il sans se démonter, un ami de longue date de sa famille. Il faut d’abord saluer la franchise de Dehbi pour cette révélation déconcertante, à moins que la précipitation lui a fait oublier la prudence.
Cet appel sonne, en effet, comme un appel à la protection de son fils, sonne comme une invocation de mettre sa famille sous les ailes protectrices d’un homme qui est arrivé dans les bagages de Bouteflika qui lui a confié un poste stratégique; il joue depuis sa nomination un véritable verrou contre la démocratie. On ne va pas continuer à présenter l’honorable ami de la famille de Dehbi, on rappelle seulement qu’il est l’homme par qui le coup tordu constitutionnel du 12 novembre 2008 est passé commune une lettre à la poste pour nous imposer Bouteflika à vie et remettre l’alternance politique aux calendes grecques.
On sait que les islamistes, toutes nuances confondues, ne respectent les lois des républiques que dans les mesures où ces lois sont conformes à la Charia, contribuant ainsi à fragiliser leur pays administrativement et surtout économiquement. Même l’administration est différemment tolérée dans leur conscience : elle serait une invention de l’Occident impie… On vient de le voir par le recours du fils de Dehbi au marché informel de change de devises qui est légalement interdit, mais officieusement toléré et contrôlé par les barons du change qui, eux-mêmes, sous-traitants de gros bonnets du système politico-militaire. Pour les uns il est juteux pour les autres il est hallal puisque… rentable. Tout le monde est, donc, d’accord et semble apprécier le commerce du noir-hallal qui coûte au Trésor public autant que lui coûteraient les détournements de fonds, la corruption et les diverses sources de dilapidations des fonds publics.
Mais que des islamistes se disant rationnels, intègres, propres, intellectuels et tout et tout, pour se tirer d’affaire, puissent faire appel à des personnalités qui représentent les piliers du système autocratique de Bouteflika, voilà qui pose un vrai problème de conscience. On fait appel à un homme qui a condamné à vie toute l’Algérie pour sauver un rejeton. Ils savent bien que c’est grâce aux complicités et aux compromissions de ces godillots, de ces loques politiques, que Bouteflika et la junte militaire continuent à sévir en Algérie. Tout le système illégitime est construit sur les épaules et les consciences perverties de ces hommes et de ces femmes-là. Alors comment se fait-il qu’un homme qui se présente comme un opposant farouche à ce système, en brandissant les vertus et les principes islamiques, puisse en garder encore des relations amicales et en solliciter leur secours? Comment peut-on garder une relation amicale avec quelqu’un qui a trahi le peuple?
En Algérie, les principes politique et les vertus morales se soumette aux même lois calorifiques du…du beurre; plus la température augmente, plus il fond; à la moindre tension, ils deviennent difformes et vagues. Pour un petit bobo, le président ou un général prend l’avion pour aller se soigner ailleurs. Pour un problème hadj moussa appelle lektaf wel maarif… Pour le ghâchis, comme Mohamed Baba Nedjar, il n’y a que rabi (Allah soubhanou), Hocine Aït-Ahmed a interpellé, l’ONU sans succès…
Ce petit détail, qui va passer dans les récits anecdotiques, va certainement faire quelques vaguelettes dans son entourage qui ont des principes qui résistent… théoriquement.
A Part dieu, Personne n ‘est parfait, nous ne sommes pas des saints.Se serait trop beau.il faut avouer egalement lequel d’ entre les meilleurs ne s’ est pas compromis ,Ponctuellement, un jour ou l’ autre avec le diable dans des moments critiques. c’ est valable egalement pour mon père et ma mère.El erg echergui soyez indulgent.L ‘essentiel c’ est de preserver ses convictions et faire son mea culpa.L’ erreur est humaine.
Mr Abedelkader Dehbi est une personne que je respecte beaucoup .
J’ai essayé de trouver une faille dans votre analyse mais je n’ai pas réussi.
C’est donc à lui de vous répondre et j’ai hâte de le lire .
» Le plus pieux des hommes est celui qui dit la vérité à son avantage comme à son désavantage »prophete mohamed sws
mr dehbi pere a eu meme l,outrecuidance de faire passer le fait de changer 60 000 euros de son rejeton sur le marche parallele et se trimbaler avec une telle somme comme une banalite en Algerie.
du business hallal quoi !!
j,en revenais pas !! surtout de la part d,un islamiste donneur de lecon de probite.
@Lounes
Je ne sais pas pourquoi, vous ne voyez rien. Pourtant les choses sont simples comme bonjour.
J’ai passé un certain temps à fréquenter le site où M. Dehbi apparaissait de temps à autre avec des contributions et des interventions, jusqu’au jour où j’ai compris que ce site n’est pas aussi démocratique qu’il en a l’air alors j’ai tiré ma révérence. Pendant cette période, j’ai compris, et vous pouvez vous en rendre compte par vous-même, que lui aussi, il déteste et il combat le système rentier de Bouteflika et du Pouvoir militaire, en plus d’être un sympathisant de l’islamisme politique radical et d’Ali Benhadj et son hypothétique système. Bref. Dans ses analyses, on est conduit à condamner et Bouteflika et son frère Saïd et leur régiment de mafieux, sans foi ni loi, qui ont collaboré activement pour simplement manger dans le râtelier. Je ne me rappelle pas qu’il a parlé de Boualem Bessaïh, mais celui-ci représente l’un des piliers du régime et l’homme de confiance de Bouteflika.
Alors on est interloqué et consterné d’apprendre que parmi le régiment des mafieux qui permettent à Bouteflika de sévir en Algérie, « il y a des amis honorables » et non des moindres.
Imaginez-vous dans un champ de bataille appartenant à une armée de citoyens miséreux qui fait face à une l’armée régulière ennemie. Les deux armées se regardent avant le début de la bataille. Tous les soldats sont armés et vont se battre. Tout d’un coup, vous entendez un des officiers, parmi les plus virulents contre l’ennemi, entonner : « Le général ennemi qui est là-bas qui s’appelle Boualem, ne le touchez pas, c’est un honorable ami… il a rendu beaucoup de services à ma famille ou il va les rendre (si la bataille est perdue). » Pour qui on prend les Algériens.
Enfin le problème du népotisme et les recours aux connaissances et aux amis hauts placés dans le régime pour bénéficier d’un avantage ou pour régler un problème ne favorisent pas l’égalité des citoyens devant la loi. Or l’égalité est une valeur centrale pour un démocrate et elle est encore plus pour l’Islam.
Malek Bennabi lorsqu’il fut déchu de son poste de responsabilité, il rendit tout de suite la voiture de fonction mise à sa disposition et dit à sa femme : « Tu monteras en autobus avec le peuple. »
Enfin, L’existence et le recours au marché informel du change de devis et du commerce illégal sont devenus tellement banals que personne n’y voit le mal qu’il induit pour les finances publiques. Pourtant, pour quelqu’un qui se présente comme intellectuel, il ne doit pas trouver ce phénomène « normal », et pour un islamiste, il ne doit pas faire comme si c’était normal et hallal cette façon de contourner les lois du pays qui lui cause beaucoup de tort.
Trouvez-vous normal qu’un responsable politique (idéalement honnête, celui qu’on conçoit comme propre) puisse déclarer publiquement que son fils a le plus normalement du monde acheté 60 000 euros dans le marché noir? Les notables et les responsables doivent être les gardiens des valeurs et des lois de leur pays. Ils doivent en tout temps donner le bon exemple et ne pas imiter « ce qui est normal » pour le reste de la population.
@Lounes, si vous arrivez à comprendre cela, c’est tant mieux, j’ai expliqué du mieux que je pouvais. Dans le cas contraire, je ne peux rien pour vous. Si M. Dehbi daigne répondre, on entamera un bon débat ici sur ce Blog. Parce que chez ses amis, il y a des muselières prêtes à l’emploi pour préserver l’honorabilité de certains.
@El Erg Echergu
Comme je vous l’ai dis ,vous à avez tout à fait raison .
yal chergui,il parait que vous êtes atteint de la maladie dîte:maladie du syndrome de l’islamisme.
vous n’aimez pas les islamistes c’est votre choix,comme moi je n’aime pas les démo(n)crates.
tiens,essayez de nous parler de votre « démocratie »,surtout celle des US et des nouveaux maitres du monde.
n’oubliez pas de nous eclaircir sur les ravages commis par ces démons contre l’espece humaine.
ils ont tout ravagé,par le feu et par le sang,au nom d’une démocratie de salon.
la démocratie,la vraie est celle du peuple et non des intello opportunistes,hypocrites,assimilla(sionistes),et des staliniens dictateurs.
@Zara
Je ne suis pas pour la démocratie des maîtres du monde ni celle des obscurantistes. Je condamne l’intervention des Américains en Irak et en Afghanistan. Et je condamne en même temps la « démocratie » des Talibans qui imposent un mode de vie qui écrase les femmes et insulte leur dignité. Ça c’est une chose. La deuxième chose est que vous ratez le coche dans ce billet. Il y a un islamiste qui s’appelle Dehbi qui prétend être intellectuel et prétend combattre le pouvoir avec toutes ses forces. Mais, curieusement, ne rechigne pas de garder des relations amicales avec l’un des ses plus importants représentant.
Quand vous trouverez l’ « anomalie » de cette situation, on discutera sur la maladie dont je suis atteint.
Moi en tout cas je ne dis pas une chose et fait son contraire. Ma maladie, si elle existe, est bénigne … Vous n’avez rien à craindre.